Un petit tour ….. et puis s’en va !
Décidément, le réseau France 3 multiplie les passages éclair à sa tête depuis un certain nombre d’années.
Les directeurs et directrices s’y succèdent à un rythme endiablé et ne semblent goûter que peu de temps à la fonction.
Une instabilité, érigée en outil de management ou plutôt de mise au pas, comme dans une entreprise du CAC 40. Une stratégie qui n’est pas digne d’un service public de l’information.
Des mandats de deux ans au plus. Celui de l’ex-directeur en poste n’aura pas excédé 9 mois avant de se transformer en une mission auprès de la présidente.
François Desnoyers aura désormais en charge les « synergies au sein de l’audiovisuel public ». Placard doré ou projet mystère ?
Alors que le réseau France 3 traverse depuis une décennie une période de disette sans précédent, que les départs dans le cadre de la rupture conventionnelle collective ne sont toujours pas remplacés et qu’une vaste réforme est attendue dans le cadre de la régionalisation à l’horizon 2022, voilà qu’une énième nomination, la quatrième en 4 ans, surgit comme une passe d’armes une veille de 14 juillet. Une nomination qui n’a pourtant rien de révolutionnaire puisque le nouvel élu occupait jusqu’alors le poste de directeur-adjoint en charge de l’antenne et des programmes pour les stations régionales.
Philippe Martinetti a dévoilé son ambition de créer, c’est son expression « une task force régionale ».
Pour l’instant, l’urgence est plutôt de réparer des collectifs de travail parfois épuisés et de soulager des antennes souvent sous alimentées voire anémiées. Et non de réformer au pas de charge. Le réseau est toujours en attente de vrais moyens pour présenter à nos publics des éditions et des programmes dignes du service public dans le cadre d’une régionalisation souhaitée mais non pas précipitée et volontairement non financée.
Les salariés de France 3 ont cessé de se comporter en bons petits soldats car ils attendent depuis longtemps des réponses concrètes en termes d’emploi, d’éditorial, d’outils de travail de qualité et de conditions de travail non dégradées.
Rappelons ici que le réseau a enregistré 26 alertes sur la santé depuis moins de trois ans dont deux tentatives de suicide. Et ce ne sont pas les soi-disantes nouvelles perspectives ouvertes dans les différentes expérimentations comme sur la chaîne de plein exercice d’Aquitaine, NoA, qui les auront rassurés.
Pour le SNJ, ce nouveau jeu de chaises musicales démontre une fois de plus que le destin du réseau régional de France ne se joue pas là où on le croit, mais plutôt dans des cabinets ministériels ou des hémicycles et plus surement encore à la direction de la stratégie et à celle de la transformation de l’entreprise.
Le retour d’un management jacobin, sorte de trahison de l’ « esprit Bastille » !
Philippe Martinetti, nous le connaissons déjà mais lui, connait-il vraiment le réseau régional ? En tous cas, le nouveau directeur, qui a plusieurs fois montré un enthousiasme débordant pour le projet de régionalisation, sait aussi qu’il aura, face à lui, des interlocuteurs coriaces et attachés à une certaine idée du service public « Made In France 3 ».
Le SNJ attend de lui en tous cas que les élus, présents et futurs, soient véritablement écoutés et entendus, ce qui a rarement été le cas ces derniers mois et que ce CSE soit beaucoup plus qu’une instance prétexte ou un passage obligé.
Nous demandons surtout au nouveau directeur d’être à la hauteur des attentes de tous les salariés à l’heure où le Réseau, déjà malmené, doit s’orienter vers une vaste réforme qui ne pourra se faire qu’avec eux.
Paris, le 15 juillet 2021