Liminaire au CSE du Réseau France 3 des 4 et 5 novembre 2025

Fin de mandat, nous voilà à quai pour un dernier CSE avant des élections professionnelles et le bilan est amer… L’effet de la réforme Tempo s’est fait douloureusement sentir : disparition de la marque historique France 3 au profit d’un vague et anonyme ICI, aux contours de plus en plus flous, désorganisation d’activité avec des effectifs toujours plus restreints, plans d’économies drastiques à tous les étages sauf dans les strates supérieures du vaisseau amiral… On assiste à une dilution infernale et inexorable des régions et, en parallèle, à une sanctuarisation de la chaine vitrine et des productions extérieures, un “quoiqu’il en coûte” qui coûte surtout à France 3.

Champion de la valse des capitaines, le réseau France 3 aura connu trois officiers supérieurs en trois ans. Difficile dans ces conditions de garder le cap avec autant d’instabilité à bord :

  • Le magicien en chef Philippe Martinetti et ses tours de passe-passe.
  • Isabelle Staes qui barrait une coquille vide et à qui son prédécesseur avait omis de laisser la barre du bateau. Elle s’est souvent retrouvée dans l’impossibilité de répondre à nos questions.
  • Nouvelle nomination sur le pont avec Christophe Poullain, un pur produit France 3, qui souhaite réformer vent debout en s’appuyant sur une tête de réseau réarmée pour la circonstance.

Leur point commun ? Exécuter les ordres de la présidence qui organise une casse sociale sans précédent dans l’entreprise.

Une direction rigide qui applique la politique des ponts supérieurs, la main sur la barre et souvent dans une improvisation totale, sans se soucier vraiment des effets délétères produits sur l’équipage.

Pour l’officier Poullain, on allège la voilure. C’est l’embarquement immédiat et allons-y gaiement avec les vidéos verticales pour les réseaux sociaux qui ne sont pas la meilleure marque de fabrique d’une information certifiée, et pourquoi pas avec des salariés sans carte de presse, c’est tellement plus facile.

Et embarquons les documentalistes, sans les embarquer réellement, vers une réforme de leur activité (en les excluant d’un débat pourtant intéressant), en les laissant sur la passerelle par une revue des troupes improvisée sans leurs représentants, c’est tellement plus simple n’est-ce pas ?

Dans cette drôle de traversée souffle toujours une brise menaçante sur l’avenir de l’audiovisuel public dont l’examen de la réforme, éternel serpent de mer, ne ferait plus partie du calendrier parlementaire, mais pourrait revenir lors d’une prochaine session. Avec une ministre de la Culture qui explique à qui veut l’entendre que l’audiovisuel public, c’est : “vous vous rendez compte, la moitié de mon budget”, tout va bien se passer à bord, rassurez-vous !

En résumé, le Réseau ressemble à un magnifique bateau qui fait des ronds dans l’eau, sans cap clair à l’horizon, avec comme feuille de route, l’allégement de l’embarcation. Et tant pis pour la nausée de l’équipage, comme l’a dévoilée l’expertise SECAFI en octobre dernier.

La lente érosion des effectifs a commencé à bas bruit depuis longtemps, mais maintenant ça se voit.

Nous souhaitons bien du courage aux futurs élus issus des élections professionnelles pour défendre des salariés déboussolés par les coupes sombres et les réformes continues.

Le navire France 3 est soumis à des vents contraires et violents, mais l’union des matelots, de tous les élus, dans l’intérêt des salariés du Réseau, demeure notre objectif premier, notre boussole permanente.

Paris, le 4 novembre 2025