Objectif Lunaire et au-delà…

LIMINAIRE SNJ AU CSE DES 7 ET 8 DECEMBRE 2022

Il y a quelques jours nous apprenions qu’une Française de 40 ans, Sophie Adenot, venait d’être choisie par l’agence spatiale européenne pour la nouvelle promotion d’astronautes. Une âme d’exploratrice, parait-il, qui rêvait depuis toute petite du cosmos, des planètes et d’apesanteur…

En lisant les documents pour cette réunion du CSE de décembre, on ressent parfois aussi un curieux flottement, un décalage spatio-temporel, un style de langage très « Bienvenue à Gattaca ».

Comme si la direction regardait la réalité avec les yeux de Sophie, l’ingénuité en moins, depuis l’ISS.

Ainsi, l’Etat des lieux du parc de caméras parait avoir été écrit par Monsieur Spock. « Travail rigoureux …en s’appuyant sur la contribution des salariés » ; « savoir-faire de nos OPV et JRI au cœur de notre ambition » ; « pluralité des écritures » …Sur la planète réseau France 3, l’écriture image tous les jours se heurte à des trépieds cassés, des grands capteurs tant attendus qui restent dans les placards faute d’accessoires et de formations.

Mais cela ne saurait tarder nous dit-on.

Ainsi le Vaisseau Amiral Tempo continue sa tournée des régions, avec, selon le pilote, des informations pas toujours identiques, lacunaires, voire lunaires…et toujours rien de concret sur les fameux renforts qui viendraient du Siège. Une béance et un non-sens éditorial avec une rédaction nationale qui s’avance doucement vers le trou noir.

Ainsi vous prétendez poursuivre avec nous ce « merveilleux projet de régionalisation » …en essayant de priver les élus de son outil d’échanges : la CASAR. Le SNJ est opposé à la suppression de cette commission globale de suivi de ce projet stratégique, qui engage le quotidien futur des salariés du réseau et brade une organisation de travail cohérente qui placerait l’humain en son centre.

Parmi lesquels les cdd qui de plus en plus doivent choisir entre manger et se loger dignement en raison de frais de mission insuffisants au regard de l’inflation des tarifs des hôtels de plus en plus élevés. Et cela à des années lumières de la prise en compte de l’humain et de nos collègues les plus précaires. A quand des frais de mission dignes de ce nom ?

Alors certes, il y a de temps en temps quelques signes, fugaces comme de la poussière d’étoiles, qui disent « je vous ai entendus » jusqu’à ce que le mal-être, l’absentéisme, le repli sur soi dans un autre ailleurs, nous rattrapent, vous et nous !

Offrez donc pour Noël aux salariés du réseau une calculatrice pour leurs effectifs et leur budget, un kaléidoscope pour oublier votre réalité et un télescope. Parce que finalement, vous avez peut-être raison : mieux vaut regarder vers les étoiles.

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Paris, le 07 décembre 2022

Soutien à nos collègues agressés

COMMUNIQUÉ DES SYNDICATS CGT SNJ et Sud

Les représentants de proximité et les organisations syndicales CGT, SNJ et SUD  de France 3 Franche-Comté condamnent l’agression hier soir de deux  journalistes de la rédaction dans le cadre de l’exercice de leur métier.

Ils ont été longuement et violemment pris à partie, alors qu’ils couvraient l’action d’associations de défense du loup dans un secteur du Haut-Doubs où des tirs avaient été autorisés. Ils ont été molestés et bloqués dans un champ,  leur matériel de tournage leur a été arraché par plusieurs personnes dont des agriculteurs. L’arrivée de plusieurs véhicules de gendarmerie leur a permis de retrouver leur liberté de mouvement et de récupérer leur matériel en partie endommagé.

Nos collègues ont été empêchés de mener  leur mission d’information, ont été contraints physiquement et légèrement blessés par des individus extrêmement agressifs. Ils sont aujourd’hui sous le choc.

Notre direction a annoncé qu’elle allait porter plainte. Nous soutenons bien sûr cette démarche qui permettra de faire condamner leurs agresseurs. Nous y veillerons.

Emmanuel et Jean-Stéphane savent qu’ils peuvent compter sur notre soutien dans toutes les démarches qu’ils jugeront nécessaires.

