Pas d’hirondelle au printemps

LIMINAIRE SNJ AU CSE RESEAU DES 22 ET 23 MARS 2023

Avant de débuter ce liminaire, le SNJ voudrait rendre hommage à un ancien élu de cette instance : Philippe Bard nous a quitté brutalement moins de deux ans après sa retraite. Une retraite dont il n’aura pas eu le temps de profiter pleinement comme bon nombre de salariés dans ce pays qui vont devoir travailler plus longtemps.
Philippe a défendu ardemment les intérêts de tous les salariés de la 3 avec passion, fougue et compétence.
Le SNJ et les élus de cette instance s’associent bien sûr à la douleur de ses proches et nous pensons à sa compagne et à sa fille.

Dans quelques jours, nous accueillerons le printemps et il n’y aura pas d’hirondelle !

Cela fait déjà plusieurs années que ce petit oiseau migrateur ne vient plus annoncer la saison du renouveau, des bons moments partagés dans le Réseau.
Et ce n’est pas un fait isolé !

Depuis plus d’une décennie maintenant, les salariés du réseau régional subissent une avalanche de projets de réorganisations de tous types, auxquels ils sont tenus de participer, si possible sans se plaindre. On leur
fait croire que c’est pour leur bien. On leur fait miroiter une régionalisation où leurs savoir-faire seraient reconnus… En réalité, on les empêche de faire un nouveau nid, faute de brindilles.

La régionalisation tant annoncée est un leurre dans lequel ils ne peuvent qu’y perdre des plumes.

L’exemple raté du 18H30 a laissé des traces et maintenant on nous annonce son retrait pur et simple. « Tout cela pour ça ? », serions-nous tentés de dire.
Tempo et la fusion avec les France Bleu ne sont là que pour les faire travailler davantage ; et leur rappeler, comme le gouvernement et une partie des parlementaires, qu’ils coutent trop cher ! Oubliant volontairement
le nombre d’heures d’informations et de divertissements de proximité qu’ils produisent avec de moins en moins de moyens.

Il est bien révolu le temps de dialogue social que vous prôniez au début de vos nouvelles fonctions à la tête du réseau.

France Télévisions réinvente une sorte de 49-3 où les dirigeants imposent leurs réformes, sans même essayer de convaincre et en contournant grossièrement les partenaires sociaux. La chaine France 3, pourtant toujours plébiscitée par ses téléspectateurs, semble être devenue un repoussoir dont il faudrait à
tout prix se débarrasser… Ou plutôt mettre au pas avec une brutalité sans précédent.

Les salariés, promis à un essorage intense, ne peuvent même pas maintenir un pouvoir d’achat tant les mesures salariales proposées par cette direction sont en dessous du taux d’inflation. Des mesures devenues un baromètre de la non-reconnaissance !

Et quant aux plus précaires, certains CDD et intermittents voient s’interrompre leurs collaborations pourtant de longue date, pendant que d’autres sont obligés de refuser des contrats, tant les indemnités d’hébergement sont indécentes. (Qui pourrait se loger pour 70 euros la nuit ?). Les plus anciens voient une
partie de leur ancienneté effacée lorsque paraissent les listes de candidats aux postes vacants. Pire, et nous l’avons déjà mentionné ici, la totalité d’entre eux ne reçoivent plus la communication des postes en consultation, sacrifiés sur l’autel du développement durable ! Le SNJ vous demande de rétablir ces salariés
dans leurs droits.

Alors oui, la fracture entre la direction de cette entreprise et les salariés de la chaîne France 3 ne cesse de s’agrandir mais sachez que nous ne vous laisserons pas les coudées franches car il faudra bien faire avec nous, quelques années de plus même avec la réforme des retraites.
À moins d’un nouveau plan caché, un trou d’air, un vol plané, qui nous ferait disparaître. Ou migrer. Comme les hirondelles !

Le SNJ a une pensée enfin pour nos consœurs et confrères d’Euronews à Lyon, dont la disparition du paysage audiovisuel européen vient d’être actée dans l’indifférence générale !

Paris, le 22 mars 2023

Le SNJ condamne l’agression policière dont a été victime une équipe de reportage

Une équipe de France 3 Côte d’Azur, qui tournait un reportage sur les suites d’un différend sur l’occupation d’un terrain par un cirque, à Nice, a été brusquement et sans raison bousculée et menacée par des policiers. Les forces de l’ordre ont empêché les journalistes d’être au plus près de cette actualité, à laquelle participaient le préfet ainsi que le maire de Nice, Christian Estrosi, qui venait pourtant de leur donner une interview.

