
Compte rendu des élu.es du SNJ du CSE extraordinaire du Réseau régional du 1ᵉʳ juillet 2025
Isabelle Staës aurait sans doute rêvé d’une meilleure sortie après quarante ans de bons et loyaux services. Une carrière bien remplie qui s’est terminée à la tête d’un réseau au bord de l’implosion.
Les élus souhaitent malgré tout une bonne retraite à la journaliste reporteur qu’elle a été. Elle laisse derrière elle des salariés aux abois, livrés à eux-mêmes, qui vont connaître une sixième direction en six ans !
À la rentrée, c’est Christophe Poullain qui prendra en main ce jeu de massacre : la fusion FTR-IV3, la bascule ICI TV et la poursuite des compressions d’effectifs dont il était question pour ce dernier CSE extraordinaire avant l’été. Il aura fallu passer par la case du juge des référés de Paris pour enfin glaner quelques informations à ce sujet. Nous n’avons pas été déçus… En conclusion, “cette réduction [d’effectifs] n’a pas d’impact sur la charge de travail des salariés restants et, par conséquent, les conditions de travail des salariés restent inchangées.”
Fermez le ban ! Cette information-consultation est une coquille vide. Rien de plus que ce que l’on savait déjà. Chaque antenne fait ce qu’elle peut pour participer à l’effort de guerre.
Aucun chiffre n’a été donné : pas de jours de JT communs à venir pour ceux qui en font (“comme avant”, nous dit la présidente) ; le nombre de postes ou d’ETP supprimés ; rien sur les “moyens redéployés” des émissions qui ne sont pas reconduites.
Nous sommes réunis à la suite d’un jugement avec astreinte pour une information-consultation et la direction s’est contentée de vagues phrases. Les directions régionales auraient “beaucoup travaillé”, selon la directrice du Réseau : On n’a pas cette impression en lisant les (très) petits résumés de certains (AURA, Grand-Est, PACA, Pays de Loire, IDF…).
Ici, les locales sont “transformées en mode BIP” (nouveau tic de langage pour ne pas avoir à dire “suppression des éditions locales pendant l’été”), apparemment l’actualité s’arrête à la belle saison. Là-bas, on baisse le nombre d’alternants, ce sang neuf censé renouveler notre pyramide des âges vieillissante et améliorer la parité. Et partout, on mutualise, des JT communs à la pelle, une injure à l’essence-même de notre mission : l’information de proximité.
Rien de nouveau donc sous le soleil. Ah si ! on a appris un nouveau mot, sorti de cette novlangue dont nous n’avons toujours pas les codes : GABARIT. Définition : c’est le nombre de jours d’activité-type par métier, par antenne et par objectif. Une terminologie “juge de paix” qui dicte à présent la vie de nos antennes. Mais qu’est-ce qu’un gabarit quand on est à Clermont-Ferrand ou à Bordeaux ? On tire les uns vers le haut ou plutôt les autres vers le bas ?
Derrière ces quelques lignes, une disparité de plus en plus visible entre les régions qui bénéficieraient de moyens à minima et celles qui s’enfoncent dans l’invisible, faute de moyens.
Pas un mot sur l’impact de cette baisse des effectifs. Les risques psychosociaux, la perte de sens au travail, alors que même notre nom a été effacé d’un trait de plume : France 3, seul semblant d’identité auquel on pouvait encore se raccrocher.
Pour toutes ces raisons, un expert a été désigné par vos élus pour mesurer les véritables conséquences de cette compression d’effectifs.
Paris, le 4 juillet 2025