LE CHANGEMENT, C’EST POUR QUAND ?
(EPISODE 2 / SAISON 1)
Il y a tout juste un mois, Monsieur Martinetti, vous avez répondu aux différents liminaires des élus lors du CSE d’Aout en présentant votre feuille de route.
Vous vouliez replacer l’humain au cœur des évolutions technologiques, aller au bout des choses en matière de santé, et instaurer un dialogue social renouvelé, apaisé, constructif…
Un mois plus tard que constatons-nous ?
Le projet de Régionalisation continue sa marche de bulldozer.
On nous parle de tester l’automate à Strasbourg pour nous faire avaler une pilule grossière sans ériger le moindre garde fous pour les salariés.
Cette nouvelle expérimentation sous forme d’une plateforme de test c’est justement ce que l’inspecteur du travail de Rouen avait dénoncé en son temps.
M. Dagognet a beau faire de jolis moulinets pour nous annoncer sa transformation régionale, nous constatons qu’aucun moyen sérieux de financement n’est mis en œuvre et que la seule nouveauté consiste à faire revenir par la fenêtre une régie automatisée dont l’expérimentation à Rouen fut un échec cuisant pour cette même direction.
Au sujet des évolutions numériques, la direction ne s’appuie que sur les demandes d’internautes sondés et non pas sur une réflexion éditoriale des rédactions régionales.
Un travail mené lors d’ateliers principalement fréquentés par des rédacteurs en chef et des pilotes web. Une réforme télécommandée en somme, bien au-dessus de la direction du réseau.
Où est donc le changement ?
En matière de santé, la direction a multiplié les bonnes paroles et les jolies intentions : management participatif, bienveillance, accord santé et bien-être au travail. Pourtant, depuis deux ans, malgré de multiples alertes, pas de réponse de la direction sur les dérives autoritaires et claniques d’un rédacteur en chef.
Dérives confirmées et étayées dans l’expertise diligentée par le CSE sur l’antenne de Montpellier.
Une expertise édifiante par le nombre de salariés concernés, par la gravité des atteintes individuelles et par la durée de « déviances managériales régulières ».Un manager autocratique qui est toujours présent dans l’encadrement de la rédaction de Montpellier.
Est-ce cela aller au fond des choses ? Est-ce cela instaurer un dialogue apaisé et constructif ?
Aujourd’hui, votre responsabilité est donc grande face à ces manquements à la sécurité et à la santé des salariés de la part de l’employeur.
Des décisions rapides sont nécessaires, le collectif de travail les attend. Elles seront scrutées de près par les salariés et par leurs élus.
Quant au traitement de la crise sanitaire, il est toujours aussi lent : nos journaux télévisés continuent de faire des reportages vantant les mérites des capteurs de CO2 ou les purificateurs d’air, indispensables en matière de détection et d’assainissement des espaces de vie au travail.
Mais à France télévisions, la direction attend toujours de voir s’il existe de meilleurs capteurs que les modèles chinois jugés peu fiables. S’ajoutera à cela le temps nécessaire à un futur appel d’offre. Un temps de réaction totalement en décalage avec l’urgence sanitaire.
Dans la même idée, les nouveaux bâtiments à Pau, comme récemment à Tours, n’ont fait l’objet d’aucune réflexion posée ni même d’un débat éclairé sur les espaces de travail partagés en temps de pandémie.
Et contrairement à de grandes entreprises, France TV continue de gérer l’immobilier comme si la Covid-19 n’avait jamais existé.
A France 3 , la tête du réseau a changé mais les vieilles méthodes perdurent.
Alors… le changement, c’est pour quand exactement ?•
Paris, le 28 septembre 2021