A l’occasion du changement de directeur, et de présidence de ce CSE, nous espérons que cette troisième nomination en trois ans à la tête du réseau régional sera l’occasion d’instaurer une meilleure écoute des élus et des salariés de France 3 en régions, dans un souci de dialogue social efficace et constructif qui puisse rompre avec les pratiques instaurées jusque-là dans cette instance.
Un dialogue social d’autant plus nécessaire qu’avec la disparition du soir 3 et de ses déclinaisons régionales, c’est un vrai coup dur porté par la direction de FTV à l’information sur France 3 et un réel mépris affiché pour les salariés et nos téléspectateurs qui ont osé manifester leur mécontentement !
Ce dialogue social est encore plus nécessaire quand les économies exigées par la tutelle se font de plus en plus draconiennes et violentes jusqu’à mettre parfois en péril nos éditions régionales …
Vous voulez un exemple ? Ici, à Rouen, depuis le 23 août, une scripte en maladie n’est pas remplacée et c’est toutes les éditions du midi en Normandie qui sont bouleversées et rassemblées dans une édition commune pilotée par Caen durant une semaine !
Cette rentrée s’annonce donc maussade malgré les discours poudre aux yeux sur l’hyper proximité qui serait subitement devenue la priorité de France 3.
Maussade, car la nouvelle grille de rentrée est pauvre et dénuée d’originalité pour l’ensemble du réseau, un peu à l’image de l’unique document transmis aux élus dans cette instance.
Nous attendrons les résultats d’audience pour savoir si notre public reste fidèle à nos editions mais nous craignons cependant que ce rallongement « bouche trou » de nos JT ne déboussole les téléspectateurs en région.
Après avoir affiché des rendez-vous à l’heure pile nous allons faire débuter nos tranches d’info 7 minutes plus tôt, sans explication. Qui viendra voir, avant midi à 11h53 ou le soir à 18h53 ici une locale ou ailleurs des plateaux incarnés ou parfois des sujets cartes postales sur les terroirs.
Maussade, aussi quand on assiste à la généralisation incontrôlée des matinales de France Bleu. On frôle ici l’amateurisme dans un seul et unique but : multiplier de façon artificielle le temps d’antenne régional pour faire plaisir à la tutelle.
Les charges de travail pour les documentalistes, la question des droits d’auteurs des journalistes, la qualité visuelle et sonore de ces radios filmées et les différents bugs dans l’export des fichiers laissent penser que l’élargissement de cette expérimentation dans la hâte et la précipitation n’est absolument pas réfléchi.
Demander toujours plus d’antenne à des équipes dont vous réduisez les moyens cela a un coût direct Madame la directrice.
Un coût sur la santé physique et psychique des salariés qui se traduit par une perte de sens dans leur travail quotidien.
Interrogez chacun d’eux dans le réseau et ils vous diront combien ils se sentent dévalorisés dans leur mission de service public de l’information.
Les différentes expertises rendues à Grenoble, Orléans ou Antibes révèlent de manière criante que des Risques Psycho-sociaux se multiplient sur le réseau avec un encadrement hors-jeu et une direction des ressources humaines trop souvent aux abonnés absents quand elle ne joue pas aux pompiers pyromanes.
Nous souhaitons que la direction du réseau prenne toutes ses responsabilités notamment en matière de santé au travail, le SNJ lui, n’oubliera pas de prendre les siennes.
Avec l’arrivée des UTS (unités de tournages avec smartphone) et leur généralisation comme vous en rêvez, un peu à l’image de votre bébé NoA en Aquitaine, nous redoutons des conflits de générations au sein des rédactions et une perte de sens et de qualité dans le travail de reportage.
Le SNJ insiste pour que la mise en œuvre de nouvelles méthodes de travail se fonde sur la notion de volontariat! Nous le répétons encore une fois : l’outil ne fera jamais le journaliste.
Pour toutes ces raisons Madame la directrice, le SNJ affichera sa plus grande vigilance face aux évolutions annoncées.
Il s’agit pour nous de préserver la qualité de l’info sur le service public de la télévision régionale dans l’intérêt de tous : les journalistes et tous les salariés de France 3, mais aussi nos téléspectateurs qui doivent être notre priorité.
Rouen le 29 août 2019