Le premier syndicat de journalistes de France Télévisions
Tempo, bilan de l’emploi, RCC…
IRP - CSE Siège TempoEn réponse à notre liminaire qui fustige le projet Tempo et le document de 190 pages remis aux élus, le directeur du réseau annonce la poursuite de la régionalisation avec une augmentation de la production interne et s’auto-félicite des budgets régionaux sanctuarisés depuis 2 ans. […]
IRP - CSE Régions France 3PRÉAVIS DE GRÈVE INTERSYNDICAL SNJ CGT SUD
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Situation générale du réseau et régionalisation au forceps. « On ne va pas se raconter des histoires sur des moyens illimités » François Desnoyers n’en démord pas et à chaque CSE nous avons droit à la même litanie. Il défend mordicus le nouveau projet de régionalisation car, […]
Non classéSituation générale du réseau et régionalisation au forceps.
« On ne va pas se raconter des histoires sur des moyens illimités » François Desnoyers n’en démord pas et à chaque CSE nous avons droit à la même litanie.
Il défend mordicus le nouveau projet de régionalisation car, selon lui « c’est une réalité imposée tout autant que l’attente des publics en régions ».
Pour tous les élus, c’est surtout une équation impossible à résoudre sans aucun moyen supplémentaire pour accompagner des projets éditoriaux viables à 18h30 à partir du 25 janvier prochain.
Voir sur ce point le liminaire du SNJ ici : Le réseau compresseur !
Quand nous dénonçons ce projet comme un modèle d’improvisation dénué de réalisme, le directeur qualifie nos propos d’ironiques, voire de caricaturaux. Les siens sont parfois lyriques souvent proches de la méthode Coué : « le 18h30, on peut aussi le voir comme une chance en début de soirée, au moment où les publics se rassemblent ».
L’ironie, on la retrouve surtout dans les ateliers vécus comme des simulacres de concertation par les salariés invités à y participer à des horaires contraignants ou décalés.
Quant au journalisme de solutions et aux nouvelles écritures présentés comme le nouveau « Graal » par Valérie Giacomello, la directrice de l’info régionale, on se demande qui est le plus caricatural surtout quand elle affirme sans sourciller que les effectifs des cadres intermédiaires se sont « étoffés » dans les antennes.
En tout cas, ce n’est pas encore apparent sur les plannings des rédactions et elle ne répond pas à la question des remontées inquiètes ou négatives de ces cadres.
Le 18h30 en alternance par antenne se fera majoritairement en plateau et très peu en tournages extérieurs.
Exemple : en Auvergne Rhône Alpes (Aura) 1 présentateur dédié pour chacune des 3 antennes, en studio avec une question du jour à décoder sous forme de chroniques et d’invités.
Même idée en Provence Alpes Côte d’Azur (Paca) où l’on est loin des initiatives proposées par les rares participants aux ateliers.
Autre exemple : Bourgogne-Franche-Comté (BFC) envisage des extérieurs enregistrés au préalable au plus près des habitants mais ce régime sera-t-il tenable à long terme ?
Malgré nos alertes répétées, François Desnoyers reste droit dans ses bottes.
Il ne veut pas reporter la mise à l’antenne ni entendre le pragmatisme des élus, qui ne rejettent pas un tel projet mais fustigent son impréparation, son manque de cohérence et s’inquiètent des conséquences sur des collectifs de travail déjà usés par de longues années de réorganisations et d’économies.
En conséquence, les élus ont voté à l’unanimité une motion pour suspendre le lancement du 18h30 et ils ont demandé, dans la foulée, un vrai projet cohérent sur la régionalisation. Toutes les organisations syndicales sans exception se sont associées.
Le compte rendu du CSE siège a été évoqué aussi devant l’instance pour rappeler que FTV a perdu 3000 postes en douze ans. « un équarrissage », comme l’a qualifié un élu politique, membre du conseil d’administration et qui impacte aussi le réseau.
La nouvelle organisation de l’entreprise, avec la multiplication de nouveaux postes de direction (RH, sport), est-elle vraiment pertinente à l’heure où des économies sont encore exigées dans l’entreprise.
Même si FTV annonce un budget 2021 qui serait à l’équilibre, malgré la crise sanitaire et l’absence de financement de l’Etat pour 2021, le réseau va aussi en faire les frais.
La présidence table sur 234 départs de postes équivalents temps pleins (ETP) soit une baisse de 2,5% mais le directeur précise que le réseau ne perdrait que « 21 ETP et non 80 comme prévu soit une baisse de 0,7% des effectifs hors RCC ».
François Desnoyers annonce que le réseau va bénéficier d’un petit plus de 3 millions d’euros, destinés à l’origine au financement de la diffusion des matinales de France Bleu sur France 3. Pour faire des économies,
Il confirme que seules 12 matinales France Bleu/France 3 seront mises à l’antenne en 2021 soit 4 de moins que prévu pour une économie substantielle de 800k€. Cette manne sera-t-elle redistribuée dans le réseau dans l’optique de la régionalisation? L’avenir le dira vite mais pour la direction : il est interdit d’en rêver dès aujourd’hui.
Alertes sur la santé à répétition dans le réseau.
