0 3 minutes 55 ans

Propos entendus dans certaines rédactions :

“Sentiment d’inutilité profonde”, “On ne fait pas appel à mon expérience, à ma connaissance des dossiers”, “On se sent tenus à l’écart des décisions éditoriales”…

Un peu partout, les dysfonctionnements se multiplient pour devenir le quotidien des reporters : absence de ligne éditoriale, manque d’anticipation pour des événements prévisibles, ordres et contre-ordres tout au long de la journée, des directs qui remplacent des reportages complets, trop peu ou pas de journées de préparation.

La hiérarchie privilégie désormais les directs, les chroniques, avec ou sans écran tactile, au détriment des reportages et des reporters. Les journalistes de terrain sont transformés en simples prestataires de service interchangeables.

Dans beaucoup de rédactions, la conférence de rédaction n’est plus un lieu d’échanges, de débats et de décisions collectives.

Dans certaines rédactions, un clivage s’amplifie : encadrement et présentateurs d’un côté, reporters de terrain de l’autre. Cela crée une rédaction à deux vitesses avec des relations professionnelles qui se dégradent.

Les journalistes de terrain sont en permanence soumis à des situations de tension, face à des objectifs irréalistes ou contradictoires. Ils éprouvent le sentiment de ne pas pouvoir effectuer un travail de qualité. Des risques psychosociaux élevés, qui ne sont jamais pris en compte.

Nous partageons tous la passion de notre métier et savons pourquoi nous l’avons choisi. Nous avons accepté qu’il puisse être stressant, imprévisible, exigeant. Une adaptabilité, mais pas à n’importe quel prix !

Réunis en assemblée annuelle les 12 et 13 novembre, les adhérents du SNJ France Télévisions mandatent leur conseil syndical pour exiger une revalorisation de la filière reportage : conditions de travail, association aux choix éditoriaux, rémunération…

Paris, le 13 novembre 2024