Une direction antisociale

PRÉALABLE DES ÉLUS SNJ AU CSE SIÈGE DES 29 ET 30 MARS

En vitrine, le produit est présenté comme exemplaire. Avec comme VRP en cheffe, notre chère présidente, Delphine Ernotte. Une entreprise vertueuse sur tous les sujets ! Inclusive, respectueuse des droits, militante écologiste, prônant la tolérance zéro au registre des harcèlements et de toutes les discriminations… Une entreprise parfaite ? N’en jetez plus…  Ce discours endormirait-il tout le monde ?

Interrogée lors de l’émission « Quelle Époque ! » au sujet d’une future enquête sur notre grande maison, l’une des figures de l’investigation du service public a tout de même répondu : « Je voudrais bien mais il n’y a pas grand-chose à dire et à faire sur France Télévisions »… Alors de quoi se plaindre vraiment ? Circulez, il n’y a rien à voir ! Et pourtant ! Il serait malheureusement trop long de faire la liste, dans ce liminaire, des dérives internes qui pourraient alimenter nos propres journaux au quotidien. Nous reviendrons très prochainement sur une vague d’assignations devant les prud’hommes, soutenue par le SNJ et impliquant plusieurs salariés précaires.

Mais nous avons décidé aujourd’hui de pointer quelques faits qui ont valeur d’exemple et qui touchent au cœur notre organisation syndicale, en particulier certains de nos représentants nationaux et élus du Siège.  Nous avions déjà écrit lors d’un précédent tract que deux journalistes du service politique de la rédaction nationale, par ailleurs élus SNJ, avaient engagé une procédure auprès de la Direction des Ressources Humaines (DRH), pour se plaindre de faits de discrimination professionnelle dont ils ont été victimes lorsque l’actuelle directrice de la rédaction était à la tête de leur service. Des faits détaillés en janvier dernier auprès de la DRH de l’Information et de la Directrice du Dialogue Social. Deux mois sans réponse, et une relance plus tard, à la veille de ce CSE, un miracle… La Direction nous annonce qu’elle a convoqué l’intéressée, et qu’elle sera reçue la semaine prochaine. Nous verrons alors le temps qu’il faudra attendre pour connaître les conclusions de la direction et surtout ce qu’elle décidera de faire pour réparer les préjudices causés par ces mises à l’écart répétées.

Nous vous tiendrons bien sûr au courant des suites de cette affaire et si par hasard, la direction enterrait l’affaire, nous appellerons les autres organisations syndicales à se saisir également de ce dossier. Un soutien nécessaire pour défendre, comme le fait le SNJ, la liberté syndicale. Pour soutenir ces deux salariés inquiets de voir que celle qui a œuvré contre le droit puisse être encore directrice de la rédaction. Nous solliciterons également  l’arbitrage de la présidente de France télévisions, sauf à considérer qu’elle valide ces pratiques obscures, contraires aux principes qu’elle défend en pleine lumière. 

Des faits graves et caractérisés, preuves à l’appui, qui s’ajoutent à une autre dérive laissant un autre de nos élus en plein désarroi. Victime d’un petit collectif qui lui reproche son engagement syndical, il a été abandonné par la direction. Elle avait pourtant su réagir en se déplaçant pour rencontrer tous les acteurs de cette mesquinerie anti-syndicale. Une direction qui parlait même de préconisations… mais qui se sont finalement limitées à vouloir organiser une confrontation. Tout ce qu’il ne faut pas faire. A croire donc qu’on peut s’en prendre impunément à un élu, SNJ de surcroît, avec la bénédiction de la direction.  

Des comportements décomplexés qui donnent des ailes à un discours antisocial, qui se répand comme un poison mortel. Des grévistes insultés dans certains services, des remises en cause permanentes du droit de grève partout dans l’entreprise, et des traitements parfois discutables des mouvements sociaux en général sur nos antennes. Ce climat est insupportable.

