« Kan dan le ciel ti voi pi un zoizo volé » *
Jusque-là, après un cyclone, nos directeurs régionaux et rédacteurs en chef nous gratifiaient de remerciements sur l’air du « comme d’habitude, nous avons été au rendez-vous ». C’était en général justifié, même si parfois un peu formel et surjoué. Pour Belal, rien !
Et pour cause. Lundi 15 janvier, à la clôture de cet événement majeur pour l’île, le cyclone n’a occupé que 23 minutes du JT de 19 h, sur les 35 que fait le JT en temps normal. Cela ne valait-il pas une édition spéciale totale ?
Deux reportages locaux « embedded » en tout et pour tout.
Le reste, pour l’essentiel, n’était que visios et images de smartphones d’amateurs attrapées sur le net. Oubliés les directs de situation aux quatre coins cardinaux de l’île.
Pas de quoi nourrir la postérité, donc. Pas de quoi nourrir non plus les antennes nationales qui avaient déjà diffusé ces mêmes images.
On était bien loin des ambitieuses « enquêtes » promises par le directeur des contenus de l’information (DCI) peu avant l’arrivée du cyclone.
Nos publics se seraient contentés du factuel. C’est tout ce qui compte en pareilles circonstances. Personne dans sa nouvelle équipe ne l’a donc informé de cette fausse route ?
La direction a-t-elle vraiment limité la mobilisation des troupes par crainte logistique de manque de nourriture ? Est-ce la bonne réponse à ce problème connu lors du cyclone précédent ?
Pourquoi avons-nous failli à fournir aux radios nationales nos habituelles correspondances en direct ou enregistrées et nourries de nos interviews ? La journaliste que Radio France a sollicitée, l’une de nos pigistes, n’aurait-elle pu briller aussi bien en notre nom, tout en renforçant notre offre ?
Qui ne s’est pas étranglé en voyant la couverture de la radio concurrente Freedom mise en avant, encore, dans le 20 h de France 2 ?
Pourquoi, après plus de 6 mois de présence, le DCI n’a-t-il rejoint le groupe « messenger » de la Préfecture que ce mardi 16 janvier, une fois le cyclone passé ?
Après tant de questions, une prévision météo : l’orage arrive. On l’entend déjà bruyamment gronder.
La Réunion, le 18 janvier 2024
*Chanson « Cyclone », par le groupe réunionnais Pat’jaune