Ce point crucial a mobilisé une demi-journée de réunion en raison de la multiplication des alertes dans certaines antennes.
La CSSCT a rendu les conclusions d’un questionnaire réalisé par le groupe SECAFI sur le travail à domicile pendant le 1er confinement et ses effets sur les salariés concernés. Une majorité d’entre eux évoque une surcharge d’activité et une désorganisation des services. Premier constat, les atteintes à la santé sont préoccupantes : fatigue, manque de sommeil et troubles musculo-squelettiques (TMS).
Le télétravail a été mieux vécu par les administratifs que par les journalistes mais d’autres symptômes sont apparus comme l’isolement, un facteur de dépréciation du salarié.
Le rapport note une conjonction inquiétante de ressentis négatifs comme la perte de sens, la qualité empêchée ou la désorganisation du travail.
Autre fait notable : les relations avec l’encadrement sont rares car 50% des salariés reconnaissent n’avoir eu aucun échange avec leurs DRH locaux, ce qui laisse pantois.
Il y a surtout un problème de reconnaissance et un sentiment d’iniquité qui se développent et les élus redoutent que « les vraies fausses primes covid » ne vont rien arranger dans certaines antennes, où relationnel et collectif ont tendance à se déliter.
A la documentation de France 3 Côte d’Azur à Antibes, un accompagnement a permis de faire des préconisations après des diagnostics de problèmes récurrents de pilotage et d’organisation de l’activité mais aussi d’application dévoyée de l’accord UCC encouragée, c’est un comble, par un encadrant.
Trois mois après ce rapport, seule une petite partie des préconisations a été mise en œuvre et le malaise perdure. Les demandes des documentalistes (formation et renfort) ne sont pas entendues par la RRH de PACA et une des salariées, en souffrance psychologique, est toujours en arrêt de travail. La CSSCT préconise une équipe de veille locale avec un médecin du travail pour veiller justement au respect du rapport sur place.
Une expertise du cabinet CEDAET a été rendu sur France 3 Lorraine, suite à une alerte pour « danger grave » ressenti aussi bien à l’antenne de Nancy qu’à la locale de Metz, dont les salariés souffrent d’un défaut d’organisation du travail.
A la locale de Metz, qui avait failli disparaitre, le passage à 18h53 a obligé les journalistes à ne plus traiter l’actualité sur leur périmètre, provoquant un désintérêt sur place. On y a recensé jusqu’à 17 rédacteurs en chef- adjoints en 20 ans.
A Nancy, les expertes décrivent dans leur rapport cette « boucle infernale » ou « effet domino » : « l’absence de prévisions, des décisions au dernier moment avec une obligation à produire qui entrainent une perte de contrôle sur les sujets à tourner et un renforcement de la perte de sens ». Une analyse qui fait écho à beaucoup de situations similaires dans d’autres antennes.
L’expertise conclut à la nécessité de mettre en place une réorganisation des moyens et un recentrage sur le management.
Olivier Godard prétend que « ce sont des tensions interpersonnelles » qui sont à l’origine des risques psychosociaux (RPS) et que l’organisation comme le manque de moyens ne sont en rien liés à cette situation. Là encore, côté DRH réseau, on est nettement dans le déni et parfois même dans une forme de provocation.
Francois Desnoyers parle d’un contexte global qui s’est amélioré et Jean-Marc Dubois, le directeur régional, évoque un travail d’écoute du management et un meilleur dialogue social pour répondre à tous ces problèmes
« La planification est à améliorer » selon le directeur du réseau qui annonce un vaste chantier pour l’année à venir dans les antennes. C’est ce que réclame le SNJ depuis longtemps avec le retour de temps de préparation.
Enfin, une expertise confiée à SECAFI a été déclenchée par le CSE en Languedoc Roussillon pour incidents graves et répétés en raison du climat délétère qui règne dans cette antenne entre l’encadrement et une majorité de la rédaction et des PTA qui se disent en souffrance et en mal être au travail, selon les résultats édifiants d’un questionnaire interne.
Égalité professionnelle femmes-hommes en 2019 : on est encore loin du compte !
La part des femmes était de 43% en 2019 dans le réseau, le plus mauvais score des établissements de FTV, en baisse, comparée aux deux années précédentes.
On ne peut se contenter d’attendre les départs « naturels » d’hommes pour féminiser certaines tranches d’âge.
Dans l’encadrement journalistes, la progression est de 4% chez les rédactrices en chef-adjointes. Tandis que la part des femmes cadres supérieures chez les techniciens dégringole de 8 points.
La direction peine à augmenter les effectifs dans une grande partie des filières de techniciens. L’alternance, qui constitue un vrai apport pour la féminisation des journalistes peine à se développer dans la formation, côté personnel technique.
Le « plafond de verre » est surtout visible dans les écarts de rémunérations : dans plusieurs catégories de fonctions il dépasse les 3 points et devrait faire l’objet d’une action prioritaire comme prévu par l’accord.
Pour résorber ces différences persistantes, seule une enveloppe de rattrapage le permettrait, si possible en dehors de la négociation annuelle obligatoire pour la distinguer des primes.
Là-dessus le DRH du réseau ne ferme pas la porte et dit vouloir étudier sa faisabilité.
