
A priori, la présidente de France Télévisions et sa petite garde rapprochée ont le même dictionnaire des synonymes. Il y est écrit que diriger se dit management violent. On peut aussi lire que transformer signifie bien démolir… Et ce n’est pas une incantation du SNJ. Les faits sont là… Tout en annonçant une information-consultation pour le mois de septembre, la direction de l’information a déjà annoncé la fin de la partie nationale de l’information régionale fabriquée à Paris, au Siège.
Nous vous l’annoncions dans une précédente communication. Les éditions d’« Ici » se feront définitivement ailleurs. Au passage, peu importe l’avenir de celles et ceux qui y contribuent, on verra plus tard. Nous parlons ici de la cellule parisienne aux postes supprimés, mais aussi des journalistes de la rédaction nationale qui ne participeront plus à l’effort qui maintenait un peu de France 3 au Siège.
Tout doit disparaître, on le savait, on l’avait écrit, voilà que cela se précise… Nous attendons le mois de septembre pour connaitre les contours définitifs du projet funeste, nous verrons alors s’il reste encore quelques tournages programmés pour les régions ou pas… Dans le même mouvement, le site de France toutes Régions, situé à Vaise dans le Rhône, devient le hub des journaux régionaux, entrainant au passage dans sa chute le service des régions Info Vidéo 3 qui disparaitra dans cette réorganisation incompréhensible et destructrice.
Une solution pour éviter la casse sociale, nous dit le directeur de l’information, alors que cette situation a été créée par ceux qui nous dirigent tout en niant les faits à longueur de CSE. Cette violence sociale imaginée depuis la fin des éditions nationales est un poison sans antidote, si ce n’est la mobilisation des salariés pour empêcher cette nouvelle coupe claire.
Et ce n’est pas fini… Au-delà des péripéties du mercato, particulièrement improvisé par la présidente et ses affidés, voilà aussi que Télématin est victime de restrictions drastiques. La filiale des mauvais coups, France Télévisions Studio, vire des précaires, et la direction de l’information met fin aux reportages tournés pour ce programme, laissant les journalistes récemment rattachés au Siège face à un avenir incertain juste avant les vacances… Timing magique comme chaque année…
Et pendant ce temps-là, ce sont les partenaires privés des sociétés de production qui se gavent d’argent public qui font les grilles et choisissent les présentateurs vitrines d’une entreprise qui oublient l’essentiel… Nous, les salariés du groupe.
Alors que la présidente qui fait des choix dans son coin, comme débaptiser les chaines, ou encore fiancer l’entreprise avec l’immoral Amazon, le nouveau mandat qui s’annonce, le troisième pour la même, commence très mal.
Les réseaux sociaux éclairent le management brutal de l’entreprise à travers l’exemple de la directrice adjointe de l’information dans un article imprécis et incomplet certes, mais qui fait écho à ce que le SNJ avait déjà dénoncé il y a plusieurs mois sans émouvoir présidence et DRH à l’époque.
La presse spécialisée moque les errements autour du remplacement d’Anne-Sophie Lapix au 20 heures de France 2, juste après son éviction peu élégante…
Quant à nous, le SNJ, nous regrettons la manière dont la direction de l’information a utilisé notre saisine pour l’emploi des deskeurs à France Info, pour virer des CDD historiques de la chaine. Certes, nous avons obtenu cinq requalifications, mais le compte n’y est pas. Et nous serons aux côtés des licenciés pour faire dire le droit, mais aussi aux côtés des précaires qui restent pour défendre des permanentisations nécessaires. Changer de canal doit pousser aussi à changer les pratiques et donner de réels moyens, pas seulement à travers quelques têtes de pont récupérées ailleurs et un léger changement de décor.
Au lendemain des paillettes d’une conférence de rentrée, où seuls les visages comptent pour la présidente, nous voulons connaitre la vérité des prix. Au-delà de la suite du pathétique feuilleton autour du projet de holding, nous sommes très inquiets de ce que nous réserve le petit carré de dirigeants replié sur lui-même… Ils n’ont pas la capacité de renforcer notre groupe. Leur stratégie n’est pas la nôtre. Nous nous préparons au pire tout en réclamant le meilleur. C’est et ce sera notre ligne pour le futur proche, que nous imaginons, à raison, très sombre.
Paris, le 9 juillet 2025