D’abord nous vous souhaitons une excellente rentrée à toutes et tous et en particulier à vous, madame la directrice, car vous êtes promise à de nouvelles fonctions au sein de l’entreprise.
A ce propos, le SNJ espère voir souffler un vent nouveau dans le domaine des ressources humaines. Nous espérons donc que les points suivants feront partie de vos priorités lors de votre prochain mandat :
– D’abord, respecter le dialogue social et mettre en œuvre un terme qui vous est cher, la co-construction, dont nous avons du mal pour l’instant à voir les résultats concrets.
– Ensuite, être à l’écoute de tous les salariés et de leurs représentants. En particulier quand des alertes syndicales parviennent à la direction, sur des questions de souffrance au travail, de harcèlement, elles doivent être prises au sérieux et non pas négligées comme ce fut le cas à France 3 Alpes par exemple. Une entreprise responsable ne peut pas traiter ces questions uniquement lorsqu’elles défraient parfois la chronique sociale, médiatique ou judiciaire au sein de France Télévisions.
– Enfin, nous espérons un souffle nouveau sur la question de l’emploi des salariés précaires, dont l’entreprise use et abuse avant de les rejeter, les obligeant à se lancer dans de longues et coûteuses procédures prudhommales. Coûteuses en souffrance morale pour ces salariés, coûteuses en euros pour France Télévisions, qui perd quasiment tous les procès intentés.
Aujourd’hui, dans cette instance, nous avons toujours affaire à la directrice du réseau. Nous vous questionnons donc sur les 1100 embauches prévues à l’horizon d’un plan de rupture conventionnelle collective, que le SNJ se félicite de ne pas avoir signé, et dont nous savons tous ici que l’objectif de 2000 départs sera très difficile à atteindre.
Où seront ponctionnées les économies réclamées par la tutelle dans ce plan de départs très partiel ? Qui seront les victimes budgétaires ? Encore les salariés ?
Pour revenir à cette rentrée 2020, elle s’annonce déjà comme hors du commun en raison des dispositions sanitaires qui prédominent, avec la recrudescence de contamination au Covid-19 dans l’hexagone.
La disparité des mesures de précaution sanitaire d’une antenne à l’autre nous fait craindre de nouvelles incompréhensions, erreurs et cafouillage, comme nous l’avons connu pendant la période du confinement, sur la question du gel hydroalcoolique, non conforme et inefficace.
A ce propos, vous n’êtes pas sans ignorer que les open space qui sont en place dans les rédactions régionales sont sources de stress et de fatigue en raison du bruit, et de propagation de virus en cas de pandémie. Pour le SNJ, il est urgent de repenser à une nouvelle organisation du travail, qui ne soit pas du nomadisme bon marché ou du télétravail comme remède aux mauvaises conditions de travail sur sites.
Un mot sur la grille : même si on nous annonce une rentrée officielle pour janvier 2021, les ajustements ou disparitions de certains rendez-vous dans des rédactions dès le mois de septembre confirment que les disparités restent, hélas, de règle dans le réseau.
Un réseau qui est devenu sous votre gouverne un hydre à plusieurs têtes pensantes qui penchent dans des directions souvent contraires. Résultat : les salariés ont le sentiment de suivre des directives comme des girouettes agitées par le mistral.
Enfin, passé l’effet d’annonce, la création de nouvelles chaînes régionales à l’horizon 2021 inspire crainte et défiance chez bon nombre d’entre nous, faute d’informations.
Qui participera aux fameux comités de réflexion dont on ne connaît toujours ni la date de mise en œuvre, ni la constitution effective ? La régionalisation promise est-elle une vague promesse ? Et comment cette régionalisation sera-t-elle financée ? Avec ou sans conséquences dommageables pour les salariés de France Télévisions, dans le réseau régional et dans les autres secteurs de l’entreprise ?
Dijon, le 9 septembre 2020