Un scénario de télé « trash ». L’émission s’appelle « hold-up sur les salariés précaires ». Production et réalisation : la direction de France Télévisions. Une journaliste qui perd plusieurs centaines d’euros par mois depuis le 1er janvier 2014, à temps de travail égal. Un monteur victime de la même arnaque : une perte de salaire importante. Des dizaines et des dizaines de salariés précaires de France Télévisions constatent les mêmes faits. Quand ils demandent des comptes auprès des services de la DRH, on leur répond qu’il s’agit d’un « bug informatique ». Bug ou arnaque ?
Selon d’autres services des ressources humaines, des consignes auraient été données, au plus haut de la hiérarchie de France Télévisions. Après avoir mis à la porte des centaines de pigistes, CDD et intermittents, il s’agit de faire des économies supplémentaires en vidant les poches de ceux qui restent. Le mode opératoire est simple :
– Pour les journalistes précaires dans de nombreuses stations, le « forfait RTT » a disparu des fiches de paie. Ce forfait compense l’impossibilité pour les CDD et pigistes de prendre les RTT. Toute honte bue, la direction de France Télévisions affirme que les journalistes précaires sont désormais planifiés sur 35h00 par semaine. Sans RTT donc. Un mensonge éhonté : le SNJ constate qu’ils sont planifiés comme les statutaires. C’est-à-dire sur la base de 39h00 par semaine. Cette arnaque porte un nom : travail « au noir » (travail dissimulé), un délit passible du tribunal correctionnel pour le PDG de France Télévisions !
– Pour les monteurs, ainsi que les autres PTA employés en CDD-U (CDD d’usage), la direction prétend leur appliquer l’accord national sur la télédiffusion, moins favorable que l’accord collectif. A France Télévisions, les PTA bénéficient en effet d’une majoration importante du salaire en travaillant weekends et jours fériés. Ce n’est donc plus le cas pour les précaires !
La direction de France Télévisions nous a, hélas, habitué à ne pas respecter sa signature de l’accord collectif. En particulier, sur le chapitre « temps de travail ». Aujourd’hui, elle ajoute à la déloyauté la mesquinerie : s’attaquer aux plus précaires d’entre nous. Le SNJ exige que ce scandale cesse immédiatement. Que la direction se souvienne que France Télévisions appartient au service public. Son comportement est donc particulièrement choquant.
Ce matin, le SNJ, comme les autres syndicats, a interpellé la direction générale pour exiger le paiement immédiat des heures effectuées et la négociation rapide d’un avenant « temps de travail » à l’accord collectif du 28 mai 2013. Par ailleurs, le SNJ prépare toutes les procédures nécessaires pour faire cesser cette escroquerie.
Paris le 5 mars 2014