LIMINAIRE SNJ AU CSE DU 30 AOÛT 2023
Voilà, nous y sommes : à 5 jours du crash, de la mise en orbite de cette lubie — cette idée fixe, devrait-on dire — née dans l’esprit d’une direction de l’entreprise contre toute logique éditoriale ou stratégique, sacrifiant les audiences, jouant à la roulette avec nos fidèles téléspectateurs et prenant des risques considérables pour la santé des salariés.
La direction est restée sourde aux analyses des experts en risques psychosociaux qui vous prédisent un accident industriel.
La direction reste muette aux analyses et questionnements d’un représentant du ministère du Travail.
La direction, ou plutôt sa présidente, est toujours frappée d’une cécité volontaire sur la pérennité du réseau régional de France 3. Un aveuglement qui conduit tout droit à la disparition du Réseau dans une fusion globale avec Radio France. Au même moment, le groupe BFM développe son réseau de télévisions locales.
De retour de vacances, les salariés du réseau régional découvrent avec effarement, dans beaucoup de régions, qu’on ne sait toujours pas exactement de quoi seront composés ces JT interminables, malgré une année intensive de réunions, de tables rondes des directeurs régionaux, rédacteurs en chef et chefs de centre.
Les journalistes et techniciens attendent toujours des renforts promis, les fameux 60 ETP, dont on comprend aujourd’hui qu’ils ne seront que des missions provisoires, au mieux jusqu’à fin février 2024. Que de promesses envolées !
L’encadrement journaliste, les responsables d’édition, les présentateurs, les scriptes, les techniciens de régie se demandent comment ils vont pouvoir tenir.
Les journalistes de terrain, eux, ont bien compris que les reportages, les vrais, ne seront plus qu’un joli souvenir au profit de tournages incarnés, de chroniques, de micro-trott’, d’écrans tactiles. Que d’espoirs déçus !
On aurait pu imaginer ensemble un vrai projet partagé, avec des éditions nationales remodelées, de l’information régionale plus ambitieuse, qui ne mélange pas les genres et un numérique audacieux avec de vrais moyens. Et prendre le temps de le construire pas à pas, sans préalable de suppressions d’éditions nationales, quand elles battent des records d’audience.
La disparition des éditions nationales n’a fait l’objet d’aucune communication auprès de nos téléspectateurs. Que de mépris !
La réalité, c’est un compte à rebours rigide et inamovible, dont l’échéance est toujours fixée au 4 septembre.
Comme ce petit animal, qu’on statufie parfois, vous pouvez continuer à vous boucher les oreilles, à mettre les mains sur vos yeux ou sur votre bouche, et même à vous pincer le nez, vous serez responsables de ce qui va suivre.
Paris, le 30 août 2023