Responsables et coupables ! Oui celles et ceux qui ont lancé, imposé et mis en place la fusion des rédactions nationales, sont responsables et coupables.
Responsables, on peut facilement le comprendre puisque l’initiative datant de 2012 est de fait une prérogative de la direction. A l’époque c’était Thierry Thuillier qui était à la manœuvre, sous la présidence de Remy Pflimlin. Les bases étaient posées, rien de plus, mais déjà le SNJ communiquait sur ce que contenait ce projet funeste. Puis la présidente Ernotte, pressée par une feuille de route écrite par toutes les tutelles, décide de ne pas arrêter le processus. Et c’est l’éphémère patron de l’information Michel Field qui installe les bases d’« info 2015 » en 2015.
Depuis, service après service, la fusion dévore nos rédactions. A marché forcée, contre l’avis massif des salariés de la rédaction nationale de France 3, contre l’ensemble des instances représentatives du personnel, « info 2015 » crache son venin. Derrière la façade d’un projet éditorial, c’est bien une mise sous tutelle de tous par quelques-uns. Déclassement, déprofessionalisation, taylorisme appliqué à l’information, management brutal. Journalistes, techniciens, administratifs, tout le monde passe à la moulinette !
Le service Économie, l’un des deux premiers services fusionnés avec la culture, perd de nombreux journalistes de la 3, brisés par le manager de l’époque, parti rejoindre Thierry Thuillier. Considérés comme des « sous professionnels » par ce dernier, l’ambiance est au jeu de massacre, et c’est toujours le cas aujourd’hui.
Plus tard, la résistance du service politique côté 3 fera reculer le couperet d’un an. Avec en apogée la menace de licenciement de 2 élus SNJ qui s’opposaient fermement au projet. Une menace d’une direction aux abois et qui voulait faire de ce bras de fer un exemple. Suivront les autres services et une cerise sur le gâteau : le démantèlement du service édition, et les scriptes de la 3, sacrifiées sur l’autel d’une mauvaise réforme. Un volet d’« info 2015 », où l’humiliation est érigée en mode de gestion.
En cours, la fusion des services JRI et Société ne nous fait pas baisser les bras pour autant. Et ce n’est pas le seul problème des journalistes de la 3, et on s’en rend bien compte à France 2. La fusion n’épargne personne et transforme jour après jour le traitement de l’information, elle abîme au quotidien le travail de chacun. Certes il y a toujours ceux qui sont privilégiés, comme tout système clanique.
Mais les modes se démodent… Alors ça craque à tour de rôle, et le management intermédiaire n’est pas épargné, loin de là. Des directeurs éditoriaux opérationnels et des chefs de services qui chapeautent les services fusionnés. Voilà les gardiens du temple de la fusion ! Et à l’intérieur, ça passe ou ça casse !
Ensemble, nous pouvons freiner les effets pervers de la fusion des rédactions ! Non pas en nous opposant les uns aux autres, mais en mettant du collectif là où la direction ne met que de l’individualisme. Car la plus grande illusion de cette fusion, c’est bien de dire que ce projet est éditorial ! Il n’est que le premier épisode des réductions de périmètre de l’information nationale à France 3 comme à France 2. La construction d’une armée bleue et rouge au service de quelles éditions demain ?
Si vous partagez ces interrogations, aidez-nous à les porter en votant SNJ !
Paris, le 1er octobre 2018
2018-10-01 La fusion de tous les dangers