Communiqué SNJ de l’antenne France 3 Rhône-Alpes
« Projet mis en œuvre dans la précipitation avec peu de marge de manœuvre », « ne peut se déployer en l’état sans risquer de porter des atteintes sérieuses à la santé des salariés ».
Ces mots, issus de l’expertise du cabinet Acante, datent de juin dernier. Ces professionnels des risques psychosociaux parlaient même d’un « possible accident industriel »… Il parait que cela a fait sourire la présidente de France Télévisions et la Directrice des Ressources Humaines. Pourtant, nous y sommes !
Amplitudes horaires infinies, surcharge de travail, mauvaises coordinations avec le Siège… en à peine 2 mois, les salariés, notamment les scriptes, les présentateurs, les chefs d’édition et les rédacteurs en chef adjoints sont épuisés. Beaucoup ne le diront pas, mais on le lit dans tous les échanges avec eux.
Et pour les reporters, le constat d’une perte d’autonomie, de propositions de sujets à peine étudiées, de reportages de comblement sans aucun temps de préparation, est amer et pèse déjà sur le quotidien.
L’antenne de Lyon, qui depuis des années subit les conséquences de son manque de moyens, souffre.
Il y a quelques jours, une scripte en arrêt maladie n’a pas pu être remplacée. Conséquence d’une gestion calamiteuse de l’emploi pour cette profession. Pendant trois jours il n’y a pas eu de JT Ici midi ni de locale du Grand Lyon. Du jamais vu !
En période de vacances scolaires, les stupides périodes de basse ou moyenne activité s’appliquent… sans tenir compte de la réalité des nouvelles éditions : 5 équipes par jour pour la partie régionale. Ici ne prend pas de vacances.
Que nous disent les salariés en souffrance ? Ils sont au bord de l’implosion, ne peuvent plus profiter de leurs soirées, trop fatigués. Et ne tiennent parfois que pour préserver leurs collègues. Ils veulent que cela s’arrête ! Et surtout, ils ne voient pas d’améliorations à venir.
Lors de la discussion autour de la saisine déposée par les syndicats, la direction du réseau n’a proposé que la possibilité de ne plus gérer la partie nationale et internationale (et au passage de la confier à FTR : quel mépris, quelle claque pour nos collègues du siège !). Quel directeur régional, quel directeur technique ou rédacteur en chef fera ce choix, au risque de mettre sa carrière en péril ?
C’est ce qu’on appelle une proposition de gascon !
Autre proposition : multiplier les mutualisations, autrement dit les JT communs ! Pour les journalistes de Lyon comme ceux de Grenoble, c’est non ! Après s’être engagé à ne plus en faire, le directeur régional AURA, malgré les économies réalisées et sous la plume du directeur des moyens et de la performance, a oublié cet engagement. Alors encore plus d’éditions hybrides n’est pas supportable.
Travaillez plutôt, Messieurs, à augmenter nos effectifs à la hauteur de la 3ᵉ Métropole de France et des 5 départements couverts, au rééquilibrage tant promis, pour arriver au même niveau que d’autres antennes comme Toulouse, Bordeaux, Marseille ou même Lille.
Et quant à Ici, il est encore temps de revoir le Tempo, pour éviter le pire. Et de revenir à un projet partagé par tous, y compris les salariés de la rédaction nationale, et porteur de sens.
Lyon, le 6 novembre 2023