On a parfois l’impression désagréable que les indicateurs globaux sont privilégiés pour l’affichage, au détriment de la réalité dans le réseau régional.
Les élus ont voté une résolution qui demande à la direction de revoir sa copie et d’apporter une réponse à toutes ces disparités. Une nouvelle réunion de cette commission est demandée lors du premier trimestre 2021, afin d’étudier les chiffres de l’année 2020 et d’éclairer la négociation du nouvel accord qui vient de démarrer.
Les structures d’encadrement technique en mouvement.
La direction a souhaité faire monter en grade des techniciens vers des fonctions d’encadrement.
Pour Oliver Godard, le but était d’assouplir la planification et de promouvoir des futurs cadres techniques désireux d’évoluer. Résultat, des chefs de centres adjoints ont disparu de certaines entités et des chefs d’équipement, chefs de régie, chefs de fabrication et même de nouveaux profils génériques ont vu le jour.
Mais pour bon nombre d’élus cette situation a dévoyé l’accord existant en prévoyant de créer de fait, de nouveaux métiers à l’encadrement technique qui n’étaient pas répertoriés dans les nomenclatures.
Olivier Godard reconnaît qu’une erreur s’est glissée dans un profil de poste d’encadrement à Rennes avec une compétence « mixage » demandée.
Le DRH réseau a juré la main sur le cœur que cela n’avait rien à voir avec les futurs profils rêvés par la direction dans le cadre de l’expérimentation de la régie automatisée à Rouen.
En attendant, la direction technique du réseau n’a pas su anticiper à l’antenne de Côte d’Azur, puisqu’après le départ du directeur technique adjoint, c’est le chef de centre lui-même, qui a fait ses adieux. Laissant ainsi une vacance bien inquiétante à la veille du démarrage de la nouvelle tranche.
Prochain CSE en visioconférence les 28 et 29 janvier 2021.
Vos élus et représentant syndical SNJ : Myriam Figureau, Jean-Manuel Bertrand, Vincent Habran et François Latour vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année et vous donnent rendez-vous en 2021.
« …être des facilitateurs…pas un poids ou un frein ; être capable de faire des pas au bénéfice du collectif et ne pas être centré sur soi-même ». Rose Paolacci, directrice d’Occitanie, a révélé aux RP de Montpellier les critères d’attributions des « primes Covid ». Avec une improbable […]
Non classé« …être des facilitateurs…pas un poids ou un frein ; être capable de faire des pas au bénéfice du collectif et ne pas être centré sur soi-même ».
Rose Paolacci, directrice d’Occitanie, a révélé aux RP de Montpellier les critères d’attributions des « primes Covid ».
Avec une improbable légèreté, sur des critères hautement subjectifs, la direction déclare 2/3 des salariés néfastes au collectif. Place à l’arbitraire des préjugés.
Ne parlez plus de mission de service public, mais approuvez par exemple, la suppression de tous les abonnements presse de Montpellier. Rendez-vous compte, 23000€/an d’économie, de quoi garantir les primes d’objectifs des cadres.
Un fonctionnement de cour, où l’on est reconnu que si on fait sien les intérêts de son supérieur. Avec au final la certitude d’y perdre le peu d’estime de soi qui resterait !
Une allégeance à des individus qui renforce le processus hiérarchique et les jeux de pouvoir, pas l’information ni la démocratie.
Comment l’équipe d’encadrement imagine-t-elle les développements futurs ? Par la multiplication de services à deux vitesses ?
Sans critères partagés sur le travail bien fait, pas de confiance.
Alors nous le réaffirmons : éthique, créativité, réactivité, autonomie et engagement sont indispensables. Débats et délibérations font vivre les collectifs de travail. Ils nous permettent d’adapter quotidiennement les injonctions des contrôleurs/planificateurs à la vie des territoires.
A l’équipe d’encadrement nous disons : « n’insultez pas l’avenir ! ».
En cette période de fêtes de fin d’année, nous allons retrouver les nôtres, nous réconforter et prendre de bonnes résolutions.
Le père noël aura peut-être quelques « boulets » dans sa hotte pour la rentrée…
Bonnes fêtes à toutes et tous !
Le SNJ, La CFDT, La CGT et FO
Montpellier, le 18 décembre 2020
Il faut savoir mettre un terme à une expérimentation. Celle-ci n’a que trop duré. Expérimenter n’est pas pérenniser. Plus de 2 ans 1/2 se sont écoulés depuis la signature de l’accord initial, même si les pratiques des activités expérimentées se sont interrompues durant quelques mois, […]
Non classéIl faut savoir mettre un terme à une expérimentation. Celle-ci n’a que trop duré. Expérimenter n’est pas pérenniser.
Plus de 2 ans 1/2 se sont écoulés depuis la signature de l’accord initial, même si les pratiques des activités expérimentées se sont interrompues durant quelques mois, en raison de la pandémie. Face à cette situation exceptionnelle et imprévisible, nous avions accepté de reporter l’échéance de la fin de l’été, au 31 décembre de cette année. Une prorogation de plus, après le doublement de la durée initiale de cette expérimentation, que nous avions accepté. La direction voulait alors plus de temps pour prendre la pleine mesure de l’exercice. Mais l’exercice a largement montré ses limites.