Les représentants de proximité et les organisations syndicales CGT, SNJ et SUD de France 3 Franche-Comté

Besançon, le 20 octobre 2022

CSE réseau des 12 et 13 octobre 2022 : notre compte-rendu

Ce CSE réseau d’octobre a débuté traditionnellement avec la lecture des liminaires, dont celui du SNJ composé de sa liste non exhaustive des problèmes en cours au sein du réseau France 3.
Ont suivi :

  • Le compte-rendu de la commission antennes numériques et linéaires.
  • Le bilan social 2021 commission emploi/formation… Un constat : toujours moins de personnels dans le réseau.
  • Les lieux de stationnements des personnels dans les emprises de France 3… Suivant l’antenne, tu te gares ou tu galères ou tu payes.
  • Les conséquences sociales de l’arrêt de « Plus belle la vie »… Coup de chance, au pays de Pagnol ça tourne beaucoup en ce moment.
    Et pour le même prix dans ce compte rendu : la commission logement, les ASC et le bilan des entretiens annuels.
    Étaient présents pour la direction : Philippe Martinetti, directeur du réseau (seulement 1 journée sur deux pour cause de réunion GIE avec France bleu, décidément, le directeur du réseau est de moins en moins présent), Samuel Bignon, DRH du réseau, et Nathalie Dené, Responsable du développement managérial du Réseau de France 3.

Déménagement de France 3 Côte d’Azur ~ Préavis de grève intersyndical CGT FO SNJ SUD

Face à une direction qui persiste à vouloir passer en force pour entraîner les salariés d’Antibes dans un déménagement qui va coûter, au bas mot, 20 millions d’euros d’argent public et permettra à terme à la ville de Nice de récupérer le bâtiment construit par France télévisions,

Face au risque éditorial de ce qui est présenté de part et d’autre comme une future « vitrine »  de la métropole et de France TV,

Face à ce projet qui a fait l’objet d’un avis négatif du CSE confirmé par une expertise qui argue entre autres un manque de transparence,

Face au refus incompréhensible de réaliser un audit énergétique qui aurait pu être subventionné à 100 % par des aides à la transition pour envisager la rénovation du bâtiment historique dont elle est propriétaire à Antibes,

Face au mépris de l’annonce de la venue de cette même direction qui affirme avoir répondu à toutes les questions pour justifier sa présentation officielle le 20 octobre à Antibes,

La CGT, FO, le SNJ et Sud appellent les salariés de France 3 Côte d’Azur à la grève le 20 octobre à 0h00 pour une durée de 24 heures, afin de manifester leur opposition à cette opération de communication et demander un projet raisonnable, judicieux et transparent pour assurer la pérennité des équipes et de l’antenne.

À Antibes, le 11 octobre 2022

Marasme et incertitudes dans le réseau

Nous le savons désormais, avec Tempo, il faudra faire en région avec les moyens du bord. Nul besoin d’attendre de prétendus ateliers participatifs et une éventuelle concertation.

Dans les antennes, c’est peu dire que le projet n’enthousiasme pas les personnels. Y compris dans les rangs de l’encadrement où une question simple revient : avec qui ?

L’interrogation est d’autant plus prégnante dans les plus petites antennes qu’un certain nombre d’entre elles réalisent toujours les JT sans chef d’édition, avec un seul OPV, d’autres fonctionnent depuis trop longtemps avec des rédacteurs en chef et des adjoints intérimaires comme c’est le cas à Grenoble depuis maintenant plus de 2 ans.

Dans les Alpes, face à l’impossibilité de trouver un rédacteur en chef, la direction régionale d’AURA fait passer des annonces sur LinkedIn ? Résultat : le dernier rédacteur en chef recruté sur la plateforme a été débarqué au bout de 4 mois.

Partout, la conscience professionnelle des salariés permet la plupart du temps de compenser les carences de la direction et la faiblesse des moyens.

Mais à quel prix ? Un mal-être qui s’accentue avec la sensation du travail pas forcément bien fait par manque de temps, de préparation, de calage, de rigueur de l’encadrement intermédiaire, lui-même sous pression constante.

Le taux d’absentéisme dans le réseau est l’un des révélateurs de ce mal-être.
Alors un autre Tempo est-il possible ? Ne comptez pas en tout cas sur une éventuelle division entre salariés du national et ceux des régions pour faire passer un projet nocif pour l’audiovisuel public.

Un projet dont on entrevoit déjà les conséquences éditoriales pour le réseau : perte d’identité dans les régions, encore moins de proximité et tout cela pour répondre aux économies imposées par le gouvernement, aux désidératas de parlementaires en particulier de certains sénateurs avides d’une fusion France 3 / France Bleu.

Et que dire de cette communication honteuse de la direction régionale de PACA ? Elle laisse entendre que les préconisations des élus et de l’expert ont toutes été entendues avant le déménagement programmé du BRI d’Antibes malgré l’opposition des salariés.

Après s’être révélée incapable de communiquer sur ce projet, la direction régionale vient pondre ce communiqué sur le thème : circulez il n’y a plus rien à voir, sauf peut-être une image d’architecte 3D idyllique. Indigne.

Autre interrogation, nous avons appris qu’un accord a été signé entre France 3 Hauts-de-France et la RTBF avec un échange de contenus.

