Le ton employé à l’égard des élus lors de notre dernier CSE nous a laissé un goût amer et n’augure rien de bon pour la suite du dialogue social au sein du réseau, si tant est que ce dialogue a toujours cours dans une instance que vous avez peu à peu vidée de son sens.
Un CSE qui se délite à coups de remarques désobligeantes, d’envois tardifs de documents, de méconnaissance des réalités régionales et d’indifférence pour un conflit social qui a durablement marqué ce début d’année.
Vos réflexions à haute voix, votre légèreté à l’égard de certains points abordés en séance, ont été blessantes.
Vous avez tancé l’enquête sur la santé des élus réalisée par une étudiante en psychologie sur ce ton, « Je ne vois pas en quoi le gentil rapport de la petite stagiaire nous apporte quelque chose. Tout ce qui est dedans nous le savons», comme le ferait un professeur revêche, la règle à la main, devant une classe de cancres ou de mauvaises têtes.
Vous n’êtes pas notre maître d’école et nous ne sommes pas vos élèves ! Et vous n’êtes surtout pas notre directeur de conscience en distribuant les bons et les mauvais points. Monsieur le directeur, maîtrisez vos nerfs !
Peut-être qu’avec la nomination d’un nouveau DRH à la tête du réseau, nous y gagnerons en dialogue, en écoute et en respect des élus. Car le précédent n’a pas fait montre d’une grande imagination dans la recherche de solutions, notamment sur les problèmes de santé au travail.
Nous avions souvent le sentiment d’être peu entendus, et même d’être disqualifiés sur nos alertes dans le réseau (26 au total, excusez du peu !) et que les expertises à peine restituées étaient vite glissées sous le tapis.
Dernier exemple en date, ce rapport des experts Lillois qui pointe les carences de la direction dans la gestion catastrophique d’un dossier douloureux. A Lille, des salariés sont toujours en souffrance après la restitution d’une enquête maladroite de la ligne directe harcèlement, instrumentalisée par une direction avide de désigner rapidement des boucs émissaires.
Dans ce cas précis, comme dans bien d’autres, comment allez-vous ramener les managers à leur rôle essentiel : gérer l’humain ? Plutôt que de gérer des cases, des produits, des audiences, du cross postage, comment allez-vous replacer les salariés au cœur de l’activité et de vos préoccupations ?
Et puis, comment allez-vous gérer les métiers que vous semblez vouloir remettre en cause à travers des négociations tronquées ? Les scriptes avec le projet NRCS ? Les techniciens avec les régies transformées en automates ? Les journalistes avec un 18h30 chronophage et si peu ambitieux ?
D’ailleurs, la réunion de la commission économie et structures élargie a été révélatrice de l’inertie qui semble vous gagner, malgré votre signature apposée au bas du protocole de sortie de grève SNJ-SUD-CGT, pour tenter de répondre à nos demandes …
Que veut dire votre signature, après 14 jours de conflit, si c’est pour bloquer tout recours à l’emploi non permanent, là où pourtant les besoins sont les plus criants?
Chaque antenne se voit attribuer des moyens dérisoires, insuffisants pour faire une tranche d’information de proximité et de qualité qui puisse répondre aux attentes de nos publics. Quelle déception pour les salariés du réseau !
Alors en conclusion, pour parodier le dernier message de la communication interne (« écrivons ensemble notre raison d’être ») écrivons ensemble cette régionalisation, mais vraiment ensemble ! En associant tous les salariés, pas en les mettant devant le fait accompli, comme vous continuez de le faire, sans scrupule ni réflexion.
Sachez que le SNJ prendra à nouveau toutes ses responsabilités au plan social et juridique si vous n’entendez pas ce message qui est, n’en doutez pas, un véritable ultimatum.
Le 24 février 2021