Moins d’une centaine de volontaires, sur plus de 400 salariés que compte France 3 Nouvelle Aquitaine, se sont lancés dans l’aventure, en quête de nouveaux horizons, mais pas seulement. Certains ont déchanté, jusqu’à payer de leur personne. Les alertes pour risques et dangers graves se sont enchaînées, à l’initiative des instances représentatives du personnel. La direction a tenté tant bien que mal d’y remédier. Mais force est de constater qu’aujourd’hui que le mal est bien plus profond.
Le projet se voulait ambitieux. Il s’est révélé insuffisamment préparé et sous-dimensionné. La direction pensait compenser le manque de moyens par le recours à de nouveaux outils dits « agiles », comme l’unité de tournage avec smartphone (UTS) ou en tablant sur la bonne volonté et l’enthousiasme des salariés.
Réaliser des gains de productivité pour rendre le projet viable, tout en préservant et en améliorant la qualité de vie au travail, était l’objectif affiché. Mais l’organisation du travail s’est faite au détriment de l’antenne linéaire, et la fracture entre volontaires et non volontaires s’est creusée. Inquiétude, mal-être, voire souffrance au travail, le rapport à l’entreprise s’est détérioré.
La très grande majorité des salariés de France 3 Nouvelle Aquitaine subit au quotidien les conséquences néfastes de cette expérimentation, dans le cadre de la mise en œuvre d’une nouvelle offre de télévision publique régionale. Des dégâts qui laissent augurer des lendemains difficiles, dans la perspective de la régionalisation à venir, laquelle va grignoter encore un peu plus nos moyens humains déjà entamés par NoA.
C’est pour toutes ces raisons que le SNJ, cette fois, n’a pas signé la nouvelle prorogation de l’accord d’expérimentation NoA.
Paris, le 18 décembre 2020
LIMINAIRE DU SNJ CSE RESEAU – Décembre 2020 Après une année très éprouvante, une année hors du commun marquée par une crise sanitaire sans précédent qui nous a tous affectés, nous tirons un bilan à la fois amer et singulier. Singulier car le réseau n’aura […]
IRP - CSELIMINAIRE DU SNJ CSE RESEAU – Décembre 2020
Après une année très éprouvante, une année hors du commun marquée par une crise sanitaire sans précédent qui nous a tous affectés, nous tirons un bilan à la fois amer et singulier.
Singulier car le réseau n’aura pas été épargné, les atermoiements de la direction pour veiller à la protection des salariés comme l’affaire du gel hydro alcoolique défectueux ou l’absence de masques auront pesé sur le moral des troupes.
La mise en place du télétravail fut tout aussi poussive et incertaine sans les moyens que doit mettre en place une entreprise moderne et responsable.
Que dire aussi de la vraie fausse prime covid, dite « exceptionnelle », qui génère des tensions, des incompréhensions dans les antennes entre salariés et qui est laissée au pouvoir discrétionnaire des seuls managers ?
Malgré cela, les salariés ont tenu leurs rangs et ils sont fiers d’avoir pu continuer à assurer un service public de l’information et la qualité des antennes au plus près des téléspectateurs.
Mais que penser des traces que va laisser cette pandémie qui perdure et à laquelle il va falloir ajouter les économies encore demandées à l’entreprise pour répondre aux difficultés du moment ?
Le réseau a déjà payé un lourd tribut en termes de perte d’ETP !
Quant aux engagements non tenus, ils provoquent amertume et dépit chez un grand nombre de salariés.
Tous ces départs massifs dans le cadre de la RCC (Rupture Conventionnelle Collective), qui ne sont pas remplacés. Et malgré tout, la direction s’obstine à faire passer au forceps une réforme de la régionalisation à flux tendus et sans aucuns moyens humains et financiers pérennes.
La restitution des fameux ateliers de réflexion est un véritable simulacre de concertation.
Chaque direction tire vers le bas ces 13 minutes supplémentaires qui seront mises à l’antenne à la rentrée avec une impréparation totale, pour ne pas dire une improvisation qui laisse à désirer.
Avec « ce projet industriel ambitieux et nécessaire », comme vous l’avez-vous-mêmes qualifié, monsieur Desnoyers, lors de notre dernier CSE, on risque désormais l’accident industriel brutal !
Avec comme corollaire, la casse méthodique des métiers et les risques psychosociaux qui gagnent du terrain chaque jour sur des personnels épuisés.
Et que dire de l’égalité femmes hommes, qui n’est toujours pas atteinte et a même reculé ?
Dans le réseau régional, malgré un deuxième mandat pour une femme à la tête de l’entreprise FTV, le plafond de verre encore épais est toujours là.
Nous vous avons alertés à plusieurs reprises sur toutes ces questions cruciales.
Vous dites que vous entendez, certes, mais vous faites encore la sourde oreille !
C’est pourquoi le SNJ prendra ses responsabilités et étudiera tous les moyens nécessaires pour être vraiment entendu, et ce, dans l’intérêt de l’ensemble des salariés du réseau France 3.
