Cette réforme qui se voulait “une arche de Noé” est devenue un véritable “Titanic”. À l’origine une idée louable d’adaptation aux enjeux, elle n’a atteint aucun des buts visés. Le cap est perdu et la boussole cassée.

Après plus de 2 ans de mise en place chaotique, la direction du pôle outre-mer prétend et se persuade que “tout le monde avance”… Oui, mais au pas cadencé et avec les dents serrées… Le douloureux constat est le même dans les territoires des trois océans.

Contrairement à ce que la présidente de France Télévisions a “vendu” à l’État et à la Cour des comptes, l’alliage de métaux purs télé, radio, internet et réseaux sociaux n’est aujourd’hui qu’un amalgame fragile avec une fonte des effectifs.

L’ultra-polyvalence au quotidien – dont il ne devait jamais être question en actu – est devenue une pratique courante, génératrice d’amplitudes horaires excessives et de surmenage. Aujourd’hui, il est possible de commencer à 7 h et de finir à 21 h en ayant réalisé des reportages radio, télé et web. Dans deux langues, pour certaines stations !

Les rédactions numériques restent faméliques : les journalistes qui les composent (régulièrement des CDD) sont trop souvent contraints à produire de façon mécanique et absurde.

Les rédactions radio sont siphonnées, très peu de personnes pour effectuer des reportages, encore moins des magazines.

En radio, en télé ou sur le web, participer à l’effort collectif devient difficile malgré les bonnes volontés, faute de moyens puisque la direction productiviste veut faire beaucoup plus avec moins.

Les dérives telles que “Tu peux faire un p’tit papier pour le net ?”, “N’oublie pas la photo !”, ou “On récupèrera le son pour la radio”, que la réforme devait faire cesser, sont devenues la norme.

Les journalistes sont chaque jour un peu plus insatisfaits et frustrés par des reportages produits “à la va-vite”. L’absentéisme explose et les accidents du travail se multiplient.

Autre point négatif de la réforme : des rédactions en chef sous pression qui répercutent leur stress sur les équipes.

La santé des salariés est en danger.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) exige de l’entreprise qu’elle cesse de faire croire à un succès. C’est une imposture !

Le SNJ refuse que ce fonctionnement dans les stations ultramarines continue à être érigé en exemple à généraliser à l’ensemble de France Télévisions.

Le SNJ réclame urgemment des moyens humains et matériels adéquats pour répondre aux ambitions affichées par la direction dans sa réforme des rédactions.

Nous voulons permettre aux équipes (journalistes, personnel technique et administratif) de remplir au mieux leur mission de service public sur ces territoires éloignés des centres de décisions parisiens.

Motion adoptée par les adhérents du SNJ France Télévisions le 5 novembre 2025