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« Démocratie » : c’est le nom du grand projet présenté hier par le directeur de l’information, Laurent Guimier, aux organisations syndicales du siège.

Un projet qui définit l’évolution de l’information nationale sur France Télévisions pour les années à venir, sans échéance définie, ni objectif chiffré, mais avec un postulat :

« Nous sommes la plateforme d’information de la démocratie ».

Le projet se décline en 4 grands thèmes :

  1. Dynamiser nos rendez-vous et nos contenus
  2. Reprendre un temps d’avance
  3. Unir toutes les forces de l’info
  4. Ouvrir nos rédactions

A l’intérieur de ces thèmes, 17 projets éditoriaux. Entre autres, la direction veut :

  • redéfinir le cahier des charges de nos contenus ;
  • garantir une meilleure transparence de nos sources (sans remettre en cause leur protection) ;
  • créer une cellule de vérification des images et de fact-checking ;
  • consolider l’alliance entre l’information nationale et les deux réseaux France 3 et des 1ères ;
  • constituer un vivier de talents qui nous mettra au diapason de la société (une expression pour parler de diversité ?) ;
  • coordonner la production des matinales (Télématin et France info).

Des grandes ambitions donc, et certains constats que nous pouvons partager.

Mais ce projet ne peut être hors sol.

Pour arriver à le mener à bien, alors qu’une élection présidentielle se profile, il faut être réaliste. Et la réalité du moment, c’est que nos rédactions croulent sous des problèmes qu’il faut régler en urgence avant de se lancer dans un chantier pharaonique.

La fusion des rédactions nationales, étalée sur près de 8 ans entre son annonce et sa conclusion, a généré des tensions, des inéquités, des discriminations, de nombreux problèmes éditoriaux. S’y ajoutent depuis plusieurs mois de nouvelles difficultés liées aux restrictions budgétaires.

Comment embarquer tout le monde dans un projet quand, au quotidien, beaucoup se sentent oubliés, déclassés, déprofessionnalisés, dans des services à plusieurs vitesses ?

Depuis des années, nous constatons et dénonçons les effets délétères de la fusion. Ce bilan alarmant se heurte à l’indifférence, voire au déni de certains… Le directeur de l’information affirme vouloir aujourd’hui donner un sens à la fusion. Il est grand temps, presque trop tard…

Concernant son projet, le directeur de l’information veut faire le point régulièrement avec les organisations syndicales sur l’avancée des travaux. Le SNJ y est favorable. Pas dans un objectif affiché de cogestion, mais dans une volonté permanente et quotidienne de dire ce qu’est la réalité de notre rédaction nationale.

Le lendemain, nous avons dit la même chose au nouveau directeur de la rédaction nationale, Michel Dumoret. Nous jugerons tout cela sur pièces en exigeant que cette équipe, en partie nouvelle, se départisse des mauvaises pratiques que nous dénonçons depuis si longtemps. Et c’est non négociable.

Paris, le 24 mars 2021