Nous sommes une entreprise comme une autre, dans la société, et donc perméable aux crises qu’elle traverse. Notre légitimité syndicale, nous la devons aux urnes, aux salariés que nous défendons, comme le droit et la constitution le permettent !

Nous voyons bien comment la direction essaye d’opposer les salariés à leurs représentants par ces bassesses du quotidien. N’oubliez pas, Madame la Présidente, que si vous n’agissez pas, vous êtes responsable de tout ce qui arrive et pourrait arriver à des élus qui sont avant tout des salariés comme les autres. 

Paris, le 29 mars 2023 

L’info avant tout : compte-rendu SNJ du CSE Siège des 15 et 16 février 2023

C’est dans un climat particulier que s’est ouvert ce CSE Siège du mois de février. En effet, quelques jours auparavant, le Syndical National des Journalistes avait révélé l’existence d’un document installant la volonté des présidentes de Radio France et France Télévisions de réaliser des fusions entre France 3 et France Bleu, ainsi qu’entre France Info radio et télé. C’est ce que nous avons dénoncé dans notre préalable, en ouverture de séance.

Une révélation qui marque les esprits, alors que nous ne sommes toujours pas entrés réellement dans le débat concernant Tempo. De plus, cette avalanche de projets funestes ne cesse de tendre les relations avec la direction. La preuve, deux points demandés par le SNJ pour inscription à l’ordre du jour nous ont été refusés…

L’info avant tout : compte-rendu SNJ du CSE Siège des 25 et 26 janvier 2023

De Tempo, avec la suppression annoncée des éditions nationales de France 3, à Campus qui prévoit de réduire drastiquement le nombre de sites du Siège !

La direction de la Sécurité sur la sellette après les tirs sur la façade de France Télévisions. Et le ras-le-bol de vos élus trop souvent victimes de harcèlement ou discrimination syndicale !

Pas de Tempo comme cadeau

PRÉALABLE SNJ AU CSE SIÈGE DES 5 ET 6 DÉCEMBRE 2022

Merci, Madame la Présidente, de gâcher le Noël des salariés. L’empilement de vos projets ou cadeaux empoisonnés n’apporte qu’inquiétude ou souffrance psychologique. Alors que les fêtes devraient permettre à chacun de souffler, la hotte est pleine ! Et tout en haut de votre liste, ça sent le sapin pour les éditions nationales de France 3… La rédaction nationale est rongée par ce funeste projet qui, aux dires de certains de vos lutins, concernera pas moins de 4000 salariés ! Pour une trêve des confiseurs, la pilule est difficile à avaler. Que vais-je devenir dans ce grand tout appelé Tempo ? La question mine les journalistes et PTA qui n’ont pas besoin de ça. Tous sont déjà épuisés par le management violent, l’augmentation de la charge de travail liée à la baisse endémique des effectifs, la perte de sens à tous les étages. Et le régime sec du point de vue salarial n’arrange rien alors que l’inflation grignote notre pouvoir d’achat. Le mal-être grandit, les médecins du travail qui reçoivent de très nombreux salariés en souffrance, peuvent malheureusement en témoigner.

La suppression des éditions nationales de France 3 constitue un nouveau choc après celle du Soir 3. La cerise sur le cadeau ! Une catastrophe sociale et éditoriale annoncée, un très mauvais livre bien mal emballé. Et vos mages, rois de Tempo qui font le tour des services et des régions en portant une bonne parole à géométrie variable, sont loin de rassurer, bien au contraire. Ici Soir serait peut-être mis en place en septembre 2023 et Ici Midi en septembre 2024. Ou tous les deux verraient le jour en même temps à la rentrée, juste après les vacances d’été ? Le discours change en fonction des interlocuteurs. De quoi perdre le Nord…

