Retraites et salaires : le SNJ appelle à une mobilisation le samedi 11 mars

PRÉAVIS DE GRÈVE

Après les fortes mobilisations des 19 et 31 janvier, des 7, 11 et 16 février, et des 7 et 8 mars, le Syndicat National des Journalistes appelle à amplifier encore le mouvement avant la fin des débats au Sénat. Ne nous laissons pas voler nos retraites ! Exigeons la hausse de nos salaires aujourd’hui, parce qu’ils sont nos retraites de demain.

Le gouvernement veut imposer la retraite à 64 ans. Un relèvement progressif de l’âge de départ jusqu’en 2030, et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans. Un recul social sans précédent !

Selon le président de la République et le gouvernement, c’est la seule voie pour financer les retraites. La seule solution pour ne pas avoir à augmenter les impôts. C’est un mensonge : notre système de retraite par répartition n’a aucun souci majeur de financement dans la durée. Surtout, cette réforme aggravera la situation d’une majorité de la population et en particulier celle des précaires, qui n’auront pas 43 ans de cotisation. De nombreuses femmes, en particulier celles qui ont vécu des interruptions de carrière, seront pénalisées par cette réforme.

Allonger le temps de travail coûterait chaque année des milliards d’euros à la collectivité, pour indemniser le chômage des seniors, les arrêts-maladies, les accidents du travail et les invalidités qui se multiplieront. Et cette réforme rendra encore plus difficile l’accès à l’emploi pour les jeunes.

Le samedi 11 mars, soyons nombreux en grève et dans la rue ! Contre ce projet de réforme, et pour défendre les revenus des salariés, mis à mal par une inflation inédite ces dernières années. Rappelons à toutes et tous l’injustice et les inégalités spécifiques que subissent les femmes avec ce projet de réforme des retraites!

Exigeons aussi de la direction de France Télévisions qu’elle mette enfin à niveau les salaires. En 2022, notre pouvoir d’achat s’est réduit comme peau de chagrin. Et en 2023, la situation ne va pas s’améliorer.

À la demande du SNJ, la négociation annuelle obligatoire sur les salaires (NAO) a démarré plus tôt cette année, le 9 février. Mais la direction a annoncé son intention d’accorder une augmentation générale de seulement 1,3 % ! Et sa volonté de brider une nouvelle fois le compte épargne temps, comme en 2022. Après la revalorisation générale de 1,2 % l’an dernier, on est encore loin du compte pour compenser l’inflation.

Madame Ernotte se moque des salariés ! Ce sont toujours les mêmes qui font les efforts, et notamment les bas salaires et les plus précaires.

D’autant que dans tous les secteurs de l’entreprise, et notamment pour l’information nationale, régionale et ultra-marine, les effectifs sont à la baisse. Celles et ceux qui restent sont confrontés à une surcharge de travail liée aux effets de la rupture conventionnelle collective (RCC), que le SNJ avait refusé de valider, et la suppression de centaines de postes depuis 2019.

Le SNJ revendique les mesures suivantes :

. Le retrait immédiat du projet de casse des retraites présenté par le gouvernement ;

. Une augmentation du SMIC à 1700 € nets, et une revalorisation de l’ensemble des minima sociaux ;

. À l’issue de la négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires à France Télévisions, la mise en œuvre, au plus tard fin mars, d’une mesure générale significative pour l’ensemble des salariés ;

. Dès le premier trimestre 2023, à France Télévisions, une revalorisation des grilles de salaires et la création de paliers supplémentaires pour les PTA et les journalistes, aujourd’hui bloqués en fin de carrière. Cette proposition du SNJ est sur la table des négociations depuis plusieurs mois : la direction refuse toujours de l’entendre ;

. L’harmonisation des primes de bureaux décentralisés, afin que les salariés des Outre-mer la 1ère en bénéficient.

Mais au-delà de ces revendications, le SNJ veut aussi que les salariés retrouvent un sens au travail, et une cohérence à leurs missions. Et à travers les projets de la présidente, c’est tout le contraire qui se déroule sous nos yeux. C’est pourquoi le SNJ exige également :

. Le retrait du projet Tempo, qui supprimera les éditions nationales de France 3 dès septembre 2023 et menace l’emploi ;

. Le retrait de tout projet de fusion entre Radio France et France Télévisions, que ce soit avec France Bleu ou France Info.

Pour faire aboutir ces revendications, le SNJ appelle l’ensemble des salarié∙e∙s de France Télévisions à se mettre en grève le samedi 11 mars. Rejoignons massivement les manifestations organisées dans tout le pays.