Le rédacteur en chef adjoint en charge de l’édition a rappelé, dans un mail adressé à l’autorité préfectorale, les droits élémentaires pour la presse d’exercer librement, sereinement et en toute indépendance son travail.

Le SNJ apporte son soutien à ses collègues et demande à la direction régionale de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur de donner des suites à la hauteur de cette entrave à la liberté d’informer.

Le SNJ France Télévisions condamne cette violence policière avec la plus grande fermeté et se tiendra aux côtés de l’équipe de reportage si elle engage une procédure judiciaire.

Antibes, le 6 mars 2023

Réseau sous haute tension : compte-rendu du CSE de février 2023

Au menu : projet de fusion avec France Bleu, le point sur l’antenne linéaire et numérique, de lourdes dossiers santé, enquête pour risques graves à Nantes et le bilan de l’emploi post-RCC.

C’est une nouvelle fois un CSE réseau sous haute tension qui s’est ouvert ce mercredi 22 février. Il y avait eu début juillet l’annonce dans la presse de la suppression des éditions nationales de France 3 et le doublement des tranches d’infos régionales sans moyens supplémentaires, le projet Tempo.

Il faut ajouter désormais un nouvel épisode : la note tombée du camion. Une « feuille de route » signée des deux présidentes de Radio France et France Télévisions, destinée à la ministre de la culture, dont la version finale n’emploie plus le terme de « fusion » ou d’ « économies d’échelles » mais de « directions territoriales uniques » et de « polyvalence ». C’est ce qu’on appelle jouer sur les mots… ce qui n’aura dupé personne.

Cela fait 13 ans désormais que les salariés du réseau France 3 vivent sous le joug des réorganisations et projets stratégiques qui, tous, semblent converger vers le même objectif : économies de moyens et de personnels, productivité accrue avec de moins en moins de temps de préparation, de présence sur le terrain. La Machine à Broyer comme nous l’avons écrit dans notre liminaire

Machine à broyer

DECLARATION LIMINAIRE DES ELUS DU CSE RESAU REGIONAL

Ainsi donc le projet Tempo ne serait pas le dernier mouvement du démantèlement de France 3 ? Un nouvel acte restait à écrire : la fusion absorption du réseau régional de France 3 et de celui des France Bleu avec les deux présidentes à la manœuvre à 4 mains.

La présidence de France Télévisions aura beau avoir changé quelques mots d’un document de travail plus ou moins édulcoré où certains termes ont étrangement disparu comme les « économies d’échelle », mais ce plan saugrenu est confirmé, cette fois, sur 10 ans.

Derrière les « rapprochements » espérés se profilent les économies budgétaires de grande échelle, la réduction et l’appauvrissement de l’offre, mais aussi des suppressions d’emplois et la dégradation inévitable des conditions de travail.
La direction pourra maintenant réaffirmer que non, ce n’est pas un retour à l’ORTF, les salariés ne sont pas dupes ! Des dénégations que vous avez soutenues vous, direction du réseau !

Une direction prise avec le doigt dans le pot de confiture mais qui persiste maladroitement à nier l’existence (comme nous le redoutions déjà) d’un véritable plan caché.

Caché et sournois car nous vous alertons sur les dégâts éditoriaux et sociaux liés à la mise en œuvre d’une telle réforme.

Quelle détestation pour notre chaine, quel mépris pour tous ses salariés. Après on pourra toujours organiser des ateliers !

Depuis 13 ans maintenant, les techniciens, administratifs et journalistes de France 3 n’ont connu que des réorganisations, ou selon une expression chère à la direction de la Fabrique, une « recartographie », des regroupements d’instances et des contenus « éditoriaux », programmes ou JT déterminés que par une politique du chiffre : mutualisations, baisse d’ETP, JT communs et postes vacants laissés dans les limbes d’une future suppression. En témoignent la perte de sens au travail des techniciens vidéo de Nantes victimes malgré eux de toute cette politique du vide instaurée au fil du temps dans nos antennes régionales et ce n’est pas un cas isolé. Nous en reparlerons dans ce CSE.

