Le droit à un vrai dialogue
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Liminaire des élus du SNJ au CSE du réseau France 3 – février 2025
Depuis plusieurs mois, il n’est pas de réunion sans que les élus réclament d’être écoutés, d’obtenir des réponses à leurs questions, d’être les premiers interlocuteurs de tout ce qui concerne l’avenir du réseau France 3.
Ce qu’on appelle le dialogue social.
Faisons un peu de droit !
Selon la loi Rebsamen du 17 août 2015, “le dialogue social a pour ambition de permettre une meilleure cohésion au sein des entreprises et de développer les sentiments d’appartenance et de loyauté en remettant le salarié au cœur du débat”.
Appartenance ? À quelle entreprise ?
Alors que la marque ICI a effacé d’un trait de plume le nom historique France 3, niant ainsi notre identité régionale…
Appartenance, donc ? Quand les élus de ce CSE sont volontairement oubliés par une direction qui prend des décisions au-dessus de leurs têtes sans les consulter. Et que cette direction nous propose aujourd’hui un projet de commission “Théodule” sur le rapprochement France 3 / France Bleu, qui pourra, comme feue la CASAR, dégager en touche ce sujet et ainsi contourner l’ensemble des élus qui doivent être vos interlocuteurs.
Loyauté ?
Quand la direction assume de ne pas respecter les accords qu’elle signe, notamment dans le réseau France 3 et convoque sur le numérique une grand-messe du smartphone avec tous les adeptes de l’utilisation de cet outil, jusqu’au “marketing éditorial”, pour justifier ses infractions.
Autour de la table, les prosélytes sont plus nombreux que ceux qui souhaitent simplement protéger le travail de chacun et en commun. Cela s’appelle un manque de loyauté !
Surtout lorsqu’on entend au détour de la discussion une remise en cause des organisations syndicales, qui seraient responsables de la frustration de certains salariés. Il y a quelque chose de malsain dans cette tentative de délégitimation des OS représentatives.
Une meilleure cohésion ?
Quand la direction cache aux salariés là où elle veut aller, n’informe pas les instances en temps et en heure. Et préfère inventer des Escape Games pour infantiliser les gens au lieu d’essayer de les embarquer dans un vrai projet. Comme si elle-même n’était pas convaincue.
Alors oui, une nouvelle fois, nous vous demandons un vrai échange, une “parole avec”, dia-logos, du respect et de la recherche de compromis qui sont le ciment d’un dialogue social constructif.
Mettre le salarié au cœur du débat, c’est lui permettre de faire son travail, respecter son savoir, écouter ses objections, permettre aux plus précaires de travailler dans la dignité et même de voter et de reconnaître les souffrances avec un vrai dispositif contre les harcèlements.
La plupart des salariés ont du talent et pas celui de choisir de se taire ou de voir le monde en mode vertical à travers un écran.
Paris, le 19 février 2025