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Nous le savons désormais, avec Tempo, il faudra faire en région avec les moyens du bord. Nul besoin d’attendre de prétendus ateliers participatifs et une éventuelle concertation.

Dans les antennes, c’est peu dire que le projet n’enthousiasme pas les personnels. Y compris dans les rangs de l’encadrement où une question simple revient : avec qui ?

L’interrogation est d’autant plus prégnante dans les plus petites antennes qu’un certain nombre d’entre elles réalisent toujours les JT sans chef d’édition, avec un seul OPV, d’autres fonctionnent depuis trop longtemps avec des rédacteurs en chef et des adjoints intérimaires comme c’est le cas à Grenoble depuis maintenant plus de 2 ans.

Dans les Alpes, face à l’impossibilité de trouver un rédacteur en chef, la direction régionale d’AURA fait passer des annonces sur LinkedIn ? Résultat : le dernier rédacteur en chef recruté sur la plateforme a été débarqué au bout de 4 mois.

Partout, la conscience professionnelle des salariés permet la plupart du temps de compenser les carences de la direction et la faiblesse des moyens.

Mais à quel prix ? Un mal-être qui s’accentue avec la sensation du travail pas forcément bien fait par manque de temps, de préparation, de calage, de rigueur de l’encadrement intermédiaire, lui-même sous pression constante.

Le taux d’absentéisme dans le réseau est l’un des révélateurs de ce mal-être.
Alors un autre Tempo est-il possible ? Ne comptez pas en tout cas sur une éventuelle division entre salariés du national et ceux des régions pour faire passer un projet nocif pour l’audiovisuel public.

Un projet dont on entrevoit déjà les conséquences éditoriales pour le réseau : perte d’identité dans les régions, encore moins de proximité et tout cela pour répondre aux économies imposées par le gouvernement, aux désidératas de parlementaires en particulier de certains sénateurs avides d’une fusion France 3 / France Bleu.

Et que dire de cette communication honteuse de la direction régionale de PACA ? Elle laisse entendre que les préconisations des élus et de l’expert ont toutes été entendues avant le déménagement programmé du BRI d’Antibes malgré l’opposition des salariés.

Après s’être révélée incapable de communiquer sur ce projet, la direction régionale vient pondre ce communiqué sur le thème : circulez il n’y a plus rien à voir, sauf peut-être une image d’architecte 3D idyllique. Indigne.

Autre interrogation, nous avons appris qu’un accord a été signé entre France 3 Hauts-de-France et la RTBF avec un échange de contenus.

Pourriez -vous être plus clair avec nous sur cet accord de partenariat pour lequel aucune information n’a circulé préalablement ?

Par ailleurs, le projet d’un espace numérique à France 3 Paris Ile-de-France doit faire l’objet d’une information-consultation en CSE réseau en raison de son opacité. À Rouen, cet espace prévu dans les plans n’a jamais été utilisé pour le web et a été transformé en mini studio JT faute de place dans le studio principal pourtant tout neuf et déjà saturé.

Sur le numérique encore, les alertes se multiplient autour d’un outil qui ne fonctionne pas depuis sa mise en place : Gabari Stream. Des erreurs récurrentes de Player ne permettent pas aux utilisateurs de regarder la vidéo.

Une frustration pour ces derniers et une démoralisation pour les équipes du web déjà fragilisées qui ont le sentiment de travailler pour rien. Une situation qui constitue un RPS de plus dans une liste qui s’allonge de jour en jour.

Paris, le 12 octobre 2022