L’année de tous les dangers

Liminaire SNJ au CSE Réseau des 25 et 26 janvier 2023

Le SNJ vous souhaite tout d’abord ses meilleurs vœux pour cette année 2023 qui va s’avérer cruelle pour les éditions nationales de la 3 qui sont sacrifiées tant l’obstination aveugle de la présidence pour « repenser l’info » (ce sont ses propres termes prononcés en comité de groupe) nous plonge dans l’expectative et l’inquiétude.

Sachez M. le directeur, que vous trouverez toujours notre syndicat vent debout face à ce projet funeste et clivant qui impacte un réseau toujours dépourvu de réels moyens pour exercer sa mission de service public et qui efface d’un trait grossier une information nationale de qualité qui exposait aussi les reportages régionaux.

D’ailleurs à ce sujet, qu’advient-il de la CASAR qui est tombée en désuétude malgré vos promesses de fin d’année ?

Cette commission d’aménagement et de suivi nous paraît indispensable pour ne pas perdre le fil décousu du tempo et celui des autres projets de la « régionalisation », tous liés les uns aux autres et aux outils.

Mais le terme « régionalisation » étant désormais banni du langage de la direction, doit-on penser que Tempo ne concerne dorénavant que l’information nationale ? Car en régions on ne voit toujours pas à quoi ressembleront vraiment les éditions « ici midi et ici soir », dont la direction veut accélérer la mise en place jusqu’à l’absurde.

Avec une inflation galopante qui impacte l’ensemble de nos concitoyens et les salariés du réseau, il est temps de redéfinir une vraie politique salariale, transparente et partagée, où les plus anciens ne seraient pas les oubliés ainsi que les élus du personnel.

À l’heure où l’échec cuisant de la plate-forme Salto et sa gabegie financière s’affichent dans la presse, la direction peut s’enorgueillir d’avoir consacré un demi-million pour rattraper des écarts de salaire, mais cela paraît dérisoire tant les disparités subsistent dans un réseau fort de 2 642 ETP.

Une politique salariale juste et équitable s’impose plutôt que de réaliser au coup par coup des saupoudrages très partiaux.

En matière d’emploi, force est de constater que l’ensemble des départs en retraite ou en RCC n’a pas été remplacé.

Après on va nous faire croire que le réseau est à l’équilibre et que nous ne perdrons pas d’ETP alors que la saignée se poursuit au compte-goutte, cette fois par une direction toujours plus avide d’économies pour satisfaire la tutelle.
Et que dire des journaux partagés ou communs entre plusieurs antennes qui s’intensifient en 2023 pour atteindre parfois un tiers de l’ensemble des éditions ?

C’est là que se niche la baisse des ETP dans des régions pourtant peu riches en effectifs.

Est-ce ainsi que vous prétendez assurer les 2 fois 40 minutes supplémentaires générées par le projet Tempo  ?

Sur l’absentéisme que nous évoquerons ensemble, l’expertise révèle un problème organisationnel et un défaut de prévention primaire du côté d’une direction qui se retranche derrière une vision purement statistique en oubliant parfois de relever des accidents du travail en tant que tels.

Un absentéisme qui touche majoritairement les journalistes qui, comme les techniciens du réseau qui concourent à l’information, vivent au rythme – j’allais dire au tempo – permanent de réformes, des changements organisationnels et techniques depuis 15 ans.

Par ailleurs, une autre expertise révèle que les gains de productivité escomptés pour « open média » sont plus modestes que prévu en raison des bugs répétitifs et de la charge mentale générés par cet outil voulu à tout prix par la direction. Encore un changement imposé, alors que les effets du déploiement de la phase 1 et les changements récents ne sont pas réellement impactés.

Alors oui, le SNJ formule le vœu pour cette nouvelle année que cette escalade s’arrête enfin, que l’humain revienne vraiment au centre de tous ces projets au bénéfice des salariés, et pas d’abord au bénéfice de l’entreprise ou à son image.
Que France Télévisions, et en premier lieu son réseau régional appelé à devenir la vitrine de France 3, intensifie sa recherche de nouveaux financements plutôt que de faire incessamment des économies sur le dos des salariés !

Paris, le 25 janvier 2023

CSE Siège – Compte-rendu des 5 et 6 décembre 2022

Un nouvel affront de la direction, avec un mensonge de plus, cette fois sur la suppression de Passage des Arts, Pas de Tempo comme cadeau, c’est le vœu du SNJ, et un Coup de froid sur le CSE du Siège par manque de chauffage ! Vos élus n’avaient pas encore reçu les doudounes sans manches … 

Pour lire le compte-rendu du CSE Siège, cliquer ci-dessous

CSE Réseau des 7 et 8 décembre 2022 : notre compte-rendu

L’heure du bilan pour le dernier CSE de l’année

La réunion de ce CSE de décembre s’est déroulée dans un climat beaucoup plus apaisé grâce à l’effort de l’ensemble des élus et de la direction sur la situation très dégradée à France 3 Côte d’Azur.

