« France Télévisions a besoin de stabilité », répète sans cesse son PDG, Rémy Pflimlin. En toute logique, et fidèle à sa réputation, ce dernier vient donc d’annoncer… un énième jeu de chaises musicales au sein de la direction de l’entreprise. France 2 remplace son directeur de l’antenne et des programmes, limogé hier, par Thierry Thuillier. Il est le cinquième patron de la chaîne depuis l’arrivée de l’équipe Pflimlin, en 2010. Une demi surprise, même s’il n’est pas le premier journaliste à occuper cette fonction.
Rien de très nouveau et donc rien de très rassurant pour les salariés de France Télévisions et pour les journalistes en particulier, tous lassés de ces nominations de palais. Thierry Thuillier, qui depuis trois ans a supprimé des éditions et annoncé la disparition de plusieurs rédactions, a choisi Yannick Letranchant comme numéro 1 bis de la direction de l’information. Pendant que le directeur général appliquera sa politique à la tête des programmes de France 2, son adjoint expédiera les « affaires courantes » pour l’info. Car quand tout change… rien ne change! Rien ne vient enrayer cette politique « à la baisse » menée par l’actuelle direction.
Moins d’ambition, moins de moyens, moins de rédactions (nationales ou locales), moins d’éditions, moins de reportages, moins de magazines et documentaires produits en interne, moins de journalistes aussi (90 postes supprimés selon le plan Pflimlin). Nos missions sont menacées, remises en cause.
France Télévisions n’a pas besoin de nouveaux gradés et de nominations par dizaines pour donner l’impression de changement. Obnubilé par les postes à distribuer dans son etat-major, le PDG bâcle son mandat et affaiblit France Télévisions. Celui qui parle aujourd’hui « d’avenir durable » cherche surtout à réduire les effectifs et ainsi à faire payer aux salariés les dépenses somptuaires des directions successives. Les journalistes, techniciens et administratifs voient leurs conditions de travail dégradées et leurs emplois menacés. C’est cette politique low-cost, indigne du service public, dangereuse pour l’information, qu’il faut revoir en urgence.
Les salariés attendent un vrai plan d’avenir pour la télévision publique. Un plan servi par des hommes et des femmes motivés et motivants. Le Syndicat National des Journalistes de FTV exige d’autres annonces, à la hauteur des enjeux et des attentes des téléspectateurs et des salariés. À commencer par le retrait immédiat du plan de suppression de postes que la direction veut imposer brutalement.
Paris, le 21 octobre 2013