Nous voulons préserver nos retraites ! Et à France Télévisions, nous en avons assez de subir les effets néfastes de la politique de la présidente Ernotte ! Alors il faut amplifier la mobilisation le 11 mars prochain.

Paris, le 9 mars 2023

Le SNJ condamne l’agression policière dont a été victime une équipe de reportage

Une équipe de France 3 Côte d’Azur, qui tournait un reportage sur les suites d’un différend sur l’occupation d’un terrain par un cirque, à Nice, a été brusquement et sans raison bousculée et menacée par des policiers. Les forces de l’ordre ont empêché les journalistes d’être au plus près de cette actualité, à laquelle participaient le préfet ainsi que le maire de Nice, Christian Estrosi, qui venait pourtant de leur donner une interview.

Le rédacteur en chef adjoint en charge de l’édition a rappelé, dans un mail adressé à l’autorité préfectorale, les droits élémentaires pour la presse d’exercer librement, sereinement et en toute indépendance son travail.

Le SNJ apporte son soutien à ses collègues et demande à la direction régionale de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur de donner des suites à la hauteur de cette entrave à la liberté d’informer.

Le SNJ France Télévisions condamne cette violence policière avec la plus grande fermeté et se tiendra aux côtés de l’équipe de reportage si elle engage une procédure judiciaire.

Antibes, le 6 mars 2023

Plateaux imposables

RÉSEAU FRANCE 3

C’est par une note lapidaire du service RH que les présentatrices et présentateurs du réseau France 3 ont découvert, en début d’année, que les frais d’habillement seraient désormais déclarés sur leur feuille de paie.

Jusqu’à présent, cette prise en charge était exonérée d’impôts et de charges sociales. Suite à un contrôle de l’Urssaf, ces sommes sont requalifiées en « avantage en nature » de sorte qu’elles intègrent la base fiscale.

Conséquence : ce sont les journalistes qui paient, le montant de ces factures étant désormais imposable ! D’après nos calculs, un tiers du forfait (600 ou 1200 euros) passerait dans les cotisations, CSG et impôts supplémentaires sur les revenus.

Ce nouveau système de dotation est inacceptable. Cela montre une nouvelle fois le peu de considération qu’accorde l’entreprise aux journalistes chargés de la présentation. Or, il s’agit d’une responsabilité lourde à porter : au fil des années, il y a de plus en plus de plateaux, d’émissions (18 h 30), de PAE…

Cette dotation n’est pas un cadeau dont jouissent les journalistes dans leur vie privée. C’est un outil de travail. Ils sont les vitrines d’une chaîne qui cherche à donner une meilleure image d’elle-même. Et que dire des journalistes de radio filmée d’outre-mer qui s’habillent et se maquillent à leurs frais ? Eux ne touchent même pas de dotation ! La direction considère-t-elle que ces tranches d’info ne sont donc pas vraiment de la télévision ?

Les frais inhérents à l’exercice de leur fonction ne doivent pas pénaliser les revenus et les barèmes d’impôts des présentateurs. « Tenue correcte exigée, mais en partie remboursée » : cette décision de la direction est inacceptable.

Paris, le 2 mars 2023

Retraites et salaires : le SNJ appelle à une mobilisation exceptionnelle les 7 et 8 mars

PRÉAVIS DE GRÈVE NATIONAL

Après les fortes mobilisations des 19 et 31 janvier, des 7, 11 et 16 février, le Syndicat National des Journalistes appelle à amplifier encore le mouvement.
Ne nous laissons pas voler nos retraites ! Exigeons la hausse de nos salaires aujourd’hui, parce qu’ils sont nos retraites de demain.

Le gouvernement veut imposer la retraite à 64 ans. Un relèvement progressif de l’âge de départ jusqu’en 2030, et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans. Un recul social sans précédent !

Selon le président de la République et le gouvernement, c’est la seule voie pour financer les retraites. La seule solution pour ne pas avoir à augmenter les impôts. C’est un mensonge : notre système de retraite par répartition n’a aucun souci majeur de financement dans la durée. Surtout, cette réforme aggravera la situation d’une majorité de la population et en particulier celle des précaires, qui n’auront pas 43 ans de cotisation. De nombreuses femmes, en particulier celles qui ont vécu des interruptions de carrière, seront pénalisées par cette réforme.