Sur beaucoup des points à l’ordre du jour néanmoins, la vision de la direction du réseau est apparue à vos élus SNJ assez éloignée de la réalité du terrain et du quotidien des salariés. Lire notre liminaire « Objectif lunaire et au-delà » !

Le directeur du réseau a tenu à dresser un bilan positif de l’année 2022 en reconnaissant que « beaucoup de choses restent à améliorer ». 2023 verra la présentation d’une nouvelle organisation du numérique, la poursuite de la coopération avec France Bleu « quand cela a du sens » et la poursuite des prises d’antennes thématiques et des retransmissions sportives. Philippe Martinetti affirme que son ambition est de « continuer avec humilité d’être à l’écoute de l’ensemble des personnels avec le souci de donner des perspectives »…nous saurons lui rappeler dans les mois qui viennent.

Au menu de ce CSE :

-Le point sur le projet Tempo

-Bilan et perspectives du parc des caméras dans le réseau

-Bilan mensuel santé et conditions de travail

-Inquiétudes au service de la vidéographie de la Fabrique à Nancy

-Bilan 2021 du Handicap

-Le plan de formation pour 2023

Objectif Lunaire et au-delà…

LIMINAIRE SNJ AU CSE DES 7 ET 8 DECEMBRE 2022

Il y a quelques jours nous apprenions qu’une Française de 40 ans, Sophie Adenot, venait d’être choisie par l’agence spatiale européenne pour la nouvelle promotion d’astronautes. Une âme d’exploratrice, parait-il, qui rêvait depuis toute petite du cosmos, des planètes et d’apesanteur…

En lisant les documents pour cette réunion du CSE de décembre, on ressent parfois aussi un curieux flottement, un décalage spatio-temporel, un style de langage très « Bienvenue à Gattaca ».

Comme si la direction regardait la réalité avec les yeux de Sophie, l’ingénuité en moins, depuis l’ISS.

Ainsi, l’Etat des lieux du parc de caméras parait avoir été écrit par Monsieur Spock. « Travail rigoureux …en s’appuyant sur la contribution des salariés » ; « savoir-faire de nos OPV et JRI au cœur de notre ambition » ; « pluralité des écritures » …Sur la planète réseau France 3, l’écriture image tous les jours se heurte à des trépieds cassés, des grands capteurs tant attendus qui restent dans les placards faute d’accessoires et de formations.

Mais cela ne saurait tarder nous dit-on.

Ainsi le Vaisseau Amiral Tempo continue sa tournée des régions, avec, selon le pilote, des informations pas toujours identiques, lacunaires, voire lunaires…et toujours rien de concret sur les fameux renforts qui viendraient du Siège. Une béance et un non-sens éditorial avec une rédaction nationale qui s’avance doucement vers le trou noir.

Ainsi vous prétendez poursuivre avec nous ce « merveilleux projet de régionalisation » …en essayant de priver les élus de son outil d’échanges : la CASAR. Le SNJ est opposé à la suppression de cette commission globale de suivi de ce projet stratégique, qui engage le quotidien futur des salariés du réseau et brade une organisation de travail cohérente qui placerait l’humain en son centre.

Parmi lesquels les cdd qui de plus en plus doivent choisir entre manger et se loger dignement en raison de frais de mission insuffisants au regard de l’inflation des tarifs des hôtels de plus en plus élevés. Et cela à des années lumières de la prise en compte de l’humain et de nos collègues les plus précaires. A quand des frais de mission dignes de ce nom ?

Alors certes, il y a de temps en temps quelques signes, fugaces comme de la poussière d’étoiles, qui disent « je vous ai entendus » jusqu’à ce que le mal-être, l’absentéisme, le repli sur soi dans un autre ailleurs, nous rattrapent, vous et nous !

Offrez donc pour Noël aux salariés du réseau une calculatrice pour leurs effectifs et leur budget, un kaléidoscope pour oublier votre réalité et un télescope. Parce que finalement, vous avez peut-être raison : mieux vaut regarder vers les étoiles.

