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Pas si Koun-Koun qu’on en a l’air

Cette fois, c’est trop.

Depuis de nombreux mois, les journalistes radio de la rédaction de Réunion La 1ère (puisqu’il ne faut plus parler de rédaction radio, alors même qu’aucune fusion officielle n’a eu lieu) sont encore plus laissés à l’abandon que d’habitude. Comme quoi, c’était donc possible !

Une nouvelle fois, à l’arrivée des fêtes, aucun nouveau projet pour la rentrée. On va faire comme avant. Comme depuis 5 ans.

Les auditeurs s’en vont (à nouveau). À aucun moment, on ne s’est soucié de ce que faisait la nouvelle concurrence radio-télé matinale.

Le changement, c’est en face. Nous, on se réforme.

La Direction nous vend des changements par phases.

On a compris la phase 1 : Destruction.

Et tant qu’à détruire, autant commencer par ce qui marche. En rognant discrètement.

Magnifique Grand-Raid, aussi dispendieux que d’habitude pour la télé avec son studio délocalisé. Pour la radio, un simple retour antenne c’était déjà trop.

Des changements d’horaire du JT ? La technique radio n’en est pas informée. Le JT passe à la radio. Mais on a « oublié ».

Une couverture de visite ministérielle ? On programme aux reporters radio des « off à faire ». Avec quelle main pour tenir le smartphone ? Celle du micro ou celle de l’enregistreur radio ?

Ridicule assuré sur le terrain. Ça a râlé… alors comme par hasard, des JRI ont finalement été trouvés.

Car les équipes JT, elles, sont toujours au complet. Quand il manque quelqu’un, on vient chercher un CDD ou un titulaire dans le « vivier » de la radio, qui se contentera bien de fonctionner à 3 reporters, voire 2 (total Nord+Sud), en puisant dans son marbre… pour que la télé se constitue le sien.

Les marbres tièdes, inventés comme l’eau de la même température, ne sont à ce jour conçus QUE pour la télé.

Quid du besoin impérieux — et réclamé par Paris – de mettre l’info internet au centre du jeu ?

Dans la réforme, le web perd son encadrement et l’embryon d’autonomie qui commençait à faire sa force. Retour à la remorque.

Jeu de chaises musicales

Ce qui est pratique, dans une réforme par phases précédée d’une phase de pré-réforme, c’est qu’on peut anesthésier tout le monde en faisant miroiter des évolutions de carrière.

Qui vient renforcer la présentation télé, l’édition et la rédaction en chef télé ? Des journalistes de la radio. Ceux de la télé ont l’impression d’être envahis. La radio, elle, se voit dépouillée. Car au jeu des chaises musicales, il y a à chaque tour une chaise en moins. C’est le principe.

En revanche, quand vient le temps des nominations et des promotions, priorité à la télé et aux arrangements moitié-moitié avec les syndicats rouge bonnet et bonnet rouge.

Un coup toi, un coup moi.

Le SNJ n’est pas dans la boucle et s’en honore.

Il est en revanche du côté de ceux qui en ont marre et vous disent très clairement : « Cessez de nous prendre pour des corniauds ou pour le corbeau de la fable ».

La grève du zèle n’est pas loin. La grève tout court non plus.

Quand le mépris aura fini de détruire la radio, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément.

Mais la télé ne marchera pas mieux. Au contraire.

Pas encore nommés, déjà soucieux des horaires télé

Quelle a été la première préoccupation des futurs encadrants ? Ne pas faire trop d’heures !
Avoir un travail posté, malgré leur forfait jour ! Indignité.
Qui encadrera la radio entre 16h et 19h ? Qui fera la conduite ? Peut-être quelqu’un a-t-il réussi à faire croire que ce n’était pas fondamental. Celui qui l’a pensé devra venir faire les matinales, car l’équipe actuelle jettera l’éponge. Les responsables d’édition viendront-ils assurer leur travail en radio ? Déjà trop peu nombreux en télé, ça n’en prend pas le chemin.

À côté de ça, les présentateurs journée de radio font du 8h30-18h15 depuis toujours avec une modeste heure de pause. Les reporters radio passent pour de mauvais élèves s’ils ne rendent pas deux sujets complets par jour (reportage, itw, montage, mixage) et terminent rarement leurs journées les premiers.

La Réunion, le 15 décembre 2023