Comment un tel projet de fusion, qui ne dit pas son nom, peut-il être pensé sans impliquer les salariés auxquels on demande encore et toujours plus de polyvalence et de productivité ?

L’humain n’existe plus que pour s’adapter, de gré ou de force, au prix d’un absentéisme de plus en plus élevé, d’une usure au niveau santé et au mieux d’une stratégie d’évitement, décrites plusieurs fois par des experts.
Pendant qu’on pourrait attendre de notre présidence un travail engagé sur notre financement après la suppression de la redevance, les projets de suppression ou de restrictions d’éditions et de mise en commun de moyens s’empilent : NRCS, régie automatisée, Tempo et maintenant regroupement des antennes régionales avec les locales de France Bleu. Vous n’avez tiré aucune leçon des remarques et demandes de certains inspecteurs du travail. On dirait même que c’est avec une exquise brutalité dont vous avez le secret que chaque projet est élaboré.

Alors qu’on pouvait attendre de la direction du réseau une vraie politique de régionalisation avec les moyens afférents aux tranches récupérées, la fameuse inversion du modèle, et à tout le moins un vrai rééquilibrage entre antennes, aucune action dans ce sens ne se dessine. Juste un vocabulaire : réenchantement du travail, autonomie de programmes, fin des économies…

Quel mépris pour des salariés qui longtemps ont accepté de nouvelles tâches, de nouveaux défis souvent sans les outils et avec la souffrance de se retrouver au cœur de fantasmes d’organisations idéales ou une équipe se résumerait dorénavant à une seule personne. Vous installez une co-construction de carton-pâte qui vous sert de socle, tant pis pour les pertes financières et humaines que cela engendre, avec de telles fondations, ne soyez pas étonnés quand l’édifice s’effondrera.

Quant à la mise à l’écart inévitable des CDD et intermittents qu’engendrerait ce projet, qui devaient pourtant être au centre d’un renouvellement des effectifs avec la Rupture Conventionnelle Collective, ils n’ont désormais même plus le droit de recevoir les communications internes de l’entreprise notamment celles, hebdomadaires, qui recensent les postes vacants.

Nous allons peser nos mots mais notre colère est grande et notre aspiration à un dialogue social constructif et apaisé s’est largement émoussée au fil du temps.
Comment en sommes-nous arrivés à ce degré de détestation de la part de la direction de l’entreprise pour France 3 ? La chaîne des régions fait encore le quotidien des téléspectateurs qui continuent de priser ses journaux régionaux et nationaux, avec des audiences qui résistent, loin, très loin de celles de la chaîne France Info.

Alors non, nous ne serons pas ces poissons rouges joyeux et apaisés dans un bocal, avec ces décors mirobolants, que vous voulez peut-être nous faire devenir. Nous sommes tout autant que vous comptables devant ceux que nous représentons de l’avenir de France 3, la chaine de la proximité.

Paris, le 22 février 2023

France 3, France bleu, France Info dans le viseur des présidentes

FUSIONS AU PROGRAMME

Création d’une nouvelle « marque », qui pourrait remplacer à terme les noms France Bleu et France 3 ; projets éditoriaux communs et directions régionales communes ; regroupement des équipes radio et TV dans les mêmes locaux ; et bien sûr « développement de la polyvalence » des salariés : dans un document de quatre pages, daté du 1er février 2023, Delphine Ernotte-Cunci et Sibyle Veil détaillent leur plan de fusion pour les réseaux France Bleu et France 3. 

Ce « plan stratégique unique », que le SNJ s’est procuré (accessible ici), aurait été validé le 27 janvier dernier, lors d’un séminaire commun aux états-majors des deux entreprises. Il serait prochainement présenté au gouvernement dans le cadre des COM (Contrats d’Objectifs et de Moyens) qui doivent être conclus avec l’Etat à partir de 2024. 

L’objectif affiché de Delphine Ernotte-Cunci et Sibyle Veil, signataires de ce document : « franchir de nouvelles étapes décisives dans le rapprochement de France 3 et France Bleu ». Fusion de structures locales et régionales, donc, mais également nationales et internationales : pour « l’acte 2 de Franceinfo », les directions souhaitent parvenir à une gouvernance commune, puis regrouper tous les services participant à ce « média global », en commençant par les équipes chargées des décryptages et de la lutte contre la désinformation. Les PDG de France Télévisions et Radio France prévoient également de mutualiser les bureaux de correspondants à l’étranger. 