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Paris, le 07 décembre 2022

Pas de Tempo comme cadeau

PRÉALABLE SNJ AU CSE SIÈGE DES 5 ET 6 DÉCEMBRE 2022

Merci, Madame la Présidente, de gâcher le Noël des salariés. L’empilement de vos projets ou cadeaux empoisonnés n’apporte qu’inquiétude ou souffrance psychologique. Alors que les fêtes devraient permettre à chacun de souffler, la hotte est pleine ! Et tout en haut de votre liste, ça sent le sapin pour les éditions nationales de France 3… La rédaction nationale est rongée par ce funeste projet qui, aux dires de certains de vos lutins, concernera pas moins de 4000 salariés ! Pour une trêve des confiseurs, la pilule est difficile à avaler. Que vais-je devenir dans ce grand tout appelé Tempo ? La question mine les journalistes et PTA qui n’ont pas besoin de ça. Tous sont déjà épuisés par le management violent, l’augmentation de la charge de travail liée à la baisse endémique des effectifs, la perte de sens à tous les étages. Et le régime sec du point de vue salarial n’arrange rien alors que l’inflation grignote notre pouvoir d’achat. Le mal-être grandit, les médecins du travail qui reçoivent de très nombreux salariés en souffrance, peuvent malheureusement en témoigner.

La suppression des éditions nationales de France 3 constitue un nouveau choc après celle du Soir 3. La cerise sur le cadeau ! Une catastrophe sociale et éditoriale annoncée, un très mauvais livre bien mal emballé. Et vos mages, rois de Tempo qui font le tour des services et des régions en portant une bonne parole à géométrie variable, sont loin de rassurer, bien au contraire. Ici Soir serait peut-être mis en place en septembre 2023 et Ici Midi en septembre 2024. Ou tous les deux verraient le jour en même temps à la rentrée, juste après les vacances d’été ? Le discours change en fonction des interlocuteurs. De quoi perdre le Nord…

Et surtout, vos envoyés très spéciaux n’apportent aucune explication sur la future organisation de la rédaction nationale, sur les effectifs redéployés en régions dans l’encadrement comme sur le terrain. Nous sommes en droit d’attendre clarté et transparence. Mais nous ne croyons pas au Père Noël !
Madame la Présidente, le SNJ pourrait déposer un ouvrage sous votre sapin. Il s’intitulerait, « Tempo, un contresens de l’histoire ». Vous pourriez y apprendre bien des choses, à lire de préférence devant la cheminée. Mais pas trop près, pour éviter de se brûler les ailes… avec la forte mobilisation qui se prépare sur des bases solides. Vous pouvez compter sur ce présent du SNJ et, nous l’espérons, des autres organisations syndicales.

Nous appelons à une mobilisation massive. Oui à une vraie régionalisation mais pas low-cost ! Oui au développement de chaînes régionales de plein exercice, avec les moyens. Un non catégorique au mélange indigeste de l’info de proximité avec l’info nationale et internationale. Tout cela n’apportera que confusion et dissolution de l’identité de nos journaux régionaux, notamment dans les zones rurales.

Pour la nouvelle année, nous espérons enfin voir la lumière, même si l’heure est aux économies, et pas uniquement pour les énergies. La lumière, ce serait de vous voir renoncer au projet Tempo. En faisant le voeu que l’info de service public continue de briller à tous les niveaux, en préservant ce lien de proximité avec les téléspectateurs au travers de l’information régionale. Mais aussi en sauvegardant nos si précieuses éditions nationales de France 3.

Des rendez-vous aux fortes audiences qui sont le fondement du pluralisme et permettent de prendre de la hauteur sur les grandes problématiques nationales et internationales. Et cette exigence, ce n’est pas le 13 heures de France 2, copie de plus en plus conforme de celui de TF1, qui permettra de la satisfaire. Quant au 20 heures de France 2, il va aussi passer les fêtes dans le doute. Bientôt une nouvelle formule, un nouveau plateau, une nouvelle présentatrice ? Halte à la politique du changement permanent !!!

Pour le moment, Madame la Présidente, les salariés ne voient pas le sens de votre politique. Si ce n’est de réduire la masse salariale et d’habiller le tout par une fausse barbe (blanche si possible), teintée de pseudo considérations éditoriales. Tempo, le transfert de plusieurs émissions vers FTV Studio ou Campus qui annonce des déménagements à grande échelle.

Pour Noël, nous vous suggérons de fixer un cap, un vrai, et pourquoi pas, d’offrir une boussole aux salariés qui sont désorientés.

Madame la Présidente, même si les bulles de champagne auront un goût amer cette année, le SNJ vous souhaite de bonnes fêtes. Et vous envoie déjà sa carte de voeux, pour s’opposer de toutes ses forces au projet Tempo.

