0 6 minutes 54 ans

Nouvelles éditions ICI : repères et autonomie des régions en berne

“Depuis que les programmes de France 3 PACA ont été bouleversés, j’éprouve la même impression lorsqu’un incendie ravage toute une forêt : un climat de désolation conquis par la mort”.

“Le nouveau format : un méli-mélo de séquences sans fil conducteur, on passe du régional au national”.

Ce n’est pas nous qui mettons le drapeau en berne, ce sont nos téléspectateurs qui écrivent à France 3 PACA ou au Médiateur.

Des propos vite balayés par la direction : “Il n’y a que les râleurs qui écrivent”, a-t-on pu entendre en commission antennes du CSE.

Les élus sont revenus sur plusieurs dysfonctionnements remontés des antennes régionales après un peu plus de deux semaines de diffusion.

Et d’abord, sans remettre en question la qualité du travail de nos collègues du Siège, la place des dossiers de 3’30” dans la partie régionale du JT s’est faite dans certaines régions au détriment de sujets “locaux” tournés et montés.

Isabelle Staes remet les pendules à l’heure (de Tempo), en rappelant que le conducteur d’ICI 13 h est à la main des antennes. Mais pas celui du soir. Ce n’est pas possible de refuser ce dossier. On peut juste le reporter un peu plus tard, en le justifiant et “en s’engageant à le diffuser”. La directrice de l’info tient à rappeler que “la fabrication des dossiers et longs formats faits par la rédaction nationale sont une décision issue des ateliers Tempo” (boycottés par la plupart des salariés). Et que “95 % des régions en ont besoin” puisque la durée de la tranche du soir est d’environ 30 minutes. Et précise que la diffusion de ces formats longs ne s’accompagne pas forcément d’un invité ou d’un autre sujet régionalisé.

On a vu l’effet désastreux pour la rentrée scolaire d’un dossier tourné à Paris avec un invité “local” : le recteur d’Académie de Toulouse invité dans le JT de Midi-Pyrénées ne s’est pas privé de botter en touche sur la question des postes d’enseignants non pourvus.

Ce principe, pour la direction, c’est “une coconstruction, mais ce sont les régions qui portent et incarnent.” C’est l’aphorisme de la semaine !

Mais Isabelle Staes tient à se montrer rassurante : les antennes pourront tout à fait continuer à fabriquer et à diffuser leurs propres dossiers. Elle reconnait même certains défauts : “ les chroniques sont souvent trop longues. On doit équilibrer les durées de reportages, de plateaux et de hub”.

De même, sur le déroulement de la tranche, elle n’a pas trouvé pertinent un tournage de la rédaction nationale en immersion dans une classe pour la rentrée scolaire… alors que c’est naturellement le choix fait par beaucoup d’antennes en local.

De même persiste, malgré les essais techniques pendant plusieurs mois, un gros problème de différence de qualité image et de température de couleurs lorsqu’une chronique enregistrée du Siège est insérée dans la partie régionale.

Idem pour l’arrivée extrêmement tardive des sujets nationaux, que les présentateurs et les scriptes ne peuvent pas visionner. Isabelle Staes reconnait et explique que “les reportages sont envoyés par groupes (d’antennes régionales) et par ordre alphabétique des villes. Donc Amiens sera toujours servie avant Toulouse”. Bienheureux picards !

Autre dysfonctionnement : le versioning multiple des sujets du Siège car “dès qu’on change un mot, il faut ré-encoquiller.” Une perte de temps notamment pour les scriptes. On nous avait pourtant dit que tout était prêt techniquement.

Quant à la fatigue des équipes, un RCA remplaçant à Lyon a déjà jeté l’éponge. “On est vigilants sur le long terme pour les organisations. On fait remonter les points de tension et on fera un bilan.”

Rien de plus sur les renforts en postes, oh pardon, en ETP, c’est-à-dire en CDD. La commission économie et structure, en réunion cette fin de semaine, devait recevoir la répartition par région et par antenne. On vous en dira plus dès que possible. Tout comme pour les problèmes sans réponses de dépassement des amplitudes horaires et pour les journalistes de retour au décompte horaire.

Paris, le 22 septembre 2023