Pourriez -vous être plus clair avec nous sur cet accord de partenariat pour lequel aucune information n’a circulé préalablement ?

Par ailleurs, le projet d’un espace numérique à France 3 Paris Ile-de-France doit faire l’objet d’une information-consultation en CSE réseau en raison de son opacité. À Rouen, cet espace prévu dans les plans n’a jamais été utilisé pour le web et a été transformé en mini studio JT faute de place dans le studio principal pourtant tout neuf et déjà saturé.

Sur le numérique encore, les alertes se multiplient autour d’un outil qui ne fonctionne pas depuis sa mise en place : Gabari Stream. Des erreurs récurrentes de Player ne permettent pas aux utilisateurs de regarder la vidéo.

Une frustration pour ces derniers et une démoralisation pour les équipes du web déjà fragilisées qui ont le sentiment de travailler pour rien. Une situation qui constitue un RPS de plus dans une liste qui s’allonge de jour en jour.

Paris, le 12 octobre 2022

France Télévisions : le Bateau ivre…

LIMINAIRE SNJ AU CSE RESEAU DU 20 SEPTEMBRE 2022

En arrivant ici, en traversant la Seine nous est revenu à l’esprit ce poème de Rimbaud.

Le Bateau ivre, ce poème épique écrit à l’âge de 16 ans par l’enfant de Charleville Mézières, où se mêlent à la fois, dans un style étourdissant, révolte, dérive et expérimentation.

Une trilogie qui colle parfaitement à l’air du temps de notre navire amiral (j’allais dire du tempo).

Un temps tumultueux où l’on navigue à vue, où les passagers inquiets se demandent quelle est la direction à prendre.

Les alexandrins rimbaldiens décrivent un navire sans maître, chahuté par les flots, à l’image de notre réseau balloté depuis des années entre des récifs et dont l’équipage s’interroge sur les chemins de navigation empruntés par les différents capitaines, plus soucieux de leurs galons que de la destinée de leurs marins si souvent comparés à des soutiers.

Suppression de la redevance, disparition programmée des éditions nationales à l’horizon 2023, moyens et effectifs constants pour le réseau, régionalisation en trompe l’œil… les tempêtes se succèdent, le bateau vacille mais l’orchestre continue à jouer sous la baguette du capitaine Martinetti pour les passagers du réseau sur un mauvais tempo… avec son cortège de fausses notes !

Aujourd’hui la tête de réseau, c’est un peu la cacophonie. Vous savez, cette répétition désagréable de sons de cloches différents destinée à perdre l’auditoire.

Quand Sophie Guillin, directrice du projet tempo, vient en CASAR nous expliquer sa partition, on entend plusieurs musiques à la fois et à l’arrivée on ne comprend toujours pas l’air qu’elle veut nous jouer entre le plan A « c’est le national qui fabriquera », un plan B « le réseau puisera dans un catalogue à sa guise » et le plan C « bof, on verra bien, des ateliers bla bla sont là pour ça ! ».
Au SNJ, nous maintenons le cap. Celui d’une opposition ferme et définitive à ce projet destructeur, tant pour la rédaction nationale que pour les antennes régionales, et ce par tous les moyens.

Nous ne vous laisserons pas faire et nous allons continuer à le faire savoir haut et fort.

En ce qui concerne la santé des salariés, nous vous demandons avec insistance une écoute, un dialogue constant avec les élus en proximité et la mise en place de plans d’actions et de prévention quand c’est nécessaire, et force est de constater que c’est évidemment nécessaire à tous les étages !

On voit la légèreté avec laquelle vous prônez l’utilisation des aviwest avec des câbles défectueux ou trop courts et des fiches préventives moins disantes, ce qui conduit – comme ce fut le cas récemment – à une déclaration d’accident du travail dans le réseau.

Là aussi, monsieur le directeur, vous trouverez le SNJ sur votre chemin pour rappeler le principe du volontariat sur ces outils à rayonnement électromagnétique, comme c’est déjà le cas à la rédaction nationale. Il n’y aura pas pour nous de deux poids deux mesures …

Et puis sur l’absentéisme, vous avez beau vous réfugier derrière le vieillissement des salariés, des études sérieuses menées à l’échelle nationale par notre mutuelle complémentaire WTW démontre que la mauvaise organisation du travail et l’absence de plans d’actions et de prévention génèrent de la souffrance au travail, et donc des arrêts maladie en cascade, dans le public comme dans le privé.

Alors oui aujourd’hui, nous vous demandons de dégager l’horizon, ici et maintenant. De ramener le navire sur le bon cap, celui du dialogue social et de la construction et de renoncer à ce mauvais projet tempo qui n’est – et nous le répétons avec insistance – qu’un cadeau empoisonné pour l’ensemble des salariés de France 3.

Paris, le 20 septembre 2022