Et surtout, vos envoyés très spéciaux n’apportent aucune explication sur la future organisation de la rédaction nationale, sur les effectifs redéployés en régions dans l’encadrement comme sur le terrain. Nous sommes en droit d’attendre clarté et transparence. Mais nous ne croyons pas au Père Noël !
Madame la Présidente, le SNJ pourrait déposer un ouvrage sous votre sapin. Il s’intitulerait, « Tempo, un contresens de l’histoire ». Vous pourriez y apprendre bien des choses, à lire de préférence devant la cheminée. Mais pas trop près, pour éviter de se brûler les ailes… avec la forte mobilisation qui se prépare sur des bases solides. Vous pouvez compter sur ce présent du SNJ et, nous l’espérons, des autres organisations syndicales.

Nous appelons à une mobilisation massive. Oui à une vraie régionalisation mais pas low-cost ! Oui au développement de chaînes régionales de plein exercice, avec les moyens. Un non catégorique au mélange indigeste de l’info de proximité avec l’info nationale et internationale. Tout cela n’apportera que confusion et dissolution de l’identité de nos journaux régionaux, notamment dans les zones rurales.

Pour la nouvelle année, nous espérons enfin voir la lumière, même si l’heure est aux économies, et pas uniquement pour les énergies. La lumière, ce serait de vous voir renoncer au projet Tempo. En faisant le voeu que l’info de service public continue de briller à tous les niveaux, en préservant ce lien de proximité avec les téléspectateurs au travers de l’information régionale. Mais aussi en sauvegardant nos si précieuses éditions nationales de France 3.

Des rendez-vous aux fortes audiences qui sont le fondement du pluralisme et permettent de prendre de la hauteur sur les grandes problématiques nationales et internationales. Et cette exigence, ce n’est pas le 13 heures de France 2, copie de plus en plus conforme de celui de TF1, qui permettra de la satisfaire. Quant au 20 heures de France 2, il va aussi passer les fêtes dans le doute. Bientôt une nouvelle formule, un nouveau plateau, une nouvelle présentatrice ? Halte à la politique du changement permanent !!!

Pour le moment, Madame la Présidente, les salariés ne voient pas le sens de votre politique. Si ce n’est de réduire la masse salariale et d’habiller le tout par une fausse barbe (blanche si possible), teintée de pseudo considérations éditoriales. Tempo, le transfert de plusieurs émissions vers FTV Studio ou Campus qui annonce des déménagements à grande échelle.

Pour Noël, nous vous suggérons de fixer un cap, un vrai, et pourquoi pas, d’offrir une boussole aux salariés qui sont désorientés.

Madame la Présidente, même si les bulles de champagne auront un goût amer cette année, le SNJ vous souhaite de bonnes fêtes. Et vous envoie déjà sa carte de voeux, pour s’opposer de toutes ses forces au projet Tempo.

Paris, le 5 décembre 2022

CSE Siège des 23 et 24 novembre 2022 : notre compte-rendu

Une consultation déloyale pour le transfert ou détachement des salariés de plusieurs émissions vers France.tv Studio. La RCC (Rupture conventionnelle collective) ou plan social déguisé. La politique égalité professionnelle Femmes/Hommes progresse, mais peut mieux faire.

Et Campus ou les déménagements, une histoire sans fin.
En ouverture de ce CSE du Siège, vos élus du SNJ France Télévisions sont une nouvelle fois montés au créneau au sujet du rouleau compresseur appelé Tempo. Un train lancé à pleine vitesse que nous espérons arrêter, avec le soutien des salariés, même si des essais ont déjà été réalisés à France  3 Toutes Régions (FTR) sur les journaux d’Amiens et Montpellier. Même si l’équipe projet poursuit sa tournée dans tous les BRI (Bureaux régionaux d’information) en France, en espérant convaincre les salariés. Le SNJ dit NON à la suppression des éditions nationales de France 3 prévue en septembre 2023 et à une régionalisation Low-Cost. Ce projet funeste aura de graves conséquences sur l’éditorial mais aussi du point de vue social ! La rédaction nationale va-t-elle être divisée en deux, entre ceux qui, faisant partie du casting voulu par la direction, continueront de travailler pour les éditions de France 2, et les autres, chargés de fabriquer des sujets pour France Info et les Bureaux régionaux d’information de France 3 ?

