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LIMINAIRE SNJ AU CSE RESEAU DES 22 ET 23 MARS 2023

Avant de débuter ce liminaire, le SNJ voudrait rendre hommage à un ancien élu de cette instance : Philippe Bard nous a quitté brutalement moins de deux ans après sa retraite. Une retraite dont il n’aura pas eu le temps de profiter pleinement comme bon nombre de salariés dans ce pays qui vont devoir travailler plus longtemps.
Philippe a défendu ardemment les intérêts de tous les salariés de la 3 avec passion, fougue et compétence.
Le SNJ et les élus de cette instance s’associent bien sûr à la douleur de ses proches et nous pensons à sa compagne et à sa fille.

Dans quelques jours, nous accueillerons le printemps et il n’y aura pas d’hirondelle !

Cela fait déjà plusieurs années que ce petit oiseau migrateur ne vient plus annoncer la saison du renouveau, des bons moments partagés dans le Réseau.
Et ce n’est pas un fait isolé !

Depuis plus d’une décennie maintenant, les salariés du réseau régional subissent une avalanche de projets de réorganisations de tous types, auxquels ils sont tenus de participer, si possible sans se plaindre. On leur
fait croire que c’est pour leur bien. On leur fait miroiter une régionalisation où leurs savoir-faire seraient reconnus… En réalité, on les empêche de faire un nouveau nid, faute de brindilles.

La régionalisation tant annoncée est un leurre dans lequel ils ne peuvent qu’y perdre des plumes.

L’exemple raté du 18H30 a laissé des traces et maintenant on nous annonce son retrait pur et simple. « Tout cela pour ça ? », serions-nous tentés de dire.
Tempo et la fusion avec les France Bleu ne sont là que pour les faire travailler davantage ; et leur rappeler, comme le gouvernement et une partie des parlementaires, qu’ils coutent trop cher ! Oubliant volontairement
le nombre d’heures d’informations et de divertissements de proximité qu’ils produisent avec de moins en moins de moyens.

Il est bien révolu le temps de dialogue social que vous prôniez au début de vos nouvelles fonctions à la tête du réseau.

France Télévisions réinvente une sorte de 49-3 où les dirigeants imposent leurs réformes, sans même essayer de convaincre et en contournant grossièrement les partenaires sociaux. La chaine France 3, pourtant toujours plébiscitée par ses téléspectateurs, semble être devenue un repoussoir dont il faudrait à
tout prix se débarrasser… Ou plutôt mettre au pas avec une brutalité sans précédent.

Les salariés, promis à un essorage intense, ne peuvent même pas maintenir un pouvoir d’achat tant les mesures salariales proposées par cette direction sont en dessous du taux d’inflation. Des mesures devenues un baromètre de la non-reconnaissance !

Et quant aux plus précaires, certains CDD et intermittents voient s’interrompre leurs collaborations pourtant de longue date, pendant que d’autres sont obligés de refuser des contrats, tant les indemnités d’hébergement sont indécentes. (Qui pourrait se loger pour 70 euros la nuit ?). Les plus anciens voient une
partie de leur ancienneté effacée lorsque paraissent les listes de candidats aux postes vacants. Pire, et nous l’avons déjà mentionné ici, la totalité d’entre eux ne reçoivent plus la communication des postes en consultation, sacrifiés sur l’autel du développement durable ! Le SNJ vous demande de rétablir ces salariés
dans leurs droits.

Alors oui, la fracture entre la direction de cette entreprise et les salariés de la chaîne France 3 ne cesse de s’agrandir mais sachez que nous ne vous laisserons pas les coudées franches car il faudra bien faire avec nous, quelques années de plus même avec la réforme des retraites.
À moins d’un nouveau plan caché, un trou d’air, un vol plané, qui nous ferait disparaître. Ou migrer. Comme les hirondelles !

Le SNJ a une pensée enfin pour nos consœurs et confrères d’Euronews à Lyon, dont la disparition du paysage audiovisuel européen vient d’être actée dans l’indifférence générale !

Paris, le 22 mars 2023