Le 12 septembre dernier le directeur de l’information Thierry Thuillier a annoncé aux membres médusés de la rédaction parisienne de l’AITV son intention de fermer rapidement l’agence internationale de France télévisions spécialisée sur l’Afrique. Le 25 septembre, le CHSCT de Malakoff, site où est implantée l’AITV, s’est inquiété des conséquences de cette annonce sur les salariés – journalistes et PTA – impliqués de longue date dans cette activité ainsi que du sort de la trentaine de correspondants pigistes de l’AITV en Afrique.
Le 26 septembre, le comité d’établissement du CE du siège a adopté à l’unanimité de ses membres une résolution donnant mandat à son secrétaire pour ester en justice pour délit d’entrave dans ce dossier. Le 2 octobre, recevant une délégation du SNJ qui l’avait interpellé sur cette mort programmée, le Président Pflimlin a revendiqué et justifié cette décision.
Rémy Pflimlin assume la perspective de renoncer à alimenter en reportages d’actualités les télévisions africaines via canal France international, d’interrompre la livraison de sujets à France 24 et TV5, de supprimer le journal Afrique quotidien diffusé sur France Ô, et de priver également d’accès à ces images les rédactions d’Outre Mer, de France 2 et France 3 National. Président et direction invoquent pour expliquer cette casse annoncée à la fois des contraintes budgétaires et un choix délibéré de se recentrer sur un périmètre strictement hexagonal et ultra marin.
Le SNJ affirme que l’ampleur du déficit d’exploitation attribué à l’AITV n’est pas démontrée et que la direction trompe l’actionnaire en prétendant pouvoir réaliser des économies importantes avec la fermeture de cette agence. Nous rappelons que le service international d’images figure au cahier des charges et missions de l’entreprise, que l’AITV a été créée en 1985 au sein de RFO par une décision de l’Etat et que le Parlement a
confirmé ce positionnement au sein de France télévisions lors du vote de la loi du 5 mars 2009 créant l’entreprise unique.
Il appartient à l’Etat et non à une direction d’entreprise aux abois de décider de l’avenir de l’AITV. Le SNJ réclame donc :
- qu’un audit indépendant soit réalisé à la fois sur le bilan de fonctionnement de l’AITV et sur son positionnement
- qu’aucune des missions assurées actuellement par l’AITV sur France Ô et pour le compte de ses clients extérieurs ne soit interrompue dans l’attente des résultats de cet audit et des décisions que souhaitera alors prendre l’Etat actionnaire.
Le SNJ alerte l’ensemble des personnels sur le précédent dangereux que constituerait, s’il se réalisait, cet abandon de missions de service public programmé par les dirigeants actuels de France télévisions.
Paris, le 3 octobre 2013