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Mardi 7 décembre, dans le JT soir de Rhône-Alpes, était diffusé un reportage sur la difficulté de trouver des saisonniers dans la station de montagne de Chalmazel dans la Loire. Un sujet d’actualité tourné…par une équipe de France 2 !

C’était la 3ème diffusion de ce reportage dans la région, après le JT d’Auvergne et l’édition locale de Saint Etienne.

Depuis le 1er septembre, 57 reportages faits par une équipe du siège ont été diffusés en Rhône-Alpes (locales comprises), 42 depuis le début de l’année dans les Alpes et 20 en Auvergne ! Pêle-mêle « la hausse du prix des lentilles du Puy », « le blocage du réseau secondaire dans la Loire » ou « le cèpe, star des sous-bois ».

Des reportages qui auraient pu être faits par des équipes de l’une ou l’autre des 3 rédactions ou dont les angles ne correspondent pas aux attentes et aux connaissances de nos téléspectateurs.

Ce qui met en rage les salariés des antennes d’AURA, ce sont les moyens utilisés pour ce sujet à Chalmazel : un jour de tournage, un jour de montage, sans oublier un drone et un boitier 5D Canon. Quand les journalistes de France 3 en région auront-ils le droit d’utiliser ces mêmes outils ?

A ce stade, ce n’est plus un soufflet, c’est une énorme claque ! Une marque de défiance et de non reconnaissance des compétences de ses propres journalistes qui ont pourtant la connaissance de leur territoire, un mot maintes fois mis en avant dans le projet de régionalisation.

Au moins, ces journalistes du siège – dont la qualité des sujets n’est pas en cause – auront-ils eu la satisfaction de voir leurs noms crédités dans nos synthés. Un privilège qui nous est refusé dans les éditions nationales qui reprennent tout ou partie de nos reportages.

Il en va de notre fierté !

Mais lorsqu’on connait les intentions de la nouvelle direction régionale en matière de JT communs, rien n’étonne plus : 3 minutes 50 de sujet sans avoir utilisé un seul journaliste, un OPS ou un monteur, c’est autant de « jours-homme » de gagnés !

La mutualisation à l’excès des reportages, pratiqué depuis longtemps entre Lyon et Grenoble, s’érige désormais en mode de fonctionnement quotidien.
La ligne éditoriale n’existe plus. Ce n’est qu’une ligne vide à remplir dans un conducteur et une ligne comptable à inscrire en moins dans le bilan budgétaire. Nos responsables financiers et de l’activité continuent donc à figurer parmi les meilleurs élèves.

Nos directions, régionales et de réseau, ne feraient-elles pas mieux de défendre nos intérêts en stoppant cette hémorragie programmée d’Equivalent Temps Plein dans le réseau régional qui n’a que trop payé ? Les régions les moins bien dotées participant tout autant que les autres à ce jeu de massacre.
Sujets grandes régions, sujets mutualisés avec France 2, JT communs…mais où cela s’arrêtera-t-il ?

Car les conséquences prévisibles de cette politique de chasse à l’ETP sont à très court terme avec cette baisse d’activité provoquée, un risque de fusion définitive des rédactions et services techniques, la suppression des postes gelés dans le cadre de la Rupture Conventionnelle Collective et des conditions de travail toujours dramatiques pour la santé des salariés. Nous sommes tous concernés : journalistes mais aussi techniciens et même administratifs qui voient disparaitre leurs tâches.

Pour le SNJ, c’est non aux reportages mutualisés et c’est non au JT communs aux 3 antennes d’Auvergne-Rhône-Alpes !

Sur ce dossier comme sur d’autres, les élus du SNJ défendent tout autant les journalistes que les techniciens ou administratifs qui concourent à la fabrication de nos journaux et de nos émissions.

L’avenir de France 3 en régions ne doit pas être décidé par des financiers mais partagé par tous.

Paris, le 9 décembre 2021