Déménager, ce n’est pas seulement changer d’adresse

PREALABLE SNJ AU CSE CENTRAL DU 25 MAI 2022

Le document transmis aux membres du CSEC contient des informations en matière de localisation, de surfaces, de prix, de calendrier mais ne renseigne en rien les représentants des salariés sur les caractéristiques des sites retenus, Seine Ouest et Quadrans.
Pour apprécier la qualité de ces locaux, les données fournies doivent être complétées. Il nous parait nécessaire de disposer d’informations, notamment sur la performance énergétique de ces bâtiments, leur impact sur l’environnement, ainsi que sur leur exposition aux risques naturels, en particulier aux crues de la Seine. A l’heure du réchauffement climatique et de la transition énergétique cet angle mort de la documentation transmise aux élus pose problème.
En termes d’organisation, si la majorité des sites concernés par le projet relève d’un même établissement, celui du Siège, ce n’est pas le cas du centre Pierre Bourdan de Malakoff. Son cas est particulier parce qu’il s’agit d’un établissement distinct, mais aussi parce qu’il constitue un élément du réseau Outre-mer.
La fermeture de Malakoff pénalisera mécaniquement les stations si les services qu’assument pour elles aujourd’hui les équipes de Malakoff ne sont pas tous maintenus dans un futur site. Malakoff est un centre de conception éditoriale, de fabrication de programmes et de diffusion. Malakoff répond aux demandes des stations et formule des propositions. Sa rédaction exerce un rôle d’agence en radio et télé pour les chaînes 1ères.
L’établissement assure également des prestations RH pour l’ensemble des stations et contribue à la visibilité des Outre-mer par la fourniture de journaux TV et radio sur les antennes du groupe, celles de Radio France et de France Médias Monde.
Ces missions pourront-elles être maintenues à l’identique une fois Malakoff fermée ?
La question n’est pas théorique. Le déménagement de la direction régionale Ile-de-France de Vanves au Siège a permis de mesurer l’impact d’une telle migration sur le potentiel du collectif de travail concerné. Le risque pour les stations des Outre-mer serait que la fermeture de Malakoff débouche sur l’instauration d’une relation entre elles et le siège analogue à celle qui prévalait à l’époque de FR3 DOM-TOM avant la création de RFO en 1982.
La mise en œuvre de ce projet constituera par ailleurs, pour de nombreux salariés des sites parisiens déjà présents dans l’entreprise en 2009 lors de la fusion des ex-sociétés, une nouvelle épreuve de réorganisation. De nombreux salariés qui travaillent actuellement à EOS, Boulogne ou Linois ont déjà été confrontés à ce type de situations. Un facteur générateur de risques psycho-sociaux à ne pas négliger. Une catégorie d’impacts à prévoir pour le futur bilan du projet.

Paris, le 25 mai 2022

CSE Central du 13 septembre 2021 : préalable du SNJ

Le monde du football vient de clore son « mercato ». Cette période de transhumance financière qui voit des joueurs changer de club, parfois à contrecœur, quand ils sont un enjeu économique loin des destinées sportives.

Certains de nos professionnels sont en train de vivre le même sort. Puisque la direction de France Télévisions veut les transférer sans leur aval à France TV Studio, ce sont les salariés qui vont le payer au prix fort.

Un simple transfert d’actifs, avec en prime plus de 80 salariés, et tout cela pour ne plus assurer la gestion directe d’émissions historiques : « Thalassa  », « Télématin », « Passage des Arts », «  Des Racines et des Ailes », « Des Chiffres et des Lettres » et « Faut pas Rêver » …

Ces programmes emblématiques du service public seront donc produits par la filiale France TV Studio, mais avec quelles garanties ? Le document qui décrit l’opération et que les élus ont pu consulter après la victoire en justice des instances, reste bien flou sur les conditions de ces transferts. La pérennité des emplois n’est pas assurée, le recours prioritaire à la Fabrique pour la production des émissions n’est pas suffisamment étayé… On constate également une faille dans la démonstration. Il sera permis de faire appel à du personnel France Télévisions pour animer telle ou telle émission !

Alors pourquoi transférer des salariés qui pourraient tout à fait garder les contrats les liant à la maison mère ? Est-ce que les nouvelles têtes de pont de « Télématin » vont toutes être affiliées à France TV Studio même si elles travaillent pour d’autres émissions du groupe ?
Trop de questions sans réponse.

C’est la raison pour laquelle nous réitérons notre revendication première : les salariés concernés doivent conserver leurs contrats France Télévisions pour être totalement protégés, notamment d’un éventuel arrêt des émissions auxquelles ils collaborent.

La présidente fait un choix politique dangereux en transférant ces salariés. Notre vision du service public, telle que nous l’avions présentée devant le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, est fondée sur la nécessaire exemplarité dans la défense des salariés et des contenus.

Ce projet met clairement en péril l’égalité de traitement entre salariés ; comme un service public à deux vitesses, avec une seule variable d’ajustement : nous !

Paris, le 13 septembre 2021