La direction accélère le Tempo

PRÉALABLE SNJ AU CSE SIEGE DES 23 ET 24 NOVEMBRE 2022

Pas le temps de souffler pour les salariés et pour les organisations syndicales : la direction a décidé de donner un coup d’accélérateur à Tempo. Un CSE central extraordinaire sur ce seul dossier était prévu initialement début décembre et un point à l’ordre du jour du CSE Siège ce même mois. Ce calendrier semble chamboulé pour des raisons d’organisation mais pour autant le rouleau compresseur continue sa route, et tout cela n’est que partie remise ! L’équipe projet sillonne le réseau France 3 pour distiller sa bonne parole et convaincre les salariés d’adhérer à ce big bang de l’info. Et les chiffres tombent : Tempo touchera 4000 salariés de l’entreprise, soit près de la moitié des effectifs de France Télévisions. Mais pas de panique, nous dit-on : tout le monde y trouvera son compte, personne ne sera laissé sur le bord de la route. Et surtout, tous les salariés de la rédaction nationale pourront travailler sur les 13H et les 20H et même avoir le temps de traiter les sujets. Le pire cacherait donc le meilleur ? Quelle arnaque.

En plus, il n’y aura pas, nous assure le nouveau directeur de l’information, une « aristocratie » des ex-France 2 au détriment des ex-France 3. Plus de casting ? Alors qu’il n’existait pas, nous disait-on il y a encore peu ? Nous voilà rassurés… ou pas !

L’argument ultime pour nous convaincre : Tempo serait le seul moyen de préserver France 3, face aux velléités politiques de ceux qui veulent privatiser ou faire disparaître l’audiovisuel public et donc France Télévisions, en cas de victoire en 2027. Le cynisme dans toute sa splendeur. Un argument surprenant et surtout incohérent.

Et caricature de plus, selon la direction, Tempo serait même une opportunité pour tous les salariés du national car nous pourrons tout autant faire du France Info que du « desk » pour les régions, du reportage pour France 2, des papiers sur le web.

Bref, la transversalité et les nouveaux métiers sont au cœur du projet. Il n’y aura plus de spécialité et sans doute une meilleure qualité de vie au travail pendant que nous y sommes ?

Nous disons une nouvelle fois NON, NON et NON à Tempo qui détruira deux éditions historiques de France 3 aux audiences très fortes. Des rendez-vous emblématiques d’une information pluraliste qui seraient ainsi sacrifiés sur l’autel des réductions budgétaires et d’une fausse régionalisation sans ambition et sans moyens supplémentaires ! C’est d’ailleurs ce que les militants du SNJ ont rappelé à l’issue de leur Assemblée Générale annuelle. Journalistes du réseau régional, ultramarin et de la rédaction nationale sont unis contre ce projet.

La présidente a lancé le compte à rebours, un lent supplice dont on mesurera bientôt les dégâts. Mais il sera déjà trop tard, comme pour le projet de transfert des émissions de France Télévisions SA vers France Télévisions Studio.
Nous adressons un message clair à Madame Ernotte. Tempo, ce n’est pas le sens de l’histoire.

Le SNJ se battra jusqu’au bout, pour faire échouer votre projet funeste.

Paris, le 23 novembre 2022

La coupe est pleine !

