
Préalable des élus SNJ au CSE Siège du 17 septembre 2025
Nous voilà réunis pour cet avant-dernier Comité social et économique avant les élections prochaines, si le calendrier du scrutin des représentants du personnel est respecté.
Mais hélas, à l’instar de ce que nous avons vécu tout au long de cette mandature, nous allons assister à un nouveau renoncement au cours de cette séance. La dernière étape funeste du développement du projet Tempo, aujourd’hui rebaptisé “Ici”. Après avoir fermé les éditions nationales de France 3, bricolé des pages nationales et internationales réchauffées, sans direct possible, sans aucune préoccupation éditoriale, voilà la dernière étape du calvaire…
La rédaction nationale ne produira plus rien pour le réseau régional et, dans la même veine, Info vidéo 3 disparaitra…
Non, ce n’est pas ça une régionalisation, non ce n’est pas un projet éditorial, oui, c’est bel et bien de la casse sociale et professionnelle. Une de plus, une de trop ! C’est au-delà du supportable, tant tous ces projets qui sont imposés depuis des années ne donnent aucune perspective, bien au contraire. Sauf sans doute à une présidente à vie, et à des directions complices. Nous serons bien sûr très vigilants concernant les salariés qui perdent leur activité dans cette affaire… La direction a déclaré devant les représentants de proximité que certains salariés sont déjà repositionnés. Elle “assure” qu’il y a des besoins sur la chaîne info (responsable d’édition, assistants d’édition, etc.) ou dans les bureaux en région.
Nous veillerons à ce que rien ne soit fait sans l’accord des salariés et qu’aucune mobilité éventuelle ne soit imposée.
Sans oublier bien sûr que le SNJ n’acceptera pas que la direction contourne l’accord de 2016 qui installait alors les règles des métiers à France Info, et qui était circonscrit à son périmètre. Il est pour nous inacceptable que la direction alimente le réseau régional avec des sujets montés par des journalistes. L’accord s’applique à la chaine d’info en continu, pas ailleurs dans le groupe. Si la direction persiste, le SNJ est prêt à saisir la justice.
Aucune ambition éditoriale dans ce projet donc, et le tout dans un contexte global d’une tristesse infinie. Une présidente qui veut contourner les organisations syndicales qui s’opposent à la dénonciation de l’accord collectif… Elle lance une consultation des salariés pour évoquer les transformations de l’entreprise. Quelle provocation inutile ! Alors qu’à cette heure et à la veille d’un mouvement social que nous espérons massif, les syndicats représentatifs de l’entreprise sont unis contre la violence sociale matérialisée par la dénonciation de l’accord collectif…
Ajoutons à cet épisode, des propos là aussi d’une violence sociale crasse à l’encontre des salariés précaires et titulaires. Concernant France Info, alors que le SNJ ne lâche pas le dossier des CDD permanentisables, voilà ce que le directeur de la rédaction du canal 16, laisse entendre : que les compétences manqueraient dans l’entreprise. “Je n’ai pas besoin d’un casting en interne pour connaître les compétences en interne…”
Nous ne disons pas qu’aller chercher à l’extérieur n’a pas quelques vertus, mais sous couvert d’un discours professionnel aiguisé, on sent clairement une volonté de s’affranchir du savoir faire de nos rédactions et en particulier de nos CDD qu’on pousse vers la sortie sans aucune forme de procès.
Et puis, cerise sur le gâteau de toutes les confusions des genres, le SNJ s’étonne que la présidente assiste à une conférence de rédaction du 20 heures, qui plus est le jour du vote de confiance qui a vu François Bayrou prendre un billet retour pour Pau. Elle se serait même étonnée de la trop grande place faite à la politique dans le journal du soir, pourtant le fait majeur du jour et plus encore. Une conférence de rédaction est un sanctuaire, que nous, journalistes de terrain, devons d’ailleurs réinvestir pour imposer de nouveaux choix, mais ce qui est sûr, c’est que la patronne du groupe n’a selon nous rien à y faire.
Paris, le 17 septembre 2025