~ AUDIOVISUEL PUBLIC ~
Mais de quelle honte le président de la République parle-t-il ? De ces milliers de SDF condamnés à vivre dans la rue, dans notre pays ? De ces millions de chômeurs et de travailleurs pauvres ? Ou encore de ces migrants qui fuient la guerre et la misère mais que la France rejette ? Non, selon le président de la République, la situation honteuse serait celle de l’audiovisuel public.
De rumeurs en démentis, les salariés de France Télévisions ne savent plus à quelle source se fier.
Le 5 décembre, devant 70 députés LREM de la commission des affaires culturelles, le président de la République aurait qualifié l’audiovisuel public de « honte de la République ». Des termes indignes dans la bouche du plus haut personnage de l’Etat.
Certains députés puis l’Élysée ont démenti mais d’autres sources nous confirment ces propos.
Et il y a tout le reste : les attaques contre la gestion de France Télévisions, le gaspillage, les relations malsaines avec les producteurs, l’éthique et les fakenews, etc… Nous avons régulièrement dénoncé certains choix, certaines situations, nous ne sommes pas opposés aux réformes, mais que penser de la forme ?
Qui prend les décisions ? La présidente nommée par un CSA discrédité, la ministre de tutelle, les conseillers de l’ombre… ou le président de la République ? Nous pensions que le cordon ombilical était coupé, les derniers événements nous prouvent que ce n’est toujours pas le cas.
En tant que journalistes et salariés de France Télévisions, nous dénonçons la campagne de dénigrement et de déstabilisation dont nous sommes victimes, nous demandons que chacun prenne ses responsabilités, nous exigeons un débat constructif et serein en concertation avec les organisations syndicales représentant les personnels.
Paris, le 6 décembre 2017