PRÉALABLE SNJ AU CSE SIÈGE DES 25 ET 26 OCTOBRE 2022

Jusqu’ici, nous n’avions pas réagi au départ de Laurent Guimier et aux nominations qui ont suivi. Un nouveau directeur de l’information, encore un, flanqué d’une coordinatrice éditoriale. Les chaises musicales toujours, pour des projets pas encore définis. Ils ont préféré rencontrer la SDJ de France 2, avant les organisations syndicales. Déjà un premier signe de mépris envers la représentation sociale et en particulier à l’égard de notre organisation syndicale, la première de la profession. Pour le reste, le peu que nous entendons sur la feuille de route ne nous inspire rien de bon. Ou pas grand-chose.

Quel serait le projet de la nouvelle direction de l’info ? Accompagner Tempo, maitriser les ETP voire les réduire, et revoir la ligne éditoriale du 20 heures. Tempo, pour nous, c’est non. Les ETP manquent et les précaires sont en danger. Quant au 20H, le changement passerait par des règlements de comptes et des départs annoncés en coulisses, en particulier celui de la présentatrice de la semaine. L’Elysée ne voudrait pas d’elle, comme nous l’avons écrit il y a quelques mois ? Certains cadres de l’info seraient maintenant prêts à donner satisfaction au pouvoir. Il faut dire que sur France 2, d’aucuns se plaignaient de ne pas avoir eu le Président en plateau. Mais là, deux fois en quinze jours, ça ne dérange personne. On y perd son latin journalistique, éthique et déontologique. Pour clore le chapitre de la nouvelle équipe en place, elle affirme vouloir s’atteler à restaurer la sérénité au sein de la rédaction nationale… où ça craque de partout. Managers en roue libre, cadres protégés, justice interne à deux vitesses, remise en cause du droit du travail, et la liste n’est pas exhaustive…

Nous vous parlions d’un sujet majeur, l’emploi. De ce point de vue, nous attendons bien sûr avec impatience les informations demandées par nos soins depuis des mois concernant les conséquences de la RCC, rupture conventionnelle collective. De nombreux départs à la rédaction et quoi en retour ? Des postes supprimés, ou transférés… Quid des embauches de jeunes journalistes, promises depuis des années ? Que deviendront les CDD historiques, en sursis jusqu’en décembre 2022 ? Et après ? Pourquoi supprimer l’un des postes de rédacteur à Bruxelles tout en expliquant que l’on peut traiter une partie de l’actualité européenne depuis Paris ? Ce poste serait transféré au Siège, mais quelles garanties avons-nous qu’il ne sera pas définitivement rayé de la carte ? Dans le même temps, il serait question de rapatrier l’autre correspondant permanent sur place avant les élections européennes de mai 2024 pour muter à Bruxelles une titulaire en poste à Paris ? Sous couvert de régler une situation individuelle, non seulement la direction crée un problème et en plus réduit les effectifs à un endroit où l’actualité est centrale avec la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Un très mauvais signal synonyme de recul de la couverture éditoriale des institutions européennes de la part du service public. En résumé, nous attendons donc de pied ferme ce débat sur l’emploi à la rédaction nationale, tout comme dans les rédactions numériques où le SNJ a déjà porté les revendications des salariés concernés.

Dans cette ambiance lourde, voilà que le projet TEPI revient à la une. Ce projet de transfert de plusieurs émissions produites en interne (« Télématin », « Thalassa », « Faut Pas Rêver » notamment) est combattu depuis plus d’un an par le SNJ et une majorité d’élus du CSE. Il avait été interrompu à la suite de la tentative de suicide d’une salariée de Télématin. La brutalité du projet avait abimé les équipes qui ne voulaient pas du transfert forcé des salariés à France Télévisions Studio. La direction avait cédé sur ce point après s’être trop longtemps obstinée.

Pourtant, alors que nous avons obtenu le principe du volontariat, autrement dit le libre choix entre un transfert ou un détachement, le nouveau projet reste encore à améliorer. Propositions de primes et autres gratifications pour accepter de quitter France Télévisions pour aller à la filiale, et trop d’ambiguïtés sur les conditions sociales ! Notre message est simple : un détachement pour celles et ceux qui ne veulent pas partir vers la filiale, c’est un détachement point barre. Pas une solution transitoire au travers de la signature d’un avenant temporaire.

