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La direction des magazines en dérapage non contrôlé

Communiqué intersyndical CGT SNJ CFDT FO SRCTA-UNSA SNPCA-CGC

C’est l’histoire d’un grand dérapage incontrôlé.

Au départ, il y a la volonté louable de la direction de l’information de coller à l’actualité brûlante de la crise des agriculteurs… finalement, c’est la direction des magazines qui se crashe lamentablement devant l’instance de proximité information et sports.

Jeudi 25 janvier 2024, c’est le branle-bas de combat à la direction de l’information : une soirée spéciale « crise des agriculteurs » est programmée pour le jeudi 1ᵉʳ février. Les trois magazines de l’information, ENVOYÉ SPÉCIAL, COMPLÉMENT D’ENQUÊTE et NOUS LES EUROPÉENS (NLE) sont mobilisés.

Les productions s’organisent, le timing est serré, c’est un beau challenge, mais bon à FTV, on sait faire : équipes de production et de reportages, on a tout à la maison, non ?

Si du côté d’Envoyé Spécial et de Complément d’Enquête, on est rodé sur la réactivité à l’actualité, à NLE, ça va très vite paniquer…

NLE doit tourner et monter un sujet de 7´ sur les agriculteurs en Allemagne. La direction choisit la configuration d’un montage sur place à Berlin en employant… Un JRI monteur free-lance !

Explication de la direction des magazines devant l’Instance de Proximité du lundi 05 février au sein de laquelle les RP interrogeaient sur cette entorse à l’accord collectif et aux règles de production en interne : ni le service montage, ni le service JRI n’ont pu accéder aux demandes de personnels en interne, d’où la décision de prendre à l’extérieur un JRI monteur.

CQFD, circulez, il n’y rien à voir, semble exprimer la direction.

Les organisations syndicales au contraire y voient là un lamentable « crash ».

En effet, la version du service JRI, corroborée par les acteurs du jour et les échanges de textos entre les services, vient percuter de plein fouet la version de la direction des magazines.

Il y avait bien un JRI disponible et même calé sur ce tournage. NLE en a été averti en fin matinée ce fameux jeudi 25 janvier. Ce n’est qu’en allant prendre des nouvelles qui tardaient à venir à la rédaction de NLE, que le JRI se voit notifier la nouvelle : « non, tu ne pars pas, il y a un JRI monteur à ta place ».

Côté montage, le service fut sollicité dans un premier temps, toujours ce jeudi matin, puis silence radio. On peut rappeler que ces derniers mois toutes les demandes de monteurs pour les missions y compris magazines (envoyé spécial, complément d’enquête) et opérations spéciales ont été et pourvues.

Un JRI monteur à la place d’un JRI et d’un monteur ? La direction avance sans complexe alors les négociations sur les métiers s’ouvrent à peine, et que rien ne préfigure que ce métier hybride soit accepté par les syndicats.

La morale de cette histoire est double.

Une direction de l’entreprise quelle qu’elle soit ne peut s’affranchir ni de l’accord collectif ni de ses règles internes de fonctionnement qui encadrent son activité.

Une direction de l’entreprise, quelle qu’elle soit, ne peut, devant une Instance représentative des salariés, s’affranchir du fondement du dialogue social : la franchise et la vérité.

Au risque de se « crasher ».

Paris, le 12 février 2024