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« Info 2015 » n’a pas fini de nuire. Apres avoir écarté de nombreuses scriptes des journaux de France 3, il faut maintenant que leur travail soit fait par d’autres. Il s’agit, à partir du 14 janvier prochain, de répartir la collecte et la saisie des synthés des reportages. Assistants-es de service, assistants-es des éditions et les  journalistes des rédactions nationales sont concernés.

Dès lundi, le 12/13 et le 19/20 seront calqués sur les éditions de France 2, et les synthés des reportages seront donc saisis par les assistants-es de service, puisqu’une seule scripte est maintenant affectée à ces éditions. A court terme, pour le soir 3, ce seront les journalistes eux-mêmes qui le feront. Quant aux éditions du week-end, au regard du manque de personnel dénoncé dans les services, cette opération est à haut risque. A la fois parce qu’elle fait peser sur les épaules des salariés la bonne marche d’une organisation imposée par la méthode Coué : un « tout va bien se passer » comme seule réponse aux nombreuses  interrogations qui viennent de tous les personnels concernés.

On promet une formation pour tous les journalistes de la rédaction unique, comme ils disent, à priori uniquement pour les éditions du Soir 3. Mais à terme, ce seront bien les journalistes et seulement les journalistes, qui saisiront les synthés sur les deux chaines, et ce dans la perspective de la mise en place d’une nouvelle application établissant techniquement un conducteur identique  aux deux rédactions.

Cette partie d’« info 2015 » a donc commencé par déclasser et déprofessionnaliser les scriptes, puis maintenant elle alourdit la charge des assistants-es de service et d’édition, en préparant aussi les journalistes à la saisie des synthés. Et tout cela dans une bascule qui s’opère dans quelques jours ! Quel aveuglement atteint donc la direction pour ne pas se rendre compte qu’elle fait prendre des risques à tout le monde, tant l’impréparation est de mise, et tant le personnel n’a pas son mot à dire sur les dangers d’un gigantesque fiasco à l’antenne !

Notre refus de collecter ainsi et saisir les synthés n’est pas un caprice d’enfants gâtés. Mais il est lié à la spécificité de certaines de nos productions à l’antenne. Préparez-vous donc, lorsque vous aurez 7 à 8 sources d’images différentes, des interviewes venant de plusieurs équipes ou de plusieurs régions, de plusieurs endroits et de différentes chaines du groupe, à passer plus de temps à la collecte et la saisie des synthés qu’à la fabrication du reportage ! Nos rédacteurs en chefs et leurs adjoints n’ont rien opposé à cette réforme alors que ce sont aussi leurs journaux qui se verront malgré l’investissement de toutes et tous, fragilisés dans leur fabrication, dans une ambiance encore moins sereine qu’aujourd’hui !

Malgré toutes les alertes du SNJ depuis des mois ,peu importe, cette obsession d’« info 2015 » rend nos directeurs aveugles et sourds, et sous couvert d’harmoniser les « process » de fabrication, elle fait le choix de dérégler tout ce qui fonctionnait bien. Sans parler de la réforme de la filière édition qui est en discussion dans les instances.

Nous pouvons, si les salariés nous suivent, faire obstacle à cette idée folle, par la mobilisation des uns et des autres, tous métiers confondus. Si tel n’était pas le cas, chacun se plaindra alors dans son coin que cette organisation n’est pas viable, mais sans effet ! Les dangers de cette fusion sont nombreux, nous l’écrivons depuis le début ! Petit à petit, éditorialement et en terme de management les dégâts sont là !! Il  n’est jamais trop tard pour réagir.

Paris, le 11 janvier 2019

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