Thierry Thuillier en rêvait, Michel Field l’a fait.
Sous couvert d’imposer la fusion en douceur, nous sommes pourtant, depuis le mois de janvier, dans ce que nous appelons la mise sous tutelle éditoriale.
Les fameux directeurs éditoriaux opérationnels, nommés à la fin de l’année 2015, n’ont pas attendu pour mettre en musique la pire des partitions. Celle de la fin de l’autonomie de la rédaction nationale de France 3. Nous le savions, nous le disons depuis des années, hélas nous avions bien raison.
Les DEO interviennent à tout bout de champ dans les conférences, dans les salles de montage, se comportent en rédacteurs en chef des éditions, valident des missions, loin du rôle que définit le document du projet funeste. Et sous prétexte d’opérer la différenciation entre les éditions des deux chaînes, voilà qu’ils cherchent à tout uniformiser. La 3 ne peut dire différent de la 2, le 19/20 du 20 heures. Voilà où nous en sommes et c’est pourquoi nous demandons expressément au directeur de l’information de faire cesser ce triste ballet faussement éditorial. Puisqu’il dit vouloir prendre du temps pour la réforme Info 2015, à laquelle le SNJ reste fermement opposé, il doit joindre l’acte à la parole. Sur ce point, 2016 a très mal commencé. Dans les documents de la direction sur le projet de la chaîne Info, nulle part les rédactions nationales de France 3 ou France 2 ne sont citées en tant que telles. S’ajoutent donc, à cet affront, le manque total de respect de la souveraineté éditoriale des journalistes de la 3 et une pratique contraire à la charte d’éthique professionnelle des journalistes présente dans l’accord collectif.
Rien n’est inscrit dans le marbre concernant la fusion, assure le directeur de l’information. Qu’il inscrive donc d’ores et déjà dans les tablettes de sa loi, le respect des journalistes de la rédaction nationale de la 3 et qu’il mette un terme immédiat à Info 2015.
Paris, le 21 janvier 2016