Le 17 décembre 2020
EN MODE CONFINEMENT, UN CSE TOUJOURS SOUS TENSION Décidément le CSE du réseau régional France 3 vit un automne bien compliqué. Le nouveau président de l’instance, François Desnoyers, a pris ses fonctions mi-octobre mais il semble avoir un peu de mal à prendre la main […]
IRP - CSE Rédaction IDFEN MODE CONFINEMENT, UN CSE TOUJOURS SOUS TENSION
Décidément le CSE du réseau régional France 3 vit un automne bien compliqué. Le nouveau président de l’instance, François Desnoyers, a pris ses fonctions mi-octobre mais il semble avoir un peu de mal à prendre la main sur une instance marquée jusque-là par une grande instabilité directoriale.
Les élus veulent parler de sujets généraux comme la régionalisation ou les nouvelles tranches d’information qui débutent dans à peine six semaines, mais la direction n’est pas disposée à argumenter sur le fond et elle fait reporter ces sujets aux CSE de janvier ou février !
Des élus abordent des sujets plus concrets, comme les conditions de travail par temps de confinement hivernal… et ils se font vertement rembarrés par un DRH très nerveux ! Ce ne serait ni le moment ni l’instance pour en parler, alors que les directeurs régionaux renvoient sans cesse les questions des représentants de proximité vers le CSE !
Tour à tour étonné ou agacé par nos questions, notamment sur les moyens du futur 18h30, le nouveau directeur du réseau, malgré plus de douze heures d’échanges, n’a pas pu vraiment répondre à nos questions pourtant très diverses . Et résultat : plus de la moitié des points prévus à l’ordre du jour ont dû être reportés.
Nouveau système d’information des rédactions (NRCS) à France 3 Paris Ile-de-France.
Le NRCS se veut l’articulation de deux logiciels Newsboard et Open Média qui vont à terme remplacer Gilda au national, Mona Lisa dans les régions, inews pour les rédactions d’outre-mer, et Dalet à France Info.
Le déploiement de ces nouveaux systèmes se fera jusque fin 2023 dans le réseau régional, mais l’urgence du moment c’est F3 Paris-Ile-de-France.
Intégrées dans les outils techniques du siège, la rédaction et les équipes techniques d’IDF doivent adopter au plus vite les systèmes qui se déploient pour la rédaction nationale. D’où la consultation en urgence de notre instance.
Le responsable des équipes techniques au siège, porteur du projet informatique, se veut très rassurant. « Il n’y aura aucun impact direct sur les métiers et les pratiques… du moins dans l’immédiat », précise Romuald Rat. Pour autant, les élus n’ont pas voulu donner carte blanche à la direction sur les déploiements de ces nouveaux logiciels. Pour plus d’efficacité, ils ont simplement élargi la mission d’expertise donnée par le CSE central au cabinet Secafi, et ont chargé les experts de ce cabinet de nous donner un éclairage particulier sur ses conséquences sur l’emploi et les métiers pour tous les actuels et anciens personnels d’IDF.
Charte de téléphonie pour le projet “Un smartphone pour tous”
Au détour de ce projet de charte, les élus SNJ ont dénoncé le risque d’une atteinte au principe de la protection des sources. Si nous avons obtenu quelques promesses de modification, ces compléments sont très succincts et ne règlent pas deux problèmes essentiels à nos yeux :
Nous avons finalement participé à l’expression unanime des élus et organisations syndicales sur ce sujet, tout en réitérant notre demande de négociation d’un accord syndicats/direction pour mieux protéger les sources et les données des journalistes. Face à nos arguments, le directeur du réseau a bien concédé qu’à son avis « il y a là un vrai sujet. Je ne peux m’engager sur l’ouverture d’une négociation mais je m’engage à porter la demande de négociation sur le sujet de la protection des sources des journalistes. »
Nous vérifierons très vite si cet engagement est tenu et si ce n’est pas le cas, le SNJ entamera toutes les démarches nécessaires pour protéger les journalistes dans l’exercice de leur métier.
Compte rendu de la commission Antennes numériques et linéaires, et de l’information régionale et locale du 24 novembre 2020
A l’occasion de ce compte rendu de cette commission « Antennes », nous aurions bien voulu faire le point sur les projets des rédactions régionales pour le nouveau 18h30… mais selon le directeur du réseau, « c’est trop tôt ». Un mois et demi avant la mise en place les différents directeurs ont été incapables de nous parler concrètement de ce projet ! Chaque région devra avoir écrit le contenu de son projet au 15 décembre.
Si le directeur du réseau a repoussé le démarrage de cette tranche d’infos au 25 janvier, il précise : « Mais ce 18h30 n’est pas du tout représentatif de la logique de régionalisation que je veux mettre en œuvre l’an prochain. »
François Desnoyers affirme qu’il faut inventer de nouvelles méthodes mais ne dit pas lesquelles. Et il agite de possibles menaces sur le service public de télévision s’il n’est pas au rendez-vous de la régionalisation. « Mon projet, je vous le présenterai fin janvier, au plus tard mi-février ! » Difficile d’en savoir plus.
