Dans sa logique d’externalisation toujours d’actualité, France Télévisions s’attaque aujourd’hui au service des missions de la rédaction nationale, unité qui prépare les déplacements des reporteurs pour les JT et la rédaction numérique.
Depuis plusieurs années, le sous-effectif chronique, les difficultés à recruter, le départ même de salariés pour des horizons moins anxiogènes, ont abouti au quasi-démantèlement du service. En juin dernier, ses tâches ont été confiées aux assistants de rédaction et à la coordination des reportages. Mais l’expérience n’a pas fonctionné.
Maintenant, les affaires sont transférées à un prestataire, celui-là même qui vient de remplacer l’ex-bureau des voyages.
Or, si Amex rencontre des difficultés à organiser nos transports alors qu’il s’agit pourtant là d’une de ses activités traditionnelles, comment va-t-il réussir dans un métier qu’il ne maîtrise pas et pour lequel une réactivité particulière et un savoir-faire spécifique sont indispensables ? Eh bien, nous dit-on, il va faire appel lui aussi à un sous-traitant !! Or, comme ce dernier n’est pas prêt, il doit d’ici un mois environ constituer une équipe qui s’installera de façon provisoire dans nos locaux.
Les reporteurs vont essuyer les plâtres de cette nouvelle organisation, ce qui pourrait mettre en péril des éditions. Mais pour notre présidence, le plus important est ailleurs : pouvoir montrer bonne figure au ministère de tutelle. Et avec un peu de chance, si l’opération arrivait à fonctionner à l’Info, elle pourrait être reproduite aux Sports, aux Magazines ou à la Com qui, eux aussi, ont des services des missions. ETP par ETP (Equivalent Temps Plein), l’entreprise perd encore des compétences en interne.
Quid du coût de ces externalisations ? Aucune réponse officielle bien sûr. Même si l’on comprend que ces dépenses pourraient s’envoler.
Double objectif donc : faire des économies et diminuer le nombre de salariés dans l’entreprise. Une vision bien particulière du service public, une fois encore ! Mais nous ne sommes plus surpris par ces comportements appliqués à tous les secteurs, et ce depuis des années.
Aujourd’hui nous demandons l’arrêt de cette politique d’externalisation et, pour ce service important dédié à l’info, le retour de l’activité en interne. Avec des moyens humains cette fois à la hauteur.
Paris, le 23 février 2023