Cette politique est insupportable, et la présidence ne se rend pas du tout compte qu’il faut arrêter d’empiler les réformes. Déménagements incessants, projet Campus, TEPI, Tempo. On en a assez, à un moment où en plus, les salariés vivent comme tous les citoyens dans un contexte sociétal sombre, avec une inflation galopante qui rogne leur pouvoir d’achat. La mesure d’augmentation générale de 1,2 % à France Télévisions est d’ailleurs perçue comme un affront. L’entreprise est fragile et beaucoup d’entre-nous sont à bout. Que ce message soit enfin entendu !

Paris, le 25 octobre 2022

Une seule issue, faire échouer Tempo

PREALABLE SNJ AU CSE SIEGE DU 14 SEPTEMBRE 2022

Il est 19H30, lundi 12 septembre, le 19/20 national commence par cette annonce : “Bonsoir à tous, soyez les bienvenus dans ce 19/20. Un journal raccourci en raison d’un mouvement de grève contre la suppression annoncée des éditions nationales de France 3 au profit des 24 antennes régionales de la chaine”.

Ces quelques mots en ouverture de journal, ne compensent pas les contournements du droit de grève qui ont émaillé la journée. Dès potron–minet, pour assurer la diffusion de Télématin, la direction décide de passer par les moyens de secours situés à Romainville. Un dispositif prévu pour assurer la continuité d’activité. Un mode dégradé normalement utilisé en cas de force majeure (souci technique, conflit armé, pandémie…). En l’occurrence, la panne en question, ou plutôt la tuile pour la direction, c’était le personnel en grève. Voilà comment on considère un conflit social à France Télévisions ! Un autre contournement scandaleux au tableau du déshonneur, cette fois dans le 12/13 !

Une édition également concernée par le projet Tempo que les nombreux grévistes défendaient au travers du préavis. Pas suffisant pour l’équipe de l’édition qui a fait son journal comme si de rien n’était malgré l’absence de scripte, gréviste ! Le directeur de l’information que nous avons rencontré pour empêcher cela, ose répondre que c’est formellement possible. Rebelote au 19/20 puisque la scripte, la même, était toujours en grève.

La direction ne respecte pas les règles ? L’intersyndicale a donc décidé de riposter en occupant le plateau du 19/20… Un moyen de pression, quitte à empêcher le bon déroulement de l’édition. La négociation a eu lieu à 10 minutes de l’antenne, pour obtenir deux messages de la présentatrice signalant la grève et un déroulant diffusé par 3 fois pendant le journal, dans le but d’informer les téléspectateurs. Et quand même, ce journal a été réduit de 7 minutes, la belle affaire… Ce n’était pas suffisant, mais nous nous sommes fait respecter ! Même si les journaux de France 2 n’ont pas réellement joué le jeu, le message de la grève est passé. Surtout, la mobilisation a été importante chez les journalistes et les équipes techniques. Mais ce sentiment de vouloir cacher un conflit est l’éternelle rengaine dans notre entreprise !

Ce premier coup de semonce est une satisfaction pour vos représentants SNJ. Mais il faudra faire mieux, et surtout PLUS la prochaine fois ! Refuser de participer à cette ridicule co-construction qui ne serait qu’une co-destruction. Rejeter toute sorte d’atelier bidon dont le seul objectif consiste à faire accepter ce projet funeste, en montant des salariés contre leurs élus et leurs instances. Il faut d’ores et déjà se préparer à une guérilla sociale pour empêcher Tempo de nous imposer son rythme. En phase avec les antennes régionales, ensemble nous pouvons faire reculer la direction. Ce sera la prochaine étape de notre mouvement. Il n’y a pas d’autre issue possible.

Paris, le 14 septembre 2022