Les trois éditions de proximité Nice, Marseille et Toulon doivent fusionner leurs éditions pour proposer une spéciale « locale de la mer ». En théorie, donner un rendez-vous régulier aux téléspectateurs pour évoquer l’actualité « du littoral » semble être une bonne idée au départ à condition de ne pas empiéter sur l’information de proximité, l’un des mantras de notre mission de service public notamment dans le projet de chaînes régionales cher à Delphine Ernotte.
L’actualité des villes portuaires et les enjeux des zones du bord de mer sont certes riches d’informations. Sauf que mathématiquement, cette fusion des trois antennes de 7 minutes en une seule locale diminue de fait le temps consacré au traitement de l’actualité pour chacune.
Pour le SNJ, ce choix éditorial aurait des conséquences chiffrées sur le temps d’antenne locale et donc en terme éditorial avec moins de sujets en proximité à l’heure où la direction du réseau se gargarise de régionalisation.
On ne peut s’empêcher de penser que, gagner des moyens en mutualisant trois éditions une fois par semaine n’a pas que des vertus sinon économiques.
On nous promet qu’il n’y aura pas de diminution du nombre d’équipes. Maintenant peut-être mais après ?
Cela pourrait être imposé par le réseau dans un contexte toujours plus contraint.
Au SNJ, nous préférons les équations sans inconnue. Partager les moyens pour enrichir des éditions : oui. Les diviser : non.
Alors, jetons une bouteille à la mer : pourquoi ne pas envisager de garder chaque édition locale le vendredi en organisant des possibilités de compléments d’informations des autres locales quand cela se justifie ?
Avec une véritable coordination pour ne pas avoir cet effet de juxtaposition de sujets maritimes locaux. Et si le rendez-vous est pertinent, pourquoi pas une émission supplémentaire sur un nouveau temps d’antenne ? Faut pas rêver ? Et pourquoi pas ? Le pari n’est pas si risqué.
On pourrait même, comme en gastronomie, élargir à la montagne. Un terre et mer pour un menu complet. Ce ne sont pas les idées qui manquent, les équipes en ont. Elles pourraient même envisager , quand cela serait justifié, de proposer des sujets de cette nouvelle tranche dans des éditions d’informations pour concourir à l’effort collectif.
Mais pas au détriment du temps d’info de proximité.
Le SNJ s’oppose à cette mutualisation arbitraire décidée au détriment des équipes des locales de Nice, Toulon et Marseille et au mépris de l’information locale qui est le pilier de notre mission de journalistes en région.
Antibes et Marseille, le 3 juin 2021