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PREALABLE AU CSE SIEGE DES 12 ET 13 JUILLET 2022

Tempo quel joli nom, pour une si triste nouvelle. Tempo, c’est la vitesse d’exécution d’une œuvre… 14 mois, nous disent les métronomes et leur présidente en chef. En septembre 2023, les éditions nationales de France 3 seront supprimées. 12/13, 19/20 basta cosi !!! 4 ans après la fin du Soir 3, la récidive ! Nos consœurs et confrères du réseau régional récupèrent le créneau pour deux heures d’information locale, régionale, nationale et internationale. Nous n’en savons pas plus sur le reste de la grille, mais sans doute que l’actuelle tranche de 18H30 serait remplacée. Nous verrons plus tard pour ce qui est de l’articulation de ces tranches baptisées « ici midi » et « ici soir ».

Mais revenons au sort réservé aux équipes du Siège toujours sidérées par l’annonce. Il y a encore quelques mois, les directeurs de l’information et de la rédaction nationale évoquaient un nouveau 19/20 national… Pardon ? « Des ateliers seront lancés en septembre  » ! Pardon ? « On a l’idée de faire de la réelle différenciation » ! Voilà le résumé du cynisme de ceux qui nous dirigent. Les patrons du réseau travaillaient en secret de leur coté sur cette disparition des éditions nationales pendant qu’au Siège, on nous faisait croire à un nouveau projet, certes, à minima mais quand même à un nouveau souffle.

Soyons clairs. Le SNJ écrit depuis que la fusion est annoncée que la disparition des éditions de France 3 étaient inscrites dans l’agenda. Mais parfois, on aimerait avoir tort. Une fois de plus, nous avions vu juste, tristement !

Alors maintenant, quel Tempo allons-nous subir ? De ce qui est sorti du CSE Central et de la conférence de rentrée mercredi dernier, la rédaction nationale va être écartelée. Il reste les journaux de France 2, et pour le reste ?

Qui travaillera pour ces éditions-là ? Avez-vous oublié, chers présidente et directeurs, que la fusion des rédactions est passée par là et qu’il n’y a plus de journalistes de France 2 ou de France 3 ? Alors qui choisira d’affecter tel ou telle aux éditions de France 2 et de réduire la mission des autres à du seul desk.

Un nouveau casting au-dessus du casting, qui fait déjà tant de dégâts. Ajoutons à cela des modules sur l’actualité nationale et internationale fabriqués par les journalistes-deskeurs de France Info et envoyés à toutes les régions pour les inclure dans leurs journaux XXL. Une circulation de contenus qui prétend détruire toutes les barrières constituées par les accords d’entreprises à France Télévisions et France Info. Une attaque en règle qui justifiera, sans doute, un arbitrage de la justice.

Et l’emploi dans tout ça ?

Alors que la rupture conventionnelle collective (RCC) vide nos rangs, la présidente n’a visiblement pas l’intention d’embaucher de nouveaux journalistes à la rédaction nationale. 1 heure de moins à produire par jour, 7 jours sur 7, voilà qui va dégager une marge en termes d’effectifs !

Alors, destination les régions sur la base du volontariat ? Des redéploiements, selon la terminologie de nos chers DRH ! Pour qui et dans quelles conditions ? De la pure casse sociale, éditoriale… Et que dire de celles et ceux qui sont en régie, en plateau, au montage, au mixage et tous ceux qui participent activement et avec passion à la fabrication de ces éditions nationales ? 14 mois avant la fin, c’est long ! Un supplice chinois pour les salariés frappés en plein cœur. Mais nous ne resterons pas les bras croisés.

La présidente n’a pas accepté de venir devant les élus du CSE Siège pour évoquer son projet. Le point reste inscrit à l’ordre du jour mais sans les bons interlocuteurs. Au même moment, le directeur de l’information préfère s’exprimer devant la SDJ de France 2, et parlera cet après-midi à la rédaction. C’est son choix, mais contourner les élus de cette façon est tout simplement une faute. On nous rétorque que « c’est seulement une intention stratégique et non un projet défini dans ses moindres détails », et qu’il est encore trop tôt pour venir en parler devant les élus du Siège.

Mais on peut parler à tout le monde en dehors de l’instance… Tout cela est pathétique d’improvisation et laissera des traces, socialement parlant.

Les élus SNJ ont décidé de quitter la séance de ce CSE du mois de juillet pour répondre à cet affront.

C’est le point de départ de notre combat pour défendre les éditions nationales de France 3 et éviter ainsi une si grande éclipse !

Paris, le 12 juillet 2022