Madame la présidente,
La crise est profonde et le moment grave !
Les élus et les représentants de 3 organisations syndicales représentatives siègent aujourd’hui devant vous, unis dans la grève, pour défendre l’essentiel, l’honneur du service public !
Inutile ici de rappeler les revendications du préavis, mais nécessaire de revenir sur ce qui nous rassemble, la crainte d’un démantèlement pur et simple de France Télévisions. La contrainte de la tutelle, les orientations budgétaires de notre direction, ne font pas que nous inquiéter. On nous reproche parfois le caractère anxiogène de nos communications, mais depuis des semaines ce ne sont pas nos écrits qui ont mis le feu aux poudres mais bien les pistes de réforme de la tutelle et vos réponses qui nous font prendre conscience que nous sommes à un tournant et pas loin de la sortie de route au bout du virage.
Alors nous allons écouter l’exposé des actions envisagées pour répondre aux injonctions de l’Elysée. Nous ne serons plus dans les doutes, mais dans l’annonce factuelle et officielle des coupes claires qui nous attendent pour des heures sombres.
Information, droits sportifs, programmes, stocks, flux, emplois aucun tabou lisait-on dans la presse et aujourd’hui cela semble se vérifier à la lecture des documents budgétaires. Mais ce cercle vicieux qui tendrait à nous rendre moins attractifs et compétitifs est-il le seul chemin à emprunter ?
Certains écrivent allègrement que nous ne faisons pas d’efforts et c’est bel et bien faux, mais ce sont toujours les mêmes qui doivent les faire. Nous ne minimisons pas le coup de poignard politique et budgétaire qui nous atteint tous ici, mais c’est dans l’union syndicale que nous considérons qu’il n’y’ a pas de fatalité dans les choix que vous faites et que vous proposerez devant le conseil d’administration après nous les avoir exposés ici.
Loin des on dit avancés par certains, notre inquiétude n’est pas fantasmée, elle est aujourd’hui étayée, basée sur des faits et rien d’autre.
Paris, ce 13 décembre 2017