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Liminaire des élus du SNJ au CSE du réseau France 3 – mars 2025

Le climat se réchauffe, les catastrophes naturelles se multiplient, la banquise fond… mais au niveau des relations sociales dans l’entreprise France Télévisions, on en est plutôt à un retour de la glaciation.

Ainsi, on apprenait en ce début de semaine qu’une consultation sur le climat et l’environnement, “initiative participative d’envergure”, selon les termes de la communication, allait concerner 80 salariés tirés au sort, mais exclure encore une fois les représentants du personnel.

Un mode de fonctionnement qui ressemble de plus en plus à une dystopie, à une sélection d’interlocuteurs idéaux, pour venir confirmer un monde nouveau, sans dialogue social.

Ainsi, en est-il également du séminaire qui prétend vouloir réécrire les fondements du métier de journaliste.

Que dire du questionnaire envoyé à chaque journaliste de France TV ?

Une fois de plus, sous couvert d’une pseudo-consultation des salariés, il s’agit de faire passer les évolutions souhaitées et rêvées par la direction. Comme pour les chargés d’édition numérique.

Questions dirigées avec des choix de réponses limités : le questionnaire est pensé pour anticiper les conclusions du séminaire.

En voici certaines : multiplication des tâches, accélération de la polyvalence, travail sur plusieurs éditions par jour (TV, numérique), compétence complémentaire journaliste-monteur.

Nous n’avions pas d’illusion sur ce type de pratiques soi-disant “participatives”, mais de là à prendre les salariés pour des idiots, il n’y a qu’un pas. La ficelle est grosse et usée : partir de la parole de quelques-uns et de leurs “envies” pour l’imposer à tous et toutes en contournant la représentation légitime des salariés : les organisations syndicales.

Pseudo-consultation via des groupes de travail que nous retrouverons probablement pour le choix de nos futurs outils, vous savez, les caméras, le contrat actuel s’achevant dans moins de deux mois. Dystopie, mais pas d’anticipation !

Quant à la notification budgétaire pour l’année en cours, une seule colonne de chiffres, comme une armée menaçante, qui vient seulement confirmer que les “extraordinaires moyens” dont vous ne cessez de vous vanter, octroyés pour les nouveaux JT ont fondu comme les glaciers des Alpes.

D’autant plus que nous attendons toujours le vrai budget du réseau orchestré par Madame Dati. De nouvelles économies sont en prévision.

Quant au bien-être des salariés, à leur santé, on comprend avec l’affaire de Nîmes que vous laissez les cadres intermédiaires très esseulés face aux conflits. On constate surtout la faillite totale de votre système unilatéral de signalement et de règlement des cas de harcèlement. Ce qui, à Nimes, a ajouté à la souffrance et au mal-être au travail des salariés.

Alors, vous pouvez continuer à tenter de nous imposer votre fable futuriste : un Meilleur des Mondes avec une grande prêtresse de la productivité et des salariés sélectionnés. Les laissés pour compte que nous sommes sauront vous rappeler leur existence.

Paris, le 19 mars 2025