Préalable SNJ au CSE Siège du 6 décembre 2023
Projet indigent, mise en place catastrophique, et protocole de sortie de grève qui ne règle rien ou pas grand-chose. Le mouvement social sur le réseau régional a démontré, s’il en était encore besoin, que Tempo n’a aucune raison d’être. La direction a tout tenté pour convaincre les salariés fortement mobilisés et le SNJ a pris ses responsabilités. Refuser les propositions de dirigeants aux abois. Sacrifice de la partie nationale un jour sous forme de bobine, un tout image pour une durée raccourcie, puis quelques minutes en plus le lendemain, mais tout en en enlevant dans ICI 12/13 les chroniques réalisées par le Siège. Tout a été imaginé par ceux qui ne savent plus comment tenter de sauver leur régionalisation low-cost.
En ce qui concerne le Siège et le travail de la rédaction nationale, heureusement défendu par notre syndicat, est proposée une prise en charge selon les périodes par une seule antenne régionale à la fois, histoire d’alléger la charge des autres. Et alors ? Tant mieux si certains y trouvent leur compte, mais le plus simple n’aurait-il pas été de reprogrammer alors une édition nationale faite au siège sur le plateau de nos camarades de Paris Île-de-France ?
Cela aurait alors parfaitement répondu aux demandes de nos consœurs et confrères du réseau. C’était sans compter le mandat donné aux négociateurs du royaume Ernotte. Surtout ne pas revenir sur le principe fondateur édicté par la présidente : afficher la régionalisation coûte que coûte. Vous aurez donc droit, chers téléspectateurs, à une édition nationale, un jour présenté par telle antenne, puis une autre, puis une autre… Quelle incohérence de plus !
Sans oublier bien sûr, pour répondre aux pesanteurs du processus de fabrication, une nouvelle cerise pourrie sur un gâteau périmé, les sujets livrés par la rédaction nationale aux régions devront être prêts encore plus tôt qu’avant : 11 H 30 et 18 H 30. Sauf actualité chaude, sauf quand on fait notre travail en fait ! Voilà comment certaines organisations syndicales, en paraphant ce protocole, ont un peu plus fait disparaitre l’éditorial déjà quasi invisible dans le projet de départ. Mais pire encore, effacent davantage la rédaction nationale en rendant ses productions de plus en plus indigentes.
Nous ne reviendrons pas ici sur les autres points du protocole parce qu’à part des engagements en termes d’emplois pour la filière édition, nous ne pensons pas que cette phase dite transitoire règlera les problèmes de fond de Tempo. Un projet qui, à travers ce mouvement social, a montré son vrai visage : celui écrit par Delphine Ernotte et dicté par la tutelle. Et rien de plus dangereux que l’idéologie quand on parle d’information. La grande absente de tous ces débats autour de la mise en place de Tempo. Le SNJ, à Paris comme dans les 24 antennes régionales, ne cessera de défendre notre cœur de métier, en plus bien sûr des salariés en souffrance à cause des surcharges de travail accumulées.
Le rouleau compresseur avance, piloté sans égard par ceux qui nous dirigent. Prochain objectif pour le réseau : la fusion avec France Bleu, et au Siège, sans doute, des réformes structurelles pour les services de la rédaction nationale. Soyez prudents, ils sont prêts à tout pour ouvrir la voie royale à Delphine Ernotte pour un troisième mandat…
Paris, le 6 décembre 2023