Les synergies de l’audiovisuel public seraient donc accélérées, au rythme des injonctions politiques. Rappelons que les salariés de Radio France et France Télévisions sont épuisés par l’accumulation des plans de suppressions d’emplois et des réformes structurelles (parfois contradictoires !) imposées depuis 15 ans ! Ce projet de fusion est inacceptable car il n’offre que de sombres perspectives aux équipes, qui, au contraire, demandent à retrouver du sens dans ce qu’elles font.

Pour le réseau France Bleu, en souffrance ces dernières années à la suite d’échecs à répétition de sa direction, le SNJ a lancé de nombreuses alertes. Nous revendiquons plus de liberté éditoriale locale, plus d’autonomie, plus de moyens, et un cadre éditorial cohérent et ambitieux. En total décalage avec les souhaits des équipes de France Bleu, la direction envisage aujourd’hui une réforme sociale majeure, avec comme objectifs la polyvalence des journalistes et les économies d’échelle. Il est également question de « complémentarité des offres » (partage de la journée ?) et de regroupement des équipes de France Bleu et France 3 dans les mêmes locaux (sur le modèle du projet en cours à Rennes). Est-ce la feuille de route de Céline Pigalle, ex-BFM-TV, nommée cette semaine à la tête de France Bleu ? 

Côté France Télévisions, le lancement de « l’acte 2 de franceinfo » fait écho au projet Tempo : suppression des éditions nationales de France 3, et redéploiement des forces sur France 2 et franceinfo TV. Le mirage des moyens supplémentaires pour les stations régionales de France 3, qui en ont pourtant bien besoin, s’estompe : pour la direction, l’avenir des régions de France 3 passerait par une rationalisation, plus de polyvalence, et une fusion avec France Bleu.  

Ce projet, qui vise à donner des gages aux ministères de tutelle, pour éviter une holding qui « coifferait » Sibyle Veil et Delphine Ernotte-Cunci, a tout de la stratégie défensive. 

Les sections syndicales SNJ France Télévisions et SNJ Radio France dénoncent donc un projet en trompe l’œil, nourri d’obsessions politiques et d’incantations managériales. Elles alertent sur les dégâts éditoriaux et sociaux liés à la mise en œuvre d’une telle réforme. 

Elles déplorent enfin qu’un projet d’une telle ampleur puisse être imaginé et construit sans les salariés de l’audiovisuel public, si ce n’est pour les exhorter à plus de polyvalence et de productivité ! Derrière les « rapprochements » imposés par les actionnaires apparaissent très vite les économies budgétaires, la réduction de l’offre, les suppressions d’emplois, et la dégradation des conditions de travail. 

Ce projet ne sera pas le nôtre ! Le Syndicat National des Journalistes sera là pour défendre les salariés de France Bleu, de France 3, et de l’ensemble des rédactions de l’audiovisuel public. 

Paris, le 10 février 2023

La direction prive le 19/20 régional de reportage sur les perquisitions à la métropole de Nice

COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL SNJ – SUD – CGT – FO

La semaine dernière, des perquisitions ont lieu dans les locaux de la métropole de Nice. Elles font suite à une information judiciaire ouverte par la juridiction nationale contre la criminalité organisée. L’enquête porte sur des soupçons d’escroquerie en bande organisée et abus de biens sociaux, à l’occasion d’une opération immobilière de plusieurs dizaines de millions d’euros.

L’information se répand dans les médias locaux et nationaux. Nos confrères la traitent immédiatement par écrit, en plateau de situation et en chroniques, avec une réaction du député de la majorité.

Mais dans l’édition régionale du soir de France 3 Côte d’Azur, cette information majeure vaut 28 secondes de « off » et un renvoi sur un article internet écrit le matin !

L’édition locale y consacre un desk de 50 secondes, avec un communiqué qui minore la responsabilité de la métropole. Le maire et président de cette métropole ne veut pas répondre ? Tant pis, on lui donne la parole sur… une commémoration religieuse qui se déroulait ce même jour !

Le lendemain, on apprend que, contrairement au communiqué officiel qui évoque une seule personne concernée, des perquisitions ont également été menées dans les bureaux de plusieurs élus, à la mairie. Toujours pas de reportage dans le 19/20, pas plus dans la locale !