Allonger le temps de travail coûterait chaque année des milliards d’euros à la collectivité, pour indemniser le chômage des seniors, les arrêts-maladies, les accidents du travail et les invalidités qui se multiplieront. Et cette réforme rendra encore plus difficile l’accès à l’emploi pour les jeunes.

Le mardi 7 mars, soyons encore plus nombreux en grève et dans la rue ! Contre ce projet de réforme, et pour défendre les revenus des salariés, mis à mal par une inflation inédite ces dernières années. Et le mercredi 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, mobilisons-nous massivement ! Rappelons à toutes et tous l’injustice et les inégalités spécifiques que subissent les femmes avec ce projet de réforme des retraites !

Exigeons aussi de la direction de France Télévisions qu’elle mette enfin à niveau les salaires. En 2022, notre pouvoir d’achat s’est réduit comme peau de chagrin. Et en 2023, la situation ne va pas s’améliorer.

À la demande du SNJ, la négociation annuelle obligatoire sur les salaires (NAO) a démarré plus tôt cette année, le 9 février. Mais la direction a annoncé son intention d’accorder une augmentation générale de seulement 1,3 % ! Et sa volonté de brider une nouvelle fois le compte épargne temps, comme en 2022. Après la revalorisation générale de 1,2 % l’an dernier, on est encore loin du compte pour compenser l’inflation.

Madame Ernotte se moque des salariés ! Ce sont toujours les mêmes qui font les efforts, et notamment les bas salaires et les plus précaires.

D’autant que dans tous les secteurs de l’entreprise, et notamment pour l’information nationale, régionale et ultra-marine, les effectifs sont à la baisse. Celles et ceux qui restent sont confrontés à une surcharge de travail liée aux effets de la rupture conventionnelle collective (RCC), que le SNJ avait refusé de valider, et la suppression de centaines de postes depuis 2019.

Le SNJ revendique les mesures suivantes :

. Le retrait immédiat du projet de casse des retraites présenté par le gouvernement ;

. Une augmentation du SMIC à 1700 € nets, et une revalorisation de l’ensemble des minima sociaux ;

. À l’issue de la négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires à France Télévisions, la mise en œuvre, au plus tard fin mars, d’une mesure générale significative pour l’ensemble des salariés ;

. Dès le premier trimestre 2023, à France Télévisions, une revalorisation des grilles de salaires et la création de paliers supplémentaires pour les PTA et les journalistes, aujourd’hui bloqués en fin de carrière. Cette proposition du SNJ est sur la table des négociations depuis plusieurs mois : la direction refuse toujours de l’entendre ;

. L’harmonisation des primes de bureaux décentralisés, afin que les salariés des Outre-mer la 1ère en bénéficient.

Mais au-delà de ces revendications, le SNJ veut aussi que les salariés retrouvent un sens au travail, et une cohérence à leurs missions. Et à travers les projets de la présidente, c’est tout le contraire qui se déroule sous nos yeux. C’est pourquoi le SNJ exige également :

. Le retrait du projet Tempo, qui supprimera les éditions nationales de France 3 dès septembre 2023 et menace l’emploi ;

. Le retrait de tout projet de fusion entre Radio France et France Télévisions, que ce soit avec France Bleu ou France Info.

Pour faire aboutir ces revendications, le SNJ appelle l’ensemble des salarié-e-s de France Télévisions à se mettre en grève à partir du mardi 7 mars à 0 h 00 et pour 48 heures. Rejoignons massivement les manifestations organisées dans tout le pays.

Nous voulons préserver nos retraites ! Et à France Télévisions, nous en avons assez de subir les effets néfastes de la politique de la présidente Ernotte ! Alors il faut amplifier la mobilisation le 7 mars, puis faire du 8 mars une journée de grève féministe historique : nous comptons sur vous !

Paris, le 28 février 2023

Réseau sous haute tension : compte-rendu du CSE de février 2023

Au menu : projet de fusion avec France Bleu, le point sur l’antenne linéaire et numérique, de lourdes dossiers santé, enquête pour risques graves à Nantes et le bilan de l’emploi post-RCC.

C’est une nouvelle fois un CSE réseau sous haute tension qui s’est ouvert ce mercredi 22 février. Il y avait eu début juillet l’annonce dans la presse de la suppression des éditions nationales de France 3 et le doublement des tranches d’infos régionales sans moyens supplémentaires, le projet Tempo.

Il faut ajouter désormais un nouvel épisode : la note tombée du camion. Une « feuille de route » signée des deux présidentes de Radio France et France Télévisions, destinée à la ministre de la culture, dont la version finale n’emploie plus le terme de « fusion » ou d’ « économies d’échelles » mais de « directions territoriales uniques » et de « polyvalence ». C’est ce qu’on appelle jouer sur les mots… ce qui n’aura dupé personne.

Cela fait 13 ans désormais que les salariés du réseau France 3 vivent sous le joug des réorganisations et projets stratégiques qui, tous, semblent converger vers le même objectif : économies de moyens et de personnels, productivité accrue avec de moins en moins de temps de préparation, de présence sur le terrain. La Machine à Broyer comme nous l’avons écrit dans notre liminaire

Fin du service des missions : l’externalisation de trop

Dans sa logique d’externalisation toujours d’actualité, France Télévisions s’attaque aujourd’hui au service des missions de la rédaction nationale, unité qui prépare les déplacements des reporteurs pour les JT et la rédaction numérique.

Depuis plusieurs années, le sous-effectif chronique, les difficultés à recruter, le départ même de salariés pour des horizons moins anxiogènes, ont abouti au quasi-démantèlement du service. En juin dernier, ses tâches ont été confiées aux assistants de rédaction et à la coordination des reportages. Mais l’expérience n’a pas fonctionné.

Maintenant, les affaires sont transférées à un prestataire, celui-là même qui vient de remplacer l’ex-bureau des voyages.

Or, si Amex rencontre des difficultés à organiser nos transports alors qu’il s’agit pourtant là d’une de ses activités traditionnelles, comment va-t-il réussir dans un métier qu’il ne maîtrise pas et pour lequel une réactivité particulière et un savoir-faire spécifique sont indispensables ? Eh bien, nous dit-on, il va faire appel lui aussi à un sous-traitant !! Or, comme ce dernier n’est pas prêt, il doit d’ici un mois environ constituer une équipe qui s’installera de façon provisoire dans nos locaux.

Les reporteurs vont essuyer les plâtres de cette nouvelle organisation, ce qui pourrait mettre en péril des éditions. Mais pour notre présidence, le plus important est ailleurs : pouvoir montrer bonne figure au ministère de tutelle. Et avec un peu de chance, si l’opération arrivait à fonctionner à l’Info, elle pourrait être reproduite aux Sports, aux Magazines ou à la Com qui, eux aussi, ont des services des missions. ETP par ETP (Equivalent Temps Plein), l’entreprise perd encore des compétences en interne. 

Quid du coût de ces externalisations ? Aucune réponse officielle bien sûr. Même si l’on comprend que ces dépenses pourraient s’envoler.

Double objectif donc : faire des économies et diminuer le nombre de salariés dans l’entreprise. Une vision bien particulière du service public, une fois encore ! Mais nous ne sommes plus surpris par ces comportements appliqués à tous les secteurs, et ce depuis des années.

Aujourd’hui nous demandons l’arrêt de cette politique d’externalisation et, pour ce service important dédié à l’info, le retour de l’activité en interne. Avec des moyens humains cette fois à la hauteur.

Paris, le 23 février 2023

Machine à broyer

DECLARATION LIMINAIRE DES ELUS DU CSE RESAU REGIONAL

Ainsi donc le projet Tempo ne serait pas le dernier mouvement du démantèlement de France 3 ? Un nouvel acte restait à écrire : la fusion absorption du réseau régional de France 3 et de celui des France Bleu avec les deux présidentes à la manœuvre à 4 mains.

La présidence de France Télévisions aura beau avoir changé quelques mots d’un document de travail plus ou moins édulcoré où certains termes ont étrangement disparu comme les « économies d’échelle », mais ce plan saugrenu est confirmé, cette fois, sur 10 ans.

Derrière les « rapprochements » espérés se profilent les économies budgétaires de grande échelle, la réduction et l’appauvrissement de l’offre, mais aussi des suppressions d’emplois et la dégradation inévitable des conditions de travail.
La direction pourra maintenant réaffirmer que non, ce n’est pas un retour à l’ORTF, les salariés ne sont pas dupes ! Des dénégations que vous avez soutenues vous, direction du réseau !

Une direction prise avec le doigt dans le pot de confiture mais qui persiste maladroitement à nier l’existence (comme nous le redoutions déjà) d’un véritable plan caché.

Caché et sournois car nous vous alertons sur les dégâts éditoriaux et sociaux liés à la mise en œuvre d’une telle réforme.

Quelle détestation pour notre chaine, quel mépris pour tous ses salariés. Après on pourra toujours organiser des ateliers !

Depuis 13 ans maintenant, les techniciens, administratifs et journalistes de France 3 n’ont connu que des réorganisations, ou selon une expression chère à la direction de la Fabrique, une « recartographie », des regroupements d’instances et des contenus « éditoriaux », programmes ou JT déterminés que par une politique du chiffre : mutualisations, baisse d’ETP, JT communs et postes vacants laissés dans les limbes d’une future suppression. En témoignent la perte de sens au travail des techniciens vidéo de Nantes victimes malgré eux de toute cette politique du vide instaurée au fil du temps dans nos antennes régionales et ce n’est pas un cas isolé. Nous en reparlerons dans ce CSE.

Comment un tel projet de fusion, qui ne dit pas son nom, peut-il être pensé sans impliquer les salariés auxquels on demande encore et toujours plus de polyvalence et de productivité ?

L’humain n’existe plus que pour s’adapter, de gré ou de force, au prix d’un absentéisme de plus en plus élevé, d’une usure au niveau santé et au mieux d’une stratégie d’évitement, décrites plusieurs fois par des experts.
Pendant qu’on pourrait attendre de notre présidence un travail engagé sur notre financement après la suppression de la redevance, les projets de suppression ou de restrictions d’éditions et de mise en commun de moyens s’empilent : NRCS, régie automatisée, Tempo et maintenant regroupement des antennes régionales avec les locales de France Bleu. Vous n’avez tiré aucune leçon des remarques et demandes de certains inspecteurs du travail. On dirait même que c’est avec une exquise brutalité dont vous avez le secret que chaque projet est élaboré.

Alors qu’on pouvait attendre de la direction du réseau une vraie politique de régionalisation avec les moyens afférents aux tranches récupérées, la fameuse inversion du modèle, et à tout le moins un vrai rééquilibrage entre antennes, aucune action dans ce sens ne se dessine. Juste un vocabulaire : réenchantement du travail, autonomie de programmes, fin des économies…

Quel mépris pour des salariés qui longtemps ont accepté de nouvelles tâches, de nouveaux défis souvent sans les outils et avec la souffrance de se retrouver au cœur de fantasmes d’organisations idéales ou une équipe se résumerait dorénavant à une seule personne. Vous installez une co-construction de carton-pâte qui vous sert de socle, tant pis pour les pertes financières et humaines que cela engendre, avec de telles fondations, ne soyez pas étonnés quand l’édifice s’effondrera.

Quant à la mise à l’écart inévitable des CDD et intermittents qu’engendrerait ce projet, qui devaient pourtant être au centre d’un renouvellement des effectifs avec la Rupture Conventionnelle Collective, ils n’ont désormais même plus le droit de recevoir les communications internes de l’entreprise notamment celles, hebdomadaires, qui recensent les postes vacants.

Nous allons peser nos mots mais notre colère est grande et notre aspiration à un dialogue social constructif et apaisé s’est largement émoussée au fil du temps.
Comment en sommes-nous arrivés à ce degré de détestation de la part de la direction de l’entreprise pour France 3 ? La chaîne des régions fait encore le quotidien des téléspectateurs qui continuent de priser ses journaux régionaux et nationaux, avec des audiences qui résistent, loin, très loin de celles de la chaîne France Info.

Alors non, nous ne serons pas ces poissons rouges joyeux et apaisés dans un bocal, avec ces décors mirobolants, que vous voulez peut-être nous faire devenir. Nous sommes tout autant que vous comptables devant ceux que nous représentons de l’avenir de France 3, la chaine de la proximité.

Paris, le 22 février 2023

L’info avant tout : compte-rendu SNJ du CSE Siège des 15 et 16 février 2023

C’est dans un climat particulier que s’est ouvert ce CSE Siège du mois de février. En effet, quelques jours auparavant, le Syndical National des Journalistes avait révélé l’existence d’un document installant la volonté des présidentes de Radio France et France Télévisions de réaliser des fusions entre France 3 et France Bleu, ainsi qu’entre France Info radio et télé. C’est ce que nous avons dénoncé dans notre préalable, en ouverture de séance.

Une révélation qui marque les esprits, alors que nous ne sommes toujours pas entrés réellement dans le débat concernant Tempo. De plus, cette avalanche de projets funestes ne cesse de tendre les relations avec la direction. La preuve, deux points demandés par le SNJ pour inscription à l’ordre du jour nous ont été refusés…