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À l’opposé de tous les clichés – selon lesquels ce sont toujours les syndicats qui réclament la suspension des réformes – la directrice régionale de Réunion La 1ʳᵉ a annoncé au dernier CSE la mise “en pause” de la recomposition organisationnelle de l’info dans notre station.

Cette décision, spécifique à La Réunion, a tout du constat d’échec mal déguisé.

Il n’appartient pas aux organisations syndicales, comme le SNJ, de choisir l’orientation stratégique, on nous le rappelle fréquemment. Cette réforme de l’info a de bons et de mauvais aspects, nous l’avons souligné mille fois.

Mais la faire sans ligne claire ni vrais moyens était périlleux. Nous avions prévenu aussi.

Aujourd’hui, nous déplorons que soit ENCORE évoqué un besoin de “comprendre ce qui ne marche pas” et de “procéder par phases”, ce qui est déjà le cas depuis plus de TROIS ANS !

Dès le début, la Direction nous a demandé d’attendre l’étape suivante ou la prochaine nomination. Ce seraient les bonnes. Chaque fois, elle s’est retranchée derrière une impérieuse nécessité de faire les choses progressivement.

C’est à nouveau le cas.

Bilan : Une instabilité permanente qui, au-delà des journalistes concernés au premier chef, chamboule par effet domino toute la station. Quand les journalistes craquent, les techniciens autour le ressentent, la planification surchauffe, les finances sont “en PLS”. Quant au public…

Madame la directrice, que signifie concrètement une mise sur pause ?

Est-ce une invitation à patienter encore, quand bien même vous nous voyez submergés au milieu du radier ?

Si nous avons bien compris, il s’agit de tirer un bilan tout en continuant à avancer, mais sans exclure de reculer. Hors poésie mal placée, disons que c’est acrobatique.

Quels seront les reculs, Madame la directrice ? Retour aux rédactions avec chefferies distinctes ?

Quelle addition salée, alors, entre les cinq promotions de cadres et les réintégrations sur le terrain des anciens ! Qu’on ne vienne pas nous dire que ça va peser sur les mesures salariales annuelles !

Au CSE central de ce 11 mars, la direction parisienne nous dit songer à des aménagements et assure qu’il n’y aura pas de marche-arrière. Violons à accorder !

Lancée sans vraie mise au point, cette réforme portait en elle dès le départ un immense flou : À ne surtout pas vouloir paraître jacobine, elle devait être déclinée outre-mer, “en fonction des stations”.

Le message était : “on va tous faire pareil, mais différemment”. À chacun de mettre sa touche artistique.

Les artistes ont fait leur œuvre, dans le plus pur style “néo-cafouilliste”.

Et il faudrait attendre qu’en août, le peintre suivant vienne mettre sa touche ?

Que fera-t-il de plus ? Un bilan ? Le constat – comme tout le monde – que “le casting n’est pas le bon” ?

Il est maintenant plus qu’urgent que la Direction ait un déclic. Il faut qu’elle choisisse et assume le cadre dans lequel elle veut faire évoluer les salariés. Sans se contenter de mettre le retardateur.

À La Réunion, le 11 mars 2025