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Dans un communiqué envoyé hier aux salariés, la direction semble réinventer la sortie de grève. Elle s’adresse directement aux personnels, déroule ses propositions, zappe clairement les organisations syndicales tout en reprenant, comme si cela venait d’elle, certaines propositions des négociateurs. Un jeu dangereux qui exige un savoir-faire qu’elle ne maîtrise visiblement pas. Pour preuve, les salariés sont déboussolés, perdus. Ce courrier censé faire rentrer tout le monde dans le rang suscite inquiétude et interrogations.

Décryptage

Sur la partie éditoriale, on devine entre les lignes que la bobine PAD de 7 minutes d’informations nationales, une proposition de la direction, un temps sur la table n’est plus à l’ordre du jour. Au profit de quoi ? Mystère… Rien non plus sur la durée de la tranche du soir. On est sur combien ? 35 minutes ? ou revient-on à la formule initiale de Tempo ?

Sur l’offre dite de « basse activité », c’est encore plus flou. Il est question d’une « offre inter-régionale quotidienne de 10 minutes PAD ». Qu’est-ce-que ça veut dire ? C’est en lieu et place du journal régional ? Une nouvelle formule de mutualisation entre antennes ? De l’info nationale et internationale ? Cela veut dire qu’en période de vacances, France 3 fait l’impasse totale contrairement au reste de l’année ? Où est la cohérence éditoriale ?

Tout cela doit être éclairci au plus vite.

Et ça ne s’arrête pas là. Sur l’amélioration des conditions de travail, le renforcement du vivier des scriptes, notamment, la direction part sur un calendrier extrêmement serré. Les candidats seront « opérationnels fin janvier/début février ». C’est ce qui s’appelle une formation en mode express. Est-ce tenable et surtout raisonnable ?

Enfin, sur l’organisation du travail à quatre jours, on est là encore dans l’opacité. Les journalistes seront- ils concernés ? La mention « dans le respect des dispositions de l’accord collectif » semble d’office les exclure.

La situation n’était sans doute déjà pas assez complexe ! Avec son communiqué la direction sème encore plus le trouble.

Sur tous ces points et sur tous ceux qu’elle a laissés de côté, il est urgent que la direction apporte des réponses aux organisations syndicales et des garanties sérieuses aux salariés.

Si la direction les zappe, ce n’est pas le cas des salariés qui se tournent plus que jamais vers elles pour tenter d’y voir plus clair.

Seulement 2 JT dans les 24 antennes à la mi-journée ce vendredi : Le succès de ce « black Friday » à France 3 en dit long sur la détermination des personnels face à une direction sourde et aveugle et dont le mépris affiché n’est pas à la hauteur de nos attentes.

Bravo et merci à tous les salariés pour leur forte mobilisation dans toutes les antennes !

Nous exigeons une réunion de toute urgence pour tirer tout cela au clair et poursuivre les discussions pour trouver une solution.

Paris, le 24 novembre 2023