La principale contrainte pour tout le monde, c’est l’absence de moyens financiers spécifiques pour ces nouveaux créneaux, contrairement à ce qui nous avait été annoncé à la fin de l’été. Il faudrait donc faire plus d’antenne sans récupérer les moyens alloués jusque-là aux programmes du national dans la même case de programme ! Une consigne assumée par François Desnoyers :
« Dans le réseau, on va donc continuer nos projets mais en lissant [c’est-à-dire en reportant] le déploiement des France Bleu sur France 3 et on va éviter de prendre de l’argent dans la poche des programmes. Et l’effort d’économies du réseau régional ne devrait plus être aussi haut. »
Quant aux UTS (unités de tournage avec smartphone), présentées comme une solution pour Germain Dagognet, directeur du projet de régionalisation, « ce n’est pas une fin en soi », pour Valérie Giacomello, directrice de l’information régionale. Pour l’un, cet outil s’impose aujourd’hui, pour l’autre, les UTS ne doivent pas représenter une obligation… juste un outil au service d’un mode de narration.
Bilan de l’emploi au premier semestre 2020
Le DRH, Olivier Godard, s’est montré peu bavard et souvent très tendu lorsque des précisions lui ont été demandées. Les élus du CSE ont pu constater qu’il y a en la matière de vrais problèmes dans la gestion RH des quelques 3000 salariés du réseau.
Le réseau régional perd de l’emploi permanent de façon importante – 94 PTA et – 42 journalistes sur un an. Ce n’est pas nouveau et ça fait mal à l’heure où le projet de la régionalisation devrait au minimum conduire à maintenir les effectifs. Seul lot de consolation, il y a un léger rééquilibrage avec plus de femmes présentes parmi les journalistes.
-10 postes en AURA, = en BFC, – 4 en Bretagne, = en Centre Val-de-Loire, – 7 pour Grand Est, – 8 en Hauts de France, – 2 en Normandie, – 12 en Nouvelle Aquitaine, – 10 en Occitanie, – 60 pour PIDF mais attention transfert de salariés PTA dans les effectifs du siège, – 3 en Pays-de-la-Loire, – 13 en PACA, – 10 pour les services centraux du réseau. Y compris DRH, qui conserve plus de 90 postes.
Sans compter une perte d’effectifs de 27 postes pour la Fabrique.
Le plus dur à encaisser c’est que cette perte de postes de permanents s’accompagne d’une réduction très forte des CDD et intermittents : au global – 72,3 ETP (équivalent temps plein) pour les PTA, et – 21 ETP de journalistes. Et par région AURA – 6,9, BFC – 4,2, Centre-Val-de-Loire – 6,4, Grand Est – 9,5, Hauts de France – 14,1, Normandie – 5,3, Nouvelle Aquitaine – 10,5, Occitanie – 14,1, Paries-Ile-de-France – 17,1, Pays de la Loire – 1,8, PACA – 4,9.
A noter que ces réductions d’ETP concernent très majoritairement les PTA, sauf en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie. Cette dernière région est même la seule où la réduction d’ETP CDD concerne majoritairement les journalistes.
La commission a également souhaité faire un focus avec beaucoup d’interrogations sur l’organisation du service RH du réseau ce qui a, à nouveau, passablement agacé son directeur. Le DRH Réseau s’est contenté de renvoyer à la présentation prévue en CSE central d’une nouvelle organisation de la RH de France Télévisions.
Les grandes lignes du plan de formation
Côté plan de développement des compétences, les élus de la commission ont souligné l’absence de présentation des orientations du projet stratégique de formation, ce qui a conduit le DRH Réseau à présenter le projet de plan 2021 comme un outil se construisant et s’adaptant en permanence, « au fil de l’eau ». Les élus ont reconnu la nécessité de s’adapter à ces circonstances exceptionnelles comme les épisodes de confinement et la crise sanitaire, mais ils ont estimé que cela n’exonérait pas la direction de présenter ses véritables intentions de formation et également de distinguer entre les formations obligatoires et non obligatoires.
Là encore, malgré la volonté de dialogue affichée par le Président de la commission, les élus qui y siègent ont du faire leur travail d’analyse avec des informations incomplètes ou mal mises en forme. Sans nier l’effort global de formation réalisé par FTV, les élus ont pointé ces carences importantes dans la présentation qui leur en a été faite.
Santé au travail : compte rendu des CSSCT extraordinaires du 23 novembre 2020 et du 1er décembre 2020.
Les points « Santé, sécurité et conditions de travail » ont donné lieu encore une fois à des échanges très tendus.
A la demande de la direction, les élus devaient en urgence donner leur avis sur les 23 Papripact (programme annuel de prévention des risques). Mais ni les membres de la commission SSCT ni les élus du CSE n’ont eu connaissance de ces documents suffisamment en avance pour rendre un avis motivé et éclairé. D’où une résolution très critique votée à l’unanimité des élus, par laquelle ils demandent au CSE central de rendre un avis négatif sur la politique de prévention des risques à FTV.
Puis la rapporteuse de la CSSCT a poursuivi la lecture des comptes rendus par le rapport d’enquête pour danger grave et imminent concernant une salariée de Grenoble détachée au siège. Cette enquête menée conjointement par une élue et une RRH représentant la direction a listé un certain nombre de préconisations très concrètes, dont certaines n’ont pas encore été réalisées.
