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AA lettrine articlesCinq mois après la fin des négociations sur le plan de départs volontaires, la direction devait présenter un premier bilan au Comité Central d’Entreprise, le 30 septembre. À l’ouverture des débats, les représentants du SNJ ont lu le texte suivant : 

Le plan de suppressions d’emplois, dit plan de départs volontaires, a été bâti sur l’arbitraire et la tromperie. Sans surprise, il débouche aujourd’hui sur l’échec et la contrainte. Nous vous avions mis en garde mais vous n’avez rien voulu entendre. Aujourd’hui le premier bilan établi par vos services confirme malheureusement nos plus sombres prévisions.

C’est dans l’arbitraire qu’ont été identifiés les 339,5 postes que vous avez décidé de supprimer en les inscrivant au PDV. Cet arbitraire se heurte à la réalité. Seuls 118 salariés dits de rang 1 se sont déclarés volontaires pour quitter l’entreprise via un départ à la retraite pour la grande majorité d’entre eux.

Restent donc dans votre viseur 221 gêneurs, désignés volontaires, que vous cherchez à éjecter de leurs postes.

Vous avez pour cela imaginé un jeu de chaises musicales qui se révèle au fil des semaines être un jeu de bonneteau. 309 salariés dits de rang 2 ont rempli des dossiers pour quitter l’entreprise. Ils constatent aujourd’hui que vous les avez bernés. Le départ de chacun d’entre eux est en effet subordonné à la mobilité d’un salarié de rang 1.

Or, malgré la promesse de carottes et la menace du bâton, seuls 45 salariés de rang 1 se sont portés volontaires pour une mobilité dans les délais que vous avez fixés unilatéralement.

45 candidats à la mobilité pour permettre le départ de plus de 300 volontaires, le compte n’y est pas. Jusqu’à quand allez-vous mener ces volontaires en bateau ?

Chacun d’entre eux s’est engagé « irrévocablement » par écrit à quitter l’entreprise. Quelle réponse irrévocable êtes-vous en capacité de leur adresser en retour ?

L’échec est patent et la suite ô combien prévisible : après le volontariat, la contrainte.

D’où cette question : quelle nouvelle menace allez-vous désormais agiter au dessus de la tête des salariés qui refusent d’abandonner leur poste de travail ?

A moins que la justice, que nous avons saisie, ne change la donne en imposant la négociation d’un plan alternatif de départ construit sur un véritable volontariat.

C’est ce que nous souhaitons pour l’entreprise et ses salariés.

 

Paris, le 30 septembre 2014