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Déclaration préalable SNJ au CSE extraordinaire du Siège du 25 septembre 2024

Ce liminaire aurait pu s’intituler Chronique d’un affront ultime. Depuis la suppression des éditions nationales de France 3 et le lancement d’ICI, nous ne comptons plus les mauvais coups portés par la direction contre le pluralisme. Sous couvert d’autonomie des 24 antennes, le projet « Tempo » devenu « ICI » n’a jamais été concerné par le traitement de l’information. Les méthodes de fabrication au Siège empêchent toute réactivité, tout direct… en résumé, entravent le journalisme et un traitement digne de l’information.

Comble du ridicule, c’est pendant la période dite transitoire que nous avons un peu espéré. La partie nationale et internationale était gérée par une seule région à la fois et non par les 24 antennes, ce qui permettait de faire des directs, voire des cabines, puisque les contingences techniques étaient, de fait, limitées à deux interlocuteurs : la région concernée et le Siège. Une période transitoire suite au conflit social engagé par le réseau.

Pourquoi ne pas avoir gardé cette construction d’antenne ? Pour afficher encore et toujours cette fausse autonomie des régions ? En quoi donner raison au national sur ce point-là affaiblirait un peu plus cette funeste réforme ?

L’idéologie de la Présidente continue donc de faire des dégâts d’audience, mais elle déprofessionnalise encore plus les journalistes et techniciens du Siège qui participent à l’élaboration squelettique des sujets nationaux et internationaux. Que dire alors du traitement des soubresauts politiques de ces derniers jours ? Alors que samedi, l’heure était à l’annonce du nouveau gouvernement, l’indigence était de la partie sur France 3… puisque rien n’était prévu pour intervenir en direct. Et même ne serait-ce que pour donner les informations en possession du service politique de la rédaction nationale quelques minutes avant l’annonce officielle.

Si nous avons, avec l’ensemble des élus, réclamé ce CSE extraordinaire, c’est notamment pour constater que la direction réduit encore plus la voilure, mais aussi pour clamer haut et fort que cela ne dérange personne chez ceux qui nous dirigent et qui se moquent bien de notre condition personnelle et professionnelle.

Des sujets – non, on ne dit plus reportage dans cette tranche – à la carte, diffusés au bon vouloir des régions, un seul long format au lieu de deux, et sur 5’30 minutes et non plus 7 minutes, comme avant…

Et le contenu dans tout ça ? Circulez y’a rien à voir ! Dès la présentation du projet, le SNJ avait pointé ce petit manque… Hélas, nous avions vu juste. Alors qu’une nouvelle saison a démarré, la question du jour est simple : combien de temps reste-t-il à vivre à cette page nationale faite par le Siège ?

Au point où nous en sommes, nous demandons à la direction d’arrêter ce supplice de la goutte d’eau et d’afficher une réelle ambition pour ces éditions !

Paris, le 25 septembre 2024