Mais déstabilisé par cette présentation, le DRH du réseau a souhaité y mettre un terme brutalement. Après discussion, il a été décidé de remettre à la CSSCT du 9 décembre les échanges sur ce rapport d’enquête et que la question reviendrait de façon plus synthétique au CSE des 17 et 18 décembre. Une décision prise après des échanges assez houleux, le DRH prenant à partie nommément certains élus et les accusant de mettre de l’huile sur le feu.
Des propos clairement menaçants auxquels le président a mis un terme en levant la séance. La suite du rapport de la CSSCT aura donc lieu au prochain CSE, avec encore des gros dossiers suite aux expertises ou enquêtes menées dans les antennes de Côte d’Azur et de Lorraine.
Prochain CSE, en visioconférence les 17 et 18 décembre 2020
Vos élus et représentants syndicaux SNJ :
Jean-Manuel Bertrand, Myriam Figureau, François Ollier, Hervé Colosio et François Latour
NOUVELLE-CALEDONIE LA 1ERE Dans un contexte socio-politique très tendu où les attentes des Calédoniens sont importantes pour obtenir des informations vérifiées et de qualité, le travail des journalistes de NC La 1ère est de plus en plus difficile. La présidence de la province Sud a […]
Non classéNOUVELLE-CALEDONIE LA 1ERE
Dans un contexte socio-politique très tendu où les attentes des Calédoniens sont importantes pour obtenir des informations vérifiées et de qualité, le travail des journalistes de NC La 1ère est de plus en plus difficile. La présidence de la province Sud a décidé de boycotter nos trois médias et de ne plus inviter nos journalistes à ses conférences de presse, une décision suivie par d’autres élus.
Conséquences :
Notre neutralité est dénoncée par une partie du public calédonien, et sur le terrain, les équipes NC La 1ère sont régulièrement menacées.
Que fait la direction régionale pour apaiser ces tensions ?
Comment assurer une information équilibrée quand l’une des parties prenantes dans la gestion de ce dossier (province sud) boycotte le média du service public
Autre inquiétude :
Pour la première fois, un journaliste d’un média TV concurrent est venu, dans nos studios, pour co-animer l’entretien du président du gouvernement le vendredi 11 décembre entre 19H50 et 20H15.
Qu’une institution invite plusieurs médias pour une interview n’est pas remis en cause (visite du président Macron, les points presse Covid du gouvernement), ces entretiens sont réalisés dans les locaux de ces administrations.
En revanche, réaliser cet entretien dans les locaux de NC La 1ère en choisissant de n’inviter QU’UN seul autre média TV (pas de radio, pas de presse écrite) est un choix éditorial difficile à comprendre ! Ce direct a été entièrement réalisé par les équipes de NC la 1ère ; un partenariat a-t-il été signé avec l’autre média ?
Et France Télévisions a-t-elle autorisé cette chaîne de télévision calédonienne à proposer cette émission en replay sur son site ?
Nous dénonçons également le manque de visibilité au sein du groupe FTV de cette actualité explosive. Une actualité relayée uniquement dans la presse écrite nationale mais rien dans nos journaux télévisés nationaux ! Où est passé le pacte de visibilité des Outre-Mer ?
Enfin, le nombre de visites sur notre site internet explose (infos actualisées en permanence, vidéos, témoignages, etc.…) sans compter les centaines de commentaires à modérer. Les journalistes du Web ne comptent pas leurs heures pour assurer, au mieux, la continuité de l’info.
La rédaction en chef et la direction régionale ont-elles conscience de la surcharge de travail effectuée quotidiennement par le Web ?
Qui est le chef d’orchestre concernant l’actualité mise en ligne sur le net ?
Dans ce contexte tendu, le rôle d’un média public est primordial et nous le devons aux Calédoniens ! La direction régionale doit réagir au plus vite.
Nouméa, le 14 décembre 2020
Les journalistes en CDI de France Télévisions ont reçu ou devraient recevoir un courrier de la direction les invitant à indiquer s’ils optent en 2021 pour la déduction forfaitaire spécifique de 7600 € applicable aux cotisations de sécurité sociale. Attention car il ne s’agit pas de l’allocation fiscale ! […]
Non classéLes journalistes en CDI de France Télévisions ont reçu ou devraient recevoir un courrier de la direction les invitant à indiquer s’ils optent en 2021 pour la déduction forfaitaire spécifique de 7600 € applicable aux cotisations de sécurité sociale.
Attention car il ne s’agit pas de l’allocation fiscale !
Le SNJ rappelle que ces dispositions concernent également les journalistes rémunérés à la pige et les CDD, auxquels la direction doit adresser ce questionnaire.
Quelles sont les conséquences de cette option ?
Si un(e) journaliste perçoit en 2020 moins de 48 736 € de salaire brut annuel, il faut, à partir de 39 ans, réfléchir à deux fois avant d’opter pour l’abattement.
Pourquoi ce plafond salarial ?
-Le plafond annuel de la Sécurité Sociale, sur lequel sont calculées les cotisations sociales, est fixé pour 2020 à 41 136 €.
-Si le ou la journaliste opte pour la déduction sur les cotisations à ce régime, il faut ajouter 7600 € au salaire brut, au titre du plafond annuel de la déduction forfaitaire.
