L’avocat, la tomate et le poivron

Quand vient la saison des élections
Tomate et poivron discourent à foison
Et pour faire avaler leur recette basquaise
Ne sont point avares de foutaises.
Feignant de croire que gérer c’est payer
La tomate, sans rouge aux joues
Et confite comme une confédérée
Prétend : « les réalisations c’est nous ! »
Plus aigre que doux, le poivron a ce même dèfaut
Trop farci, ne sachant plus où vriller
Il pique méchamment, se croyant pimenté.
Mais n’est ni cru… ni cuit comme il faut
Au marché, par kilos la tomate promet les promos.
« Quinze à la douzaine », le poivron enchaîne !
La tomate : « Ils sont beaux mes bungalows ! »
Le poivron : « Elles sont entières mes pécuniaires »
Tomate et piment, parmi les grosses légumes
De leur poursuite d’influence présument
La marchande, comme à la cueillette,
S’amuse de toutes leurs vieilles recettes.
Elle le sait : la production, les métiers…
À la fin du marché, tout finira bradé.
Tomate et poivron lui jureront ratatouilles
Mais finiront écrasés dans leurs propres tambouilles
Sur le stand d’à côté, l’orange – au désespoir
Garde un peu de jus pour plus tard.
Pour l’instant, pas un zest !
… Mieux vaut attendre et voir.
Qui peut alors choisir le chaland votant ?
L’avocat, car avec énergie et déontologie
Au-delà de son noyau, les gens il défend
Vert et mûr à la fois, le SNJ agit.
La Réunion, le 19 mars 2025