Les amoureux de la langue d’Ovide en perdent leur latin ! « In Situ », le nouveau magazine éco des rédactions de France 3, porte très mal son nom. Ce magazine national fabriqué en région, en réalité un magazine diffusé sur l’antenne nationale et payé par les régions, possède un statut de co-production avec une entreprise privée. Quant à son montage financier, il est opaque !
Les régions de France 3 prennent en charge le remplacement des équipes qui fabriquent les reportages. Idem pour les frais de mission occasionnés par le montage, qui se déroule à Marseille. Mais ce qui étonne le plus, c’est la mainmise du co-producteur privé sur l’éditorial. Un délégué régional, celui de l’antenne de Provence-Alpes, est désigné pour être le référent de ce magazine. Pourtant, la direction n’en fait pas mystère : la société privée 2P2L peut aussi proposer des sujets, et même les préparer en amont.
Résultat : les équipes de reportage sont mises devant le fait accompli. Le journaliste et le monteur sont en plus privés de mixage, au profit du co-producteur. Le rédacteur doit simplement « enregistrer son commentaire » et le monteur « envoyer des instructions ». Pourtant, sélectionner une musique ou le niveau d’une ambiance est un choix éditorial que monteur et journaliste devraient pouvoir mener jusqu’au bout. L’explication donnée par la direction, devant le Comité d’Etablissement du pôle Sud-Est , est plus que fumeuse : 2P2L aurait plus de choix de musiques que France 3 à Marseille. Totalement ridicule !
Les directeurs de pôles ont déjà prévu que les reportages soient rediffusés en version raccourcie, dans les JT : où est l’indépendance éditoriale des rédactions ?
Le SNJ, comme il l’a déjà fait en CCE, demande à la direction des réseaux France 3 d’éclaircir les conditions de fabrication et de financement de ce magazine à l’esprit si peu « maison ».
Paris, le 5 février 2016