-Si le ou la journaliste ne veut subir aucun préjudice pour sa retraite, il lui faut donc avoir au moins 48 736 € de salaire brut annuel (41 136 + 7600) soit, en 2020, 3 748 € bruts x 13 mois.
En deçà de ce salaire, l’abattement forfaitaire de 30% sur les cotisations sociales entraîne de lourds préjudices sur les retraites futures et les remboursements de la sécurité́ sociale.
Pourquoi ce seuil de 39 ans ?
-l’âge moyen de prise de la retraite tourne autour de 64 ans. Les 25 années les plus performantes sont souvent les dernières du journaliste salarié.
En résumé́ : choisir la déduction signifie payer moins de cotisations sociales en 2021 mais peut avoir des conséquences négatives, selon votre âge et votre salaire, sur le montant de votre pension de retraite de base, voire aussi pour des remboursements de santé.
Le SNJ déconseille cet abattement à fortiori si les retraites complémentaires sont abusivement incluses.
Paris, le 7 décembre 2020
PRÉALABLE SNJ AU CSE SIÈGE DU 7 DÉCEMBRE 2020 Le moment n’incite clairement pas à l’optimisme. Même en allégeant un confinement, il reste des choses très lourdes à aborder. Ces violences policières qu’une proposition de loi tente de cacher, par exemple. Le SNJ et beaucoup […]
Non classéPRÉALABLE SNJ AU CSE SIÈGE DU 7 DÉCEMBRE 2020
Le moment n’incite clairement pas à l’optimisme. Même en allégeant un confinement, il reste des choses très lourdes à aborder.
Ces violences policières qu’une proposition de loi tente de cacher, par exemple. Le SNJ et beaucoup d’autres organisations se sont très vite investis dans la lutte contre ce texte baptisé « Sécurité globale » et en particulier son article 24. Nous n’entrerons pas ici dans le détail de notre opposition, mais ce sont bien les dirigeants de France Télévisions que nous interpellons. Si nous avons un regard commun sur cette proposition de loi, il est temps aussi d’analyser nos manières d’aborder ce type d’informations.
Trop longtemps, nous n’avons pas su traiter réellement les violences policières, trop souvent nos règles déontologiques fluctuent (par exemple sur le floutage des uns et le plein cadre des autres), et trop fréquemment on évince des reportages liés à la profession de journaliste… les représentants élus des journalistes. Que dirions-nous si, en plein débat sur les conditions de travail des soignants, leurs syndicats étaient absents de nos reportages, et que nos JT ne donnaient la parole qu’à une ONG comme « Médecins Sans Frontières » ?
Mais passons. La direction que nous avons alertée en a convenu et a décidé de corriger le tir, au lendemain d’une faute journalistique dans le « 20h » du samedi 21 novembre. Ce jour de manifestations à Paris et partout en France, contre ce fameux article 24, cette édition (qui serait le JT de « référence », nous dit-on) ne fera qu’un off sur cette mobilisation. Quelques secondes d’images seulement sur un débat démocratique essentiel, un déséquilibre fâcheux, qui osera soutenir le contraire ?
Et cette image renvoyée à notre public abîme le travail de chacun d’entre nous. Une confiance, déjà compliquée à maintenir, a été ce soir-là encore plus rompue. Et tout cela doublé d’une colère sans nom de beaucoup de journalistes de la rédaction, au-delà des préférences syndicales. La triste copie sera heureusement corrigée le lendemain dans cette édition.
Nous ne voulons plus de ces approximations qui ne blessent pas qu’un syndicat de journalistes, mais qui abîment tout un collectif.
C’est toujours au nom du collectif que nous regrettons la disparition programmée du magazine d’investigation « Pièces à conviction ». Encore un pan d’histoire de l’information sur France 3 qui disparaît. Certes, les reportages de ce magazine n’étaient plus réalisés par les rédactions de France Télévisions, mais il restait incarné par une équipe du service public, présentatrice comprise, qui est aussi un des visages de l’information régionale et nationale.
Nous demandons à être reçus sans délai par la direction de l’information et des magazines pour évoquer cette suppression. Nous demandons qu’un rendez-vous d’information de même nature soit mis à l’antenne de France 3, et qu’il puisse être (comme l’était « Pièces à conviction » à ses débuts) composé d’une majorité de reportages de nos rédactions.
Le remplacer par un grand format unitaire, produit en externe et labellisé « journalisme de solutions », ne serait pas un bon message. France 3 et ses rédactions, doivent conserver un rendez-vous dans la lignée de « Pièces à conviction ». Et la réponse ne peut pas être « on fait déjà l’investigation sur d’autres chaînes du groupe » !
Un peu plus d’un an après la lamentable suppression du « Soir 3 », s’abriter derrière la fusion des rédactions pour à nouveau soustraire, éliminer, affaiblir l’information sur France 3, serait un coup terrible porté au moral des équipes.
En cette période de fêtes, même contrariées par un virus toujours menaçant, nous sommes ici pour peser sur les choix de l’entreprise !
L’information, son traitement, son éthique, ses moyens, c’est notre affaire aussi, c’est notre affaire surtout !
Paris, le 7 décembre 2020