Pas un mot sur les entreprises, elles aussi perquisitionnées dans le Var et dans les Alpes-Maritimes, pas de chronique pour contextualiser. Seul le site web propose une actualisation du sujet.

La rédaction en chef, elle, a d’autres priorités et sacralise dans les éditions du weekend les micros tendus aux passants sans lien avec l’actualité. Des passants qui ont d’autres priorités que de savoir si l’argent public est bien utilisé. C’est ce que la direction nous avait répondu, en nous refusant en octobre de traiter un autre marché de plusieurs millions d’euros, entre la ville de Nice et France télévisions, un contrat qui fait pourtant l’objet d’un contrôle de la chambre régionale des comptes.

Les organisations syndicales SNJ, SUD, CGT et FO dénoncent cette dérive éditoriale et ces tentatives de censure, qui privent les téléspectateurs d’informations majeures. C’est indigne de l’information de service public que nous devons à notre public !

Antibes, le 1er février 2023

CSE réseau des 25 et 26 janvier 2023 : notre compte-rendu

Ce premier CSE de l’année s’est révélé particulièrement chargé.
Vos élus et représentant syndical n’ont pas manqué d’interpeller la direction du réseau sur les dangers qui pèsent sur les salariés avec la programmation jusqu’à l’absurde de Tempo à l’horizon de septembre.

Il a été question aussi de rapports d’expertises édifiants sur l’absentéisme et les bugs de « open média » ainsi que d’un compte-rendu très détaillé sur la lente croissance de l’égalité professionnelle.
Bref, ce fut pour le moins dense. Lire ici notre liminaire.

En réponse à nos interrogations, Philippe Martinetti a annoncé la résurrection de la Casar* au moins jusqu’en octobre. Cette commission d’ajustement et d’évaluation des projets de régionalisation reprend donc du service dès février afin de ne perdre aucun wagon du TGV Tempo lancé à trop vive allure dans un tunnel sombre et vers un futur à la fois proche et incertain.

La première réunion de la Casar devra établir une photographie des potentiels dans chaque région avec un expert Secafi pour assister aux échanges.
Autre nouvelle annoncée par la tête pensante du réseau : l’information-consultation du CSE sur la régionalisation (qui induit l’application Ici France 3 / Radio France, la régie automatisée Overdrive testée à Strasbourg et la énième réforme numérique) sera repoussée à octobre prochain.

« Les JT communs ne seront plus l’alpha et l’oméga de la promesse éditoriale », déclare en fanfare le directeur qui promet 24 éditions régionales autonomes « sans baisse d’ETP au budget », mais c’est connu, les promesses n’engagent que ceux… Devant la multiplication des éditions partagées (confère le tract intersyndical Rhône-Alpes et Alpes), Philippe Martinetti annonce avoir confié une mission sur ce sujet à la directrice de l’information du réseau, Isabelle Staes.

L’année de tous les dangers

Liminaire SNJ au CSE Réseau des 25 et 26 janvier 2023

Le SNJ vous souhaite tout d’abord ses meilleurs vœux pour cette année 2023 qui va s’avérer cruelle pour les éditions nationales de la 3 qui sont sacrifiées tant l’obstination aveugle de la présidence pour « repenser l’info » (ce sont ses propres termes prononcés en comité de groupe) nous plonge dans l’expectative et l’inquiétude.

Sachez M. le directeur, que vous trouverez toujours notre syndicat vent debout face à ce projet funeste et clivant qui impacte un réseau toujours dépourvu de réels moyens pour exercer sa mission de service public et qui efface d’un trait grossier une information nationale de qualité qui exposait aussi les reportages régionaux.

D’ailleurs à ce sujet, qu’advient-il de la CASAR qui est tombée en désuétude malgré vos promesses de fin d’année ?

Cette commission d’aménagement et de suivi nous paraît indispensable pour ne pas perdre le fil décousu du tempo et celui des autres projets de la « régionalisation », tous liés les uns aux autres et aux outils.

Mais le terme « régionalisation » étant désormais banni du langage de la direction, doit-on penser que Tempo ne concerne dorénavant que l’information nationale ? Car en régions on ne voit toujours pas à quoi ressembleront vraiment les éditions « ici midi et ici soir », dont la direction veut accélérer la mise en place jusqu’à l’absurde.

Avec une inflation galopante qui impacte l’ensemble de nos concitoyens et les salariés du réseau, il est temps de redéfinir une vraie politique salariale, transparente et partagée, où les plus anciens ne seraient pas les oubliés ainsi que les élus du personnel.

À l’heure où l’échec cuisant de la plate-forme Salto et sa gabegie financière s’affichent dans la presse, la direction peut s’enorgueillir d’avoir consacré un demi-million pour rattraper des écarts de salaire, mais cela paraît dérisoire tant les disparités subsistent dans un réseau fort de 2 642 ETP.

Une politique salariale juste et équitable s’impose plutôt que de réaliser au coup par coup des saupoudrages très partiaux.

En matière d’emploi, force est de constater que l’ensemble des départs en retraite ou en RCC n’a pas été remplacé.

Après on va nous faire croire que le réseau est à l’équilibre et que nous ne perdrons pas d’ETP alors que la saignée se poursuit au compte-goutte, cette fois par une direction toujours plus avide d’économies pour satisfaire la tutelle.
Et que dire des journaux partagés ou communs entre plusieurs antennes qui s’intensifient en 2023 pour atteindre parfois un tiers de l’ensemble des éditions ?

C’est là que se niche la baisse des ETP dans des régions pourtant peu riches en effectifs.

Est-ce ainsi que vous prétendez assurer les 2 fois 40 minutes supplémentaires générées par le projet Tempo  ?

Sur l’absentéisme que nous évoquerons ensemble, l’expertise révèle un problème organisationnel et un défaut de prévention primaire du côté d’une direction qui se retranche derrière une vision purement statistique en oubliant parfois de relever des accidents du travail en tant que tels.

Un absentéisme qui touche majoritairement les journalistes qui, comme les techniciens du réseau qui concourent à l’information, vivent au rythme – j’allais dire au tempo – permanent de réformes, des changements organisationnels et techniques depuis 15 ans.

Par ailleurs, une autre expertise révèle que les gains de productivité escomptés pour « open média » sont plus modestes que prévu en raison des bugs répétitifs et de la charge mentale générés par cet outil voulu à tout prix par la direction. Encore un changement imposé, alors que les effets du déploiement de la phase 1 et les changements récents ne sont pas réellement impactés.

Alors oui, le SNJ formule le vœu pour cette nouvelle année que cette escalade s’arrête enfin, que l’humain revienne vraiment au centre de tous ces projets au bénéfice des salariés, et pas d’abord au bénéfice de l’entreprise ou à son image.
Que France Télévisions, et en premier lieu son réseau régional appelé à devenir la vitrine de France 3, intensifie sa recherche de nouveaux financements plutôt que de faire incessamment des économies sur le dos des salariés !

Paris, le 25 janvier 2023

CSE Réseau des 7 et 8 décembre 2022 : notre compte-rendu

L’heure du bilan pour le dernier CSE de l’année

La réunion de ce CSE de décembre s’est déroulée dans un climat beaucoup plus apaisé grâce à l’effort de l’ensemble des élus et de la direction sur la situation très dégradée à France 3 Côte d’Azur.

Sur beaucoup des points à l’ordre du jour néanmoins, la vision de la direction du réseau est apparue à vos élus SNJ assez éloignée de la réalité du terrain et du quotidien des salariés. Lire notre liminaire « Objectif lunaire et au-delà » !

Le directeur du réseau a tenu à dresser un bilan positif de l’année 2022 en reconnaissant que « beaucoup de choses restent à améliorer ». 2023 verra la présentation d’une nouvelle organisation du numérique, la poursuite de la coopération avec France Bleu « quand cela a du sens » et la poursuite des prises d’antennes thématiques et des retransmissions sportives. Philippe Martinetti affirme que son ambition est de « continuer avec humilité d’être à l’écoute de l’ensemble des personnels avec le souci de donner des perspectives »…nous saurons lui rappeler dans les mois qui viennent.

Au menu de ce CSE :

-Le point sur le projet Tempo

-Bilan et perspectives du parc des caméras dans le réseau

-Bilan mensuel santé et conditions de travail

-Inquiétudes au service de la vidéographie de la Fabrique à Nancy

-Bilan 2021 du Handicap

-Le plan de formation pour 2023