La journaliste qui doit assurer la permanence/édition est en grève ? Qu’à cela ne tienne.

Qu’elles soient en repos ou en vacances à plus de 4 000 km, les adjointes peuvent faire le travail… Voire le directeur régional en personne ! Où est le problème ?

C’est, en substance, la situation vécue à la rédaction de Saint-Pierre-et-Miquelon La 1ère cette fin de semaine.

La journaliste issue de l’équipe pour assurer la permanence/édition durant le week-end (faute d’une présence d’encadrants suffisante cet été) est en grève.

Samedi, une rédactrice en chef adjointe revient sur ses RH.

Dimanche, elle sera comme prévu en repos, après avoir dirigé la conférence de rédaction.

C’est une situation peu banale qui est imposée à l’équipe, le directeur régional décidant de maintenir les éditions. Coûte que coûte.

Personne pour valider les sons qui seront diffusés dans le 12 h 30 radio ? Si, lui.

Personne pour relire un papier web avant publication ? Si, lui.

La permanence/édition s’arrêtera finalement là pour le rédacteur en chef d’un (demi) jour. Un peu plus tard, la présentatrice est informée par l’une des deux rédactrices en chef adjointes, en vacances à plus de 4 000 km, qu’elle va l’accompagner pour l’édition du JT. Validation des sujets, relecture des lancements.

Quant à l’édition pour la partie radio et web ? Le jour de repos de l’encadrante présente à la conférence de rédaction le matin même ne sera que de courte durée… Elle sera aussi dans l’oreillette de la présentatrice du JT soir. Oui, pas facile à plusieurs milliers de kilomètres… Même à Saint-Pierre-et-Miquelon, la réalité nous rattrape.

Qui fait quoi exactement ?

À Saint-Pierre-et-Miquelon La 1ère, la polyvalence imposée est déjà une règle. La mutualisation des (petits) moyens aussi. Maintenant, c’est l’interchangeabilité. Demain, un rédacteur en chef directeur régional à distance ?

Si cela avait été un sketch, on aurait pu en rire. Mais ce fut la réalité d’une journée d’une équipe qui a, par ailleurs, maintes fois dénoncé ses conditions de travail. Sans oublier les autres services, forcément impactés. Des conditions indignes de l’audiovisuel public, tel qu’une grande partie des salariés se le représente et souhaite malgré tout continuer à le défendre.

En cette période de mobilisation pour sauver le navire, à Saint-Pierre-et-Miquelon La 1ère, ce dimanche laisse un goût amer et beaucoup de colère.

Paris, le 8 juillet 2025