Paris, le 5 décembre 2022

CSE Siège des 23 et 24 novembre 2022 : notre compte-rendu

Une consultation déloyale pour le transfert ou détachement des salariés de plusieurs émissions vers France.tv Studio. La RCC (Rupture conventionnelle collective) ou plan social déguisé. La politique égalité professionnelle Femmes/Hommes progresse, mais peut mieux faire.

Et Campus ou les déménagements, une histoire sans fin.
En ouverture de ce CSE du Siège, vos élus du SNJ France Télévisions sont une nouvelle fois montés au créneau au sujet du rouleau compresseur appelé Tempo. Un train lancé à pleine vitesse que nous espérons arrêter, avec le soutien des salariés, même si des essais ont déjà été réalisés à France  3 Toutes Régions (FTR) sur les journaux d’Amiens et Montpellier. Même si l’équipe projet poursuit sa tournée dans tous les BRI (Bureaux régionaux d’information) en France, en espérant convaincre les salariés. Le SNJ dit NON à la suppression des éditions nationales de France 3 prévue en septembre 2023 et à une régionalisation Low-Cost. Ce projet funeste aura de graves conséquences sur l’éditorial mais aussi du point de vue social ! La rédaction nationale va-t-elle être divisée en deux, entre ceux qui, faisant partie du casting voulu par la direction, continueront de travailler pour les éditions de France 2, et les autres, chargés de fabriquer des sujets pour France Info et les Bureaux régionaux d’information de France 3 ?

La direction accélère le Tempo

PRÉALABLE SNJ AU CSE SIEGE DES 23 ET 24 NOVEMBRE 2022

Pas le temps de souffler pour les salariés et pour les organisations syndicales : la direction a décidé de donner un coup d’accélérateur à Tempo. Un CSE central extraordinaire sur ce seul dossier était prévu initialement début décembre et un point à l’ordre du jour du CSE Siège ce même mois. Ce calendrier semble chamboulé pour des raisons d’organisation mais pour autant le rouleau compresseur continue sa route, et tout cela n’est que partie remise ! L’équipe projet sillonne le réseau France 3 pour distiller sa bonne parole et convaincre les salariés d’adhérer à ce big bang de l’info. Et les chiffres tombent : Tempo touchera 4000 salariés de l’entreprise, soit près de la moitié des effectifs de France Télévisions. Mais pas de panique, nous dit-on : tout le monde y trouvera son compte, personne ne sera laissé sur le bord de la route. Et surtout, tous les salariés de la rédaction nationale pourront travailler sur les 13H et les 20H et même avoir le temps de traiter les sujets. Le pire cacherait donc le meilleur ? Quelle arnaque.

En plus, il n’y aura pas, nous assure le nouveau directeur de l’information, une « aristocratie » des ex-France 2 au détriment des ex-France 3. Plus de casting ? Alors qu’il n’existait pas, nous disait-on il y a encore peu ? Nous voilà rassurés… ou pas !

L’argument ultime pour nous convaincre : Tempo serait le seul moyen de préserver France 3, face aux velléités politiques de ceux qui veulent privatiser ou faire disparaître l’audiovisuel public et donc France Télévisions, en cas de victoire en 2027. Le cynisme dans toute sa splendeur. Un argument surprenant et surtout incohérent.

Et caricature de plus, selon la direction, Tempo serait même une opportunité pour tous les salariés du national car nous pourrons tout autant faire du France Info que du « desk » pour les régions, du reportage pour France 2, des papiers sur le web.

Bref, la transversalité et les nouveaux métiers sont au cœur du projet. Il n’y aura plus de spécialité et sans doute une meilleure qualité de vie au travail pendant que nous y sommes ?

Nous disons une nouvelle fois NON, NON et NON à Tempo qui détruira deux éditions historiques de France 3 aux audiences très fortes. Des rendez-vous emblématiques d’une information pluraliste qui seraient ainsi sacrifiés sur l’autel des réductions budgétaires et d’une fausse régionalisation sans ambition et sans moyens supplémentaires ! C’est d’ailleurs ce que les militants du SNJ ont rappelé à l’issue de leur Assemblée Générale annuelle. Journalistes du réseau régional, ultramarin et de la rédaction nationale sont unis contre ce projet.

La présidente a lancé le compte à rebours, un lent supplice dont on mesurera bientôt les dégâts. Mais il sera déjà trop tard, comme pour le projet de transfert des émissions de France Télévisions SA vers France Télévisions Studio.
Nous adressons un message clair à Madame Ernotte. Tempo, ce n’est pas le sens de l’histoire.

Le SNJ se battra jusqu’au bout, pour faire échouer votre projet funeste.

Paris, le 23 novembre 2022