Préalable SNJ au CSE Siège du 24 janvier 2024
Exemplaire. Si nous devions résumer en un mot notre vision du Service Public, ce serait bien avec celui-là. Exemplaire.
Et exemplaire en tout. En premier lieu dans le travail présenté à l’antenne. C’est là notre principal objectif. Alors que le directeur de l’information se met à parler comme nous, en disant que les premiers actionnaires, c’est le public, le SNJ attend les actes.
Nous attendons par exemple que ceux qui dirigent — et nous l’avons déjà écrit — arrêtent de tordre la réalité en demandant aux journalistes de la rédaction nationale de mettre à l’antenne parfois une information fantasmée en cercle fermé. Quel que soit le pays, le conflit, le sujet… Une information formatée, réductrice, parfois au-delà de la limite de la désinformation par omission. À force de rêver l’information, le cauchemar s’installe… Celui du pur fake… Certains évoquent l’info juste, nous y voyons souvent juste un peu d’info… Une information produite ne doit pas être l’ennemie de l’information pure, brute, vérifiée, certifiée ! À force de travailler l’emballage, on est vite déçu quand on arrive au cadeau.
C’est l’un de nos souhaits pour 2024, au cas où le directeur de l’information formulerait des résolutions pour le collectif.
L’exemplarité, c’est aussi de prévenir avant de guérir. Alors que chaque année on nous demande de déclarer d’éventuels conflits d’intérêts, on découvre, à la lumière d’un énorme faux pas ministériel, qu’il en existe au plus haut niveau de la pyramide. Une éditorialiste, tante par alliance de la ministre de l’Éducation nationale, a commenté sur nos antennes les errances, les fautes, les mensonges de Madame Oudéa-Castera, sa nièce…
Et nous attendons toujours que la direction réagisse, attendant sans doute que toute la presse s’en empare, alors que dès le début du scandale, nous avons interpellé la direction. Mais en coulisses, l’entre soi fait bloc, loin de toute éthique, toute déontologie… Nous serions de tristes chevaliers blancs, jaloux et pas très “corporate”… Mais nous vous le disons solennellement, c’est vous, vous, représentants de la direction qui abimez l’image du Service Public et sa nécessaire exemplarité. La préférence familiale, la discrimination professionnelle, les connivences… tout l’éventail de ce qui écorne notre image est un sport d’élite.
Alors, quand on nous demande à travers un guide des bonnes pratiques sur les réseaux sociaux d’être garants de l’impartialité du Service Public, on veut bien être prudents, faire attention à nos écrits, mais déjà, donnez l’exemple. Il suffirait de rompre avec le mélange des genres à tous les niveaux de responsabilité. Et n’imaginez pas que cela reste dans des sphères privées, tout se sait…
Nous avons, et ce n’est pas exhaustif, d’autres souhaits pour cette année 2024. Que par exemple, on rediscute clairement de la page nationale et internationale d’ICI. C’est d’ailleurs ce que prévoit le protocole signé en régions sans le paraphe du SNJ. Maintenant que ce petit journal est pris en charge par une seule région à la fois, nous pourrions sans difficulté le rendre un peu plus journalistique et réactif pour le moins… Nous demandons donc ici et maintenant à ce que le directeur de l’information et celui de l’information régionale nous reçoivent pour évoquer ce dossier.
Au passage, nous demandons une fois de plus que cesse le casting post “Tempo” qui empêche toujours de manière consciente la participation de certains aux éditions de France 2.
2024, qui sera sans doute une étape de plus dans la fusion de France 3 avec France Bleu au niveau régional, est une année olympique pour la présidente, c’est bien là son essentielle préoccupation. Organiser les congés, demander de la disponibilité tout en distribuant les bons spots à quelques-uns, dans une opacité totale et sans doute avec toujours de maigres augmentations pour la majorité d’entre nous… C’est tout cela qui doit changer.
La trajectoire budgétaire des cinq années qui viennent ne sera pas meilleure, puisque le financement par une part de TVA, va coûter très cher à France Télévisions. Un mensonge de plus…À force de faire tout ce que demande le pouvoir, les salariés ne sont que la variable d’ajustement de la présidente dans son rapport à la tutelle.
Combatif et malgré ces tristes constats, comptez sur le SNJ pour se battre… avec vous, c’est notre vœu le plus cher pour 